Ho Chi Minh : les grands jalons de sa recherche de la voie du salut national
Partir à l'étranger en 1911, trouver la voie du salut national,
s'éveiller au marxisme-léninisme, devenir communiste constituent les
grands tournants non seulement dans la vie révolutionnaire du président
Ho Chi Minh, mais encore ceux de toute la nation vietnamienne, a écrit
Le Quynh Mai dans son article.
1- Le premier grand jalon du président Ho Chi Minh, c'est son départ à l'étranger pour rechercher la voie du salut national.
À l'âge de 21 ans, le jeune Nguyên Tât Thanh (alias Nguyen Ai Quoc-Ho
Chi Minh plus tard) a quitté sa patrie le 5 juin 1911 sous le nom de
Van Ba, à bord du navire Amiral Latouche - Tréville, débutant son long
parcours de travail, d'études et de participation à la lutte des
ouvriers et des travailleurs, où il a trouvé la voie de l'indépendance
et de la liberté nationales.
Cette date est un jalon
particulièrement important non seulement dans la vie d'un homme mais
encore pour l'histoire de toute la nation. A ce moment-là, il n'était
encore que Nguyen Tat Thanh, et ce jeune homme n'avait pas encore
conscience de la noble tâche historique qui lui incombait, et rien ne
laissait aussi supposer la portée historique de ce départ".
Et l'histoire a montré qu'après plusieurs décennies d'activités à
l’étranger, un jeune homme à la recherche de la voie du salut national,
Nguyen Tat Thanh est devenu le guide de toute une nation...
La France a été le premier pays où Nguyen Tat Thanh a voulu aller dans sa recherche de la voie du salut national.
C'était le pays sur lequel il voulait se renseigner lorsqu'il était
petit : "Quand j'avais 13 ans, j'ai entendu pour la première fois des
mots tels que la France, terre de liberté, d’égalité et de
fraternité... Je voulais faire connaissance avec la civilisation
française et savoir ce qui se cachait sous ces mots".
Nguyen Tat Thanh voulait apprendre la vérité sur la France ainsi que sur le colonialisme français dominant le Vietnam.
Il s'agissait d'un choix juste, d'une orientation différente de celle
de ses prédécesseurs révolutionnaires, témoignant de la sensibilité et
de la créativité tant dans les actes que dans la pensée de Nguyen Tat
Thanh.
"Après avoir étudié la façon dont ils agissent, je vais revenir au pays pour aider mes compatriotes", a-t-il confié.
Avec détermination et des objectifs bien précis, Nguyen Tat Thanh a
suivi sa propre voie de partir à l'étranger et de "faire n’importe quoi
pour vivre et continuer”.
Après son séjour en France,
Nguyen Tat Thanh a poursuivi son parcours sur plusieurs continents afin
d'observer, d'étudier et d'expérimenter, allant n'importe où pour
constater que les peuples colonisés subissaient la même existence
misérable et que le colonialisme commettait des crimes barbares.
Se renseignant sur le colonialisme français, Nguyen Tat Thanh a mieux
compris le colonialisme en général, ressentant de la compassion pour la
classe ouvrière et, plus généralement, pour tous les travailleurs
opprimés.
2. A l'issue de ces premières années de quête
de la voie du salut national, Nguyen Tat Thanh a trouvé celle de la
libération nationale. Cela a été le 2e grand tournant de sa vie
révolutionnaire, marqué par son départ fin 1917 de la Grande-Bretagne
pour retourner en France. Nguyen Tat Thanh est rentré dans ce pays pour
participer au mouvement des Viet Kieu (Vietnamiens à l’étranger) ainsi
qu'à celui des ouvriers français.
A cette époque, il
s’est joint à la lutte des travailleurs, participant aux activités
politiques, socioculturelles, scientifiques et artistiques, ainsi qu'à
plusieurs organisations politiques, adhérant notamment à la Section
française de l'Internationale ouvrière (SFIO), prédécesseur du Parti
socialiste.
En juin 1919, Nguyen Ai Quoc a exposé lors
de la Conférence de Versailles les revendications en huit points de ses
compatriotes vietnamiens résidant en France. Celles-ci, qui exprimaient
les souhaits du peuple du Vietnam, ont eu une forte influence sur les
Vietnamiens vivant à l'étranger comme dans le pays.
Nguyen Ai Quoc a fait preuve de courage en soumettant la question
politique au Vietnam à un niveau international afin de revendiquer pour
son pays les droits fondamentaux et justes de tous les peuples.
Il s'agissait d'un nouveau signe pour la lutte du peuple vietnamien et
pour l'indépendance nationale. A partir de ce moment-là, Nguyen Ai Quoc
a vraiment commencé sa mission de combattant d'avant-garde du peuple
vietnamien dans la lutte contre le colonialisme français. Paul Arnoux,
agent de la Sûreté française, a déclaré : "ce jeune homme mince plein
de vitalité sera une croix pour notre domination en Indochine".
Nguyen Ai Quoc a lu ''Première ébauche des thèses sur les questions
nationale et coloniale" de V.I. Lénine, écrit en juin 1920 et publié
dans le journal "L'Humanité", organe de la SFIO, les 16 et 17 juillet
1920. Le titre de l'article concernant la question coloniale a retenu
immédiatement l'attention de Nguyen Ai Quoc.
Dans cet
article, Lénine a indiqué la voie de la libération pour les peuples
colonisés, dépendants, et sous-développés. La classe du prolétariat et
des travailleurs de tous les peuples et de tous les pays doivent mener
une lutte révolutionnaire commune pour renverser les propriétaires
terriens et la classe bourgeoise. Les partis communistes doivent
directement soutenir le mouvement révolutionnaire des peuples
colonisés...
Depuis son départ à l'étranger pour
rechercher la voie du salut national jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée,
Nguyen Ai Quoc a passé près de dix années à travailler, à étudier et à
lutter avec une énergie incroyable, un esprit créatif et scientifique.
Nguyen Ai Quoc, mû par un patriotisme, a assimilé le léninisme, le
déterminant comme la voie de l'émancipation nationale.
Eclairé par la thèse de Lénine, Nguyen Ai Quoc a trouvé l'orientation
et la voie fondamentale du mouvement révolutionnaire de libération
nationale, la Révolution vietnamienne. Cette confiance lui a servi de
base fondamentale pour avancer fermement sur la voie révolutionnaire
radicale du Léninisme, suivre la voie du Grand Lénine.
Dès lors, la Révolution nationale a pu mettre fin à la crise en terme
de choix de voie révolutionnaire, et le léninisme assimilé par Nguyen
Ai Quoc jouera le rôle de "boussole" sur le chemin vers la victoire de
la révolution vietnamienne.
3. Troisième jalon : sa participation à la fondation du Parti communiste français.
Fin 1920, lors du 18e Congrès de la SFIO organisé à Tours (France),
Nguyen Ai Quoc était présent en qualité de seul délégué officiel des
pays colonisés de l'Indochine. Il a voté, comme la majorité des
délégués participants, pour la IIIè Internationale (Internationale
communiste), et participé à la création du Parti communiste français.
Cet événement a complété sa quête de la voie du salut national qui
passait par la voie de la révolution prolétarienne.
Nguyen Ai Quoc est alors devenu le premier Vietnamien communiste,
marquant un changement décisif en matière de pensée et de position
politiques de Nguyen Ai Quoc, faisant de lui, en plus d'être un
patriote progressiste, un combattant du socialisme. C'est lui-même qui,
40 ans après, a écrit en se souvenant de cet événement : ''(...) c'est
grâce à mes recherches, dès le début, sur la tradition révolutionnaire
glorieuse, et à ma participation à la lutte vaillante des ouvriers et
du Parti communiste français, que j'ai trouvé la vérité du
marxisme-léninisme, et suis passé du statut de patriote progressiste à
celui de combattant socialiste".
Plusieurs années
d'activités dans le mouvement ouvrier et des travailleurs, et d'étude
du marxisme-léninisme ont abouti, pour Nguyen Ai Quoc, à une profonde
connaissance de la révolution et de la voie révolutionnaire. C'est
Nguyen Ai Quoc qui a affirmé qu'"il n'y a aucune voie autre que celle
de la révolution prolétarienne pour sauver le pays et libérer le
peuple". Pour cette raison, Nguyen Ai Quoc a su mettre en relation le
mouvement révolutionnaire vietnamien au mouvement ouvrier
international, la révolution vietnamienne à celle mondiale, la lutte
pour la libération nationale du peuple vietnamien au mouvement de
libération nationale de tous les peuples opprimés dans le monde. Cela
est le fruit d'une reconnaissance très précoce du statut de la classe
prolétarienne et du marxisme-léninisme, et lui, Nguyen Ai Quoc, a été
le premier Vietnamien à trouver la voie du salut national, celle de la
dictature du Prolétariat.
Nous avons exposé ci-dessus
les trois jalons importants du parcours de Nguyen Ai Quoc- Ho Chi Minh
pour le salut national. Chacun est le fruit d'un développement continu
de ses connaissances de la voie révolutionnaire, qu'ont dirigé le
président Ho Chi Minh et le Parti communiste du Vietnam. L'indépendance
nationale liée au socialisme, c'est plus que jamais la vérité pour
l'édification d'un pays démocratique, équitable et civilisé tel que le
Vietnam d'aujourd'hui.-AVI