A l'occasion du centenaire du départ à l'étranger de Ho Chi Minh pour rechercher la voie de la libération nationale (5 juin), l'Agence vietnamienne d'information (AVI) présente l'article "Les grands jalons de la recherche de la voie du salut national de Ho Chi Minh", dont l'auteur est Le Quynh Mai, du musée Ho Chi Minh.

Partir à l'étranger en 1911, trouver la voie du salut national, s'éveiller au marxisme-léninisme, devenir communiste constituent les grands tournants non seulement dans la vie révolutionnaire du président Ho Chi Minh, mais encore ceux de toute la nation vietnamienne, a écrit Le Quynh Mai dans son article.

1- Le premier grand jalon du président Ho Chi Minh, c'est son départ à l'étranger pour rechercher la voie du salut national.

À l'âge de 21 ans, le jeune Nguyên Tât Thanh (alias Nguyen Ai Quoc-Ho Chi Minh plus tard) a quitté sa patrie le 5 juin 1911 sous le nom de Van Ba, à bord du navire Amiral Latouche - Tréville, débutant son long parcours de travail, d'études et de participation à la lutte des ouvriers et des travailleurs, où il a trouvé la voie de l'indépendance et de la liberté nationales.

Cette date est un jalon particulièrement important non seulement dans la vie d'un homme mais encore pour l'histoire de toute la nation. A ce moment-là, il n'était encore que Nguyen Tat Thanh, et ce jeune homme n'avait pas encore conscience de la noble tâche historique qui lui incombait, et rien ne laissait aussi supposer la portée historique de ce départ".

Et l'histoire a montré qu'après plusieurs décennies d'activités à l’étranger, un jeune homme à la recherche de la voie du salut national, Nguyen Tat Thanh est devenu le guide de toute une nation...

La France a été le premier pays où Nguyen Tat Thanh a voulu aller dans sa recherche de la voie du salut national.

C'était le pays sur lequel il voulait se renseigner lorsqu'il était petit : "Quand j'avais 13 ans, j'ai entendu pour la première fois des mots tels que la France, terre de liberté, d’égalité et de fraternité... Je voulais faire connaissance avec la civilisation française et savoir ce qui se cachait sous ces mots".

Nguyen Tat Thanh voulait apprendre la vérité sur la France ainsi que sur le colonialisme français dominant le Vietnam.

Il s'agissait d'un choix juste, d'une orientation différente de celle de ses prédécesseurs révolutionnaires, témoignant de la sensibilité et de la créativité tant dans les actes que dans la pensée de Nguyen Tat Thanh.

"Après avoir étudié la façon dont ils agissent, je vais revenir au pays pour aider mes compatriotes", a-t-il confié.

Avec détermination et des objectifs bien précis, Nguyen Tat Thanh a suivi sa propre voie de partir à l'étranger et de "faire n’importe quoi pour vivre et continuer”.

Après son séjour en France, Nguyen Tat Thanh a poursuivi son parcours sur plusieurs continents afin d'observer, d'étudier et d'expérimenter, allant n'importe où pour constater que les peuples colonisés subissaient la même existence misérable et que le colonialisme commettait des crimes barbares.

Se renseignant sur le colonialisme français, Nguyen Tat Thanh a mieux compris le colonialisme en général, ressentant de la compassion pour la classe ouvrière et, plus généralement, pour tous les travailleurs opprimés.

2. A l'issue de ces premières années de quête de la voie du salut national, Nguyen Tat Thanh a trouvé celle de la libération nationale. Cela a été le 2e grand tournant de sa vie révolutionnaire, marqué par son départ fin 1917 de la Grande-Bretagne pour retourner en France. Nguyen Tat Thanh est rentré dans ce pays pour participer au mouvement des Viet Kieu (Vietnamiens à l’étranger) ainsi qu'à celui des ouvriers français.

A cette époque, il s’est joint à la lutte des travailleurs, participant aux activités politiques, socioculturelles, scientifiques et artistiques, ainsi qu'à plusieurs organisations politiques, adhérant notamment à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), prédécesseur du Parti socialiste.

En juin 1919, Nguyen Ai Quoc a exposé lors de la Conférence de Versailles les revendications en huit points de ses compatriotes vietnamiens résidant en France. Celles-ci, qui exprimaient les souhaits du peuple du Vietnam, ont eu une forte influence sur les Vietnamiens vivant à l'étranger comme dans le pays.

Nguyen Ai Quoc a fait preuve de courage en soumettant la question politique au Vietnam à un niveau international afin de revendiquer pour son pays les droits fondamentaux et justes de tous les peuples.

Il s'agissait d'un nouveau signe pour la lutte du peuple vietnamien et pour l'indépendance nationale. A partir de ce moment-là, Nguyen Ai Quoc a vraiment commencé sa mission de combattant d'avant-garde du peuple vietnamien dans la lutte contre le colonialisme français. Paul Arnoux, agent de la Sûreté française, a déclaré : "ce jeune homme mince plein de vitalité sera une croix pour notre domination en Indochine".

Nguyen Ai Quoc a lu ''Première ébauche des thèses sur les questions nationale et coloniale" de V.I. Lénine, écrit en juin 1920 et publié dans le journal "L'Humanité", organe de la SFIO, les 16 et 17 juillet 1920. Le titre de l'article concernant la question coloniale a retenu immédiatement l'attention de Nguyen Ai Quoc.

Dans cet article, Lénine a indiqué la voie de la libération pour les peuples colonisés, dépendants, et sous-développés. La classe du prolétariat et des travailleurs de tous les peuples et de tous les pays doivent mener une lutte révolutionnaire commune pour renverser les propriétaires terriens et la classe bourgeoise. Les partis communistes doivent directement soutenir le mouvement révolutionnaire des peuples colonisés...

Depuis son départ à l'étranger pour rechercher la voie du salut national jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée, Nguyen Ai Quoc a passé près de dix années à travailler, à étudier et à lutter avec une énergie incroyable, un esprit créatif et scientifique. Nguyen Ai Quoc, mû par un patriotisme, a assimilé le léninisme, le déterminant comme la voie de l'émancipation nationale.

Eclairé par la thèse de Lénine, Nguyen Ai Quoc a trouvé l'orientation et la voie fondamentale du mouvement révolutionnaire de libération nationale, la Révolution vietnamienne. Cette confiance lui a servi de base fondamentale pour avancer fermement sur la voie révolutionnaire radicale du Léninisme, suivre la voie du Grand Lénine.

Dès lors, la Révolution nationale a pu mettre fin à la crise en terme de choix de voie révolutionnaire, et le léninisme assimilé par Nguyen Ai Quoc jouera le rôle de "boussole" sur le chemin vers la victoire de la révolution vietnamienne.

3. Troisième jalon : sa participation à la fondation du Parti communiste français.

Fin 1920, lors du 18e Congrès de la SFIO organisé à Tours (France), Nguyen Ai Quoc était présent en qualité de seul délégué officiel des pays colonisés de l'Indochine. Il a voté, comme la majorité des délégués participants, pour la IIIè Internationale (Internationale communiste), et participé à la création du Parti communiste français. Cet événement a complété sa quête de la voie du salut national qui passait par la voie de la révolution prolétarienne.

Nguyen Ai Quoc est alors devenu le premier Vietnamien communiste, marquant un changement décisif en matière de pensée et de position politiques de Nguyen Ai Quoc, faisant de lui, en plus d'être un patriote progressiste, un combattant du socialisme. C'est lui-même qui, 40 ans après, a écrit en se souvenant de cet événement : ''(...) c'est grâce à mes recherches, dès le début, sur la tradition révolutionnaire glorieuse, et à ma participation à la lutte vaillante des ouvriers et du Parti communiste français, que j'ai trouvé la vérité du marxisme-léninisme, et suis passé du statut de patriote progressiste à celui de combattant socialiste".

Plusieurs années d'activités dans le mouvement ouvrier et des travailleurs, et d'étude du marxisme-léninisme ont abouti, pour Nguyen Ai Quoc, à une profonde connaissance de la révolution et de la voie révolutionnaire. C'est Nguyen Ai Quoc qui a affirmé qu'"il n'y a aucune voie autre que celle de la révolution prolétarienne pour sauver le pays et libérer le peuple". Pour cette raison, Nguyen Ai Quoc a su mettre en relation le mouvement révolutionnaire vietnamien au mouvement ouvrier international, la révolution vietnamienne à celle mondiale, la lutte pour la libération nationale du peuple vietnamien au mouvement de libération nationale de tous les peuples opprimés dans le monde. Cela est le fruit d'une reconnaissance très précoce du statut de la classe prolétarienne et du marxisme-léninisme, et lui, Nguyen Ai Quoc, a été le premier Vietnamien à trouver la voie du salut national, celle de la dictature du Prolétariat.

Nous avons exposé ci-dessus les trois jalons importants du parcours de Nguyen Ai Quoc- Ho Chi Minh pour le salut national. Chacun est le fruit d'un développement continu de ses connaissances de la voie révolutionnaire, qu'ont dirigé le président Ho Chi Minh et le Parti communiste du Vietnam. L'indépendance nationale liée au socialisme, c'est plus que jamais la vérité pour l'édification d'un pays démocratique, équitable et civilisé tel que le Vietnam d'aujourd'hui.-AVI