Hai Phong, la terre du chant dum

Le dum est un chant populaire qui résonne à chaque fête de Hai Phong. Il vient d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel national. Le district de Thuy Nguyên passe pour en être le berceau.

Hai Phong (VNA) –  Le dum est un chant populaire qui résonne à chaque fête de Hai Phong, une ville portuaire du Nord du Vietnam. Il vient d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel national. Le district de Thuy Nguyên passe pour en être le berceau.

Hai Phong, la terre du chant dum ảnh 1Les artistes du district Thuy Nguyên interprètent un chant dum. Photo: HPGV
 

Selon d’anciens documents, le chant dum puiserait son origine dans le vi, un autre chant populaire du delta du fleuve Rouge. Il serait apparu vers le 13e siècle, sous la dynastie des Trân, et aurait connu son apogée au 16e siècle, sous les Mac. Mais ce type de chant est particulièrement prisé à Hai Phong.

Certains chercheurs estiment qu’il est étroitement lié à une coutume ancienne des femmes du district de Thuy Nguyên, qui consistait, pour celles-ci, à se couvrir pour se protéger la peau des morsures du soleil et du sel marin. Un tissu noir leur servait à se voiler la tête et le visage. La tradition voulait que ce voile ne fût enlevé qu’une seule fois par an, à l’occasion de la fête villageoise, au début du printemps, lorsque jeunes gens et jeunes filles se rencontraient et échangaient des chants galants.

Autrefois, le dum avait deux formes de représentation: entre personnes de même sexe ou entre hommes et femmes. La première forme pouvait se pratiquer n’importe où et n’importe quand, alors que la seconde était strictement limitée aux fêtes organisées dans les maisons communales ou les pagodes.

Le spectacle commençait lorsqu’un villageois décidait de faire preuve d’audace en s’approchant de la fille qui lui plaisait pour lui proposer de chanter. Si celle-ci était d’accord, elle lui donnait sa main qu’il gardait dans les siennes. Le couple commençait alors à chanter. Et la jeune fille n’ôtait son voile que si elle s’estimait complètement conquise par le chant. Si c’était le cas, elle offrait à boire et un petit souvenir à son partenaire. Le soir, elle l’invitait à dîner chez elle pour le présenter à ses parents…

Aujourd’hui, le dum a beaucoup changé, mais l’essentiel a été préservé, assure Phùng Van Manh, directeur du Centre de la culture et de l’information du district de Thuy Nguyên.

«Le dum dispose de paroles très diversifiées: salutations, félicitations, échanges d’amour, réclamations d’offrandes pour le mariage… Mais il y a aussi des chants dans le travail et la production qui regorgent de métaphores évoquant les feuilles dans la forêt, les poissons dans la rivière, les étoiles au ciel», précise-t-il.

«Certains chants sont des devinettes pour tester les connaissances littéraires de l’autre qui doit répondre en chantant. Cela illustre l’intelligence et la faculté à improviser des artistes populaires d’autrefois».

Hai Phong, la terre du chant dum ảnh 2Un spectacle du chant dum présenté lors d'un concours dédié à cet art à Thuy Nguyên, à l'occasion du Nouvel An lunaire 2017. Photo: LD.
 

À l’instar d’autres arts traditionnels, le dum a connu bien des péripéties. À la fin du 20e siècle, son tempo lent et monotone avait bien du mal à séduire les jeunes qui avaient pris goût à la modernité. Mais les autorités du district de Thuy Nguyên ont décidé d’agir pour préserver cet art ancestral. Elles ont reconstitué sept fêtes donnant lieu à ce chant et organisé des classes pour apprendre le dum aux enfants. Voilà quatre ans que Dinh Thi Yên, une élève de quatrième à Thuy Nguyên, apprend ce chant.

«Ce sont mes parents qui m’ont encouragée à participer au club de chant dum pour préserver une tradition locale qui participe de l’identité nationale. Au début, j’avais un peu honte de ne pas savoir chanter, mais les maîtres m’ont expliqué comment faire les glissandos, comment arrêter une phrase de la plus belle façon qui soit, et finalement j’ai appris à aimer ce chant», raconte-t-elle.

Et c’est ainsi que le dum a connu une nouvelle jeunesse à Thuy Nguyên et dans d’autres districts de Hai Phong, mais aussi dans les provinces voisines de Quang Ninh et de Thai Binh. – VOV/VNA

Voir plus

Le pho vietnamien. Photo: vov

Semaine du pho en Europe : le Vietnam met à l’honneur son plat emblématique

Le Vietnam s'apprête à exporter sa culture culinaire à travers l'Europe en annonçant officiellement la tenue de la « Semaine du pho en Europe ». Cette initiative vise à mettre en lumière le plat national emblématique et à renforcer le rayonnement de la gastronomie vietnamienne sur la scène internationale.

Un jouet japonais. Au Japon, les omocha ne sont pas seulement un divertissement, mais revêtent également une signification culturelle et symbolique. Photo : Instagram

Plongée dans le monde enchanté des jouets japonais modernes au Vietnam

Une exposition de jouets japonais a ouvert ses portes vendredi 14 novembre au centre commercial AEON Long Biên à Hanoi, mettant en lumième les différents types d’omocha, ou jouets, leur importance dans la culture japonaise et leur influence sur l’industrie mondiale du jouet.

Lors du concert de rock « Parikrama – Inde" à Dak Lak. Photo : VNA

Un nouveau jalon dans la coopération culturelle Vietnam – Inde

Dans la soirée du 12 novembre, le Comité populaire de la province de Dak Lak, en coordination avec le Consulat général de l’Inde à Hô Chi Minh-Ville et le Conseil indien des relations culturelles, a organisé à Dak Lak le concert de rock « Parikrama – Inde ».

"Convergence du patrimoine" des villages d'artisans des anciennes capitales au Temple de la Littérature

"Convergence du patrimoine" des villages d'artisans des anciennes capitales au Temple de la Littérature

Le 1er novembre, l'événement "Convergence du patrimoine", présentant les essences des villages d’artisans traditionnels de Hanoï, Ninh Binh, Huê et des provinces des Hauts Plateaux du Centre, s’est ouvert à la maison Thai Hoc du Temple de la Littérature à Hanoï. Il s’agit de l’une des premières activités du Festival Thang Long – Hanoï, organisé pour la première fois du 1er au 16 novembre.

L'exposition « La pratique photographique des jeunes artistes » : un temps fort de Photo Hanoi'25. Photo. VNA

L'exposition « La pratique photographique des jeunes artistes » : un temps fort de Photo Hanoi'25

L'exposition « Pratiques photographiques de jeunes artistes », organisée dans le cadre de Photo Hanoï'25, a ouvert ses portes le 10 novembre au soir. Conçue par le photographe et commissaire d’exposition Nguyên Thê Son, elle présente les œuvres de 26 jeunes artistes âgés de 18 à 20 ans, représentant une nouvelle génération créative, dynamique et pleine de potentiel dans les domaines de la photographie et de l'art contemporain.