Feuilles de lotus, source d’inspiration infinie pour un jeune peintre huéen

Les chapeaux coniques fabriqués à partir de feuilles de lotus sont de plus en plus connus au Vietnam. Une création de Nguyên Thanh Thao, un jeune peintre de Huê.
Feuilles de lotus, source d’inspiration infinie pour un jeune peintre huéen ảnh 1Nguyên Thanh Thao a fabriqué une série de produits à partir de feuilles de lotus. Photo : Mai Trang/VNA/CVN

Thua Thien- Hue (VNA) - Né en 1988, Nguyên Thanh Thao a été diplômé du Département de graphiques de l’Université des arts de Huê, relevant de l’Université de Huê, province de Thua Thiên-Huê (Centre).

Lors de ses années d’études universitaires, il s’intéressait déjà aux créations artistiques à partir de feuilles. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait choisi celles de lotus pour lancer son entreprise de produits d’art et d’artisanat. "Le plus difficile est de fabriquer des chapeaux à partir de feuilles de lotus qui résistent à la pluie, au soleil et aux conditions climatiques diverses", confie-t-il.

Les feuilles sont récoltées quand les fleurs commencent à s’épanouir. Elles sont bien soignées à travers plusieurs étapes avant d’être transformées. Le traitement doit maintenir la forme naturelle des veines. Il faut, dans un premier temps, laver soigneusement les feuilles avec de l’eau javellisée pour éliminer les impuretés. Puis, une étape de séchage au soleil s’impose, suivie d’un repassage qui va rendre les feuilles très lisses. Elles sont ensuite assemblées à l’extérieur d’un chapeau conique traditionnel. Dernière étape, et non des moindres, il faut enduire le chapeau d’une couche de peinture transparente spéciale dont la recette est jalousement gardée par Thao. Ce traitement servira à protéger le chapeau du soleil et de la pluie.

Aucun chapeau ne se ressemble. Ils se distinguent par leurs nuances de vert et leurs nervures. Ils sont à la fois beaux, originaux et fonctionnels. Ce processus, qui dure de sept à dix jours, est la clé de l’esthétique et de la durabilité des produits.

Les chapeaux coniques en feuilles de lotus sont fabriqués par les artisans du village de Dôc So à Huê, réputé de longue date pour ceux en feuilles de latanier. C’est grâce au jeune peintre Thanh Thao que le village des chapeaux coniques de Dôc So est de nouveau fortement sollicité après une longue période de stagnation.

"Au début, lorsque Thao a apporté des feuilles de lotus et m’a demandé de faire un chapeau, j’ai été abasourdie. Mais grâce à ma longue expérience de confection des chapeaux coniques traditionnels, j’ai pu réaliser avec succès un premier produit. Malgré tout, fabriquer des chapeaux coniques à partir de feuilles de lotus est plus difficile qu’avec celles de latanier", déclare Hô Thi Phân, une artisane du village.

Des produits uniques

La fabrication des chapeaux coniques en feuilles de lotus est assez similaire aux produits traditionnels. Mais en raison des exigences esthétiques élevées, chaque artisan ne peut en faire qu’un seul chaque jour. Comme les empreintes digitales humaines, les feuilles de lotus ont leurs propres veines. Aussi chaque produit est-elle unique.

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Chapeaux coniques et sacs à main en feuilles de lotus de Thanh Thao.  Photo : Mai Trang/VNA/CVN

Situé dans l’ancienne ville de Huê, au 34, rue Xuân 68, l’atelier de Nguyên Thanh Thao est un espace artistique qui respire la beauté traditionnelle. En plus du chapeau conique, l’artiste crée d’autres produits qui sont aussi très appréciés par les visiteurs. "Sur la base de la technique de fabrication des chapeaux coniques, j’ai également d’autres pistes pour créer des sacs, des lanternes, des lampes à partir de lotus et même des bâtonnets d‘encens respectueux de l’environnement", informe-t-il.

Ces dernières années, les chapeaux de feuilles de lotus se sont bien écoulés sur le marché, notamment au printemps et en été. Vendus au prix de quelque 250.000 dôngs (environ 9 euros) la pièce, les produits de Thao coûtent dix fois plus cher que les chapeaux coniques ordinaires. Mais cela n’empêche pas les clients d’affluer, même de l’étranger.

"C’est surprenant car Thao a trouvé une nouvelle fonction au lotus que personne n’avait imaginé auparavant. Il a réussi à créer un nouveau produit touristique en introduisant cette fleur qui est l’âme de Huê, et du Vietnam en général", estime Anne-Sophie, une touriste française. Elle a aussi acheté comme souvenirs d’autres produits faits à base de lotus "made by Nguyên Thanh Thao" lors de son voyage au Vietnam il y a deux ans. "Chapeaux coniques, sacs et tableaux, il s’agit de souvenirs que j’aime infiniment. Après le COVID-19, j’espère que je reviendrai au Vietnam, à  Huê en particulier, afin de me rendre encore une fois à l’atelier de Thao", souhaite-t-elle.

Le fait que Nguyên Thanh Thao continue à créer d’autres produis à partir de lotus contribue également au prestige de cette fleur emblématique du Vietnam. –CVN/VNA

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