Hanoï (VNA) - Délocaliser sa production au Vietnam n'estpas une solution miracle pour se diversifier en dehors de la Chine.Mais pour ceux qui ont une stratégie à long terme, Samsung montre quecela peut être fait.
Il y a dix ans, lors d'une conversationinformelle au siège de Samsung à Suwon, un cadre supérieur de la chaîned'approvisionnement avait dit que le géant de l'électroniquecommencerait à délocaliser sa fabrication hors de Chine et au Vietnam.
Selon Forbes, à cette époque, bien que la Chine soit l'"atelier dumonde", les signes de ralentissement de la croissance économique ainsique la démographie de ce pays poussèrent Samsung à repenser sa stratégieconsistant à "mettre tous les œufs dans le même panier". Et le Vietnamapparut comme une option pour décider d'un pari à long terme.
"Maintenant, on dirait qu'ils ont bien joué", a écrit Forbes.
Le Vietnam prépare le terrain pour devenir le prochain "point chaud" dela fabrication mondiale. Le pays est partie d'au moins sept accords delibre-échange, à commencer par un accord commercial bilatéral avec lesÉtats-Unis qui est entré en vigueur en 2001. Des accords ont été conclusavec tout le monde, de l'UE à la Chine.
Ses infrastructures ont également été au centre des préoccupations, avecdes investissements dans les routes, les chemins de fer et les portsmaritimes, ajoutant une résilience logistique à ses centres industrielset un avantage naturel en tant que pays ayant un accès côtier abondanten Mer Orientale. Trois des 50 ports les plus fréquentés au monde setrouvent au Vietnam, dont Ho Chi Minh-Ville, Hai Phong et Cai Mep, quiont ensemble augmenté leur volume de 15 % entre 2020 et 2021.
Peut-être encore plus important, alors que les marques mondiales sepréparent à se conformer aux réglementations imminentes en matière dedurabilité, le Vietnam arrive en tête à l'échelle régionale dans ledéveloppement des énergies renouvelables. Selon l'Économiste, "leVietnam a quadruplé sa capacité éolienne et solaire depuis 2019...". Cen'est pas encore une grosse affaire, mais une fois que l'UE commencera àappliquer ses exigences de divulgation de portée 3 sur les articles deconsommation, le "Made in Vietnam" pourrait devenir un label deprestige, a ajouté Forbes.
Malgré tout cela, le Vietnam connaît actuellement un ralentissementéconomique important (croissance du PIB de 3,3 % au premier trimestre de2023 contre 8 % en 2022) et une baisse de 6,3 % en rythme annuel de saproduction industrielle les deux premiers mois de l'année.
Alors pourquoi Samsung investit-il des milliards de dollars plus hautdans la chaîne de valeur dans la fabrication de semi-conducteurs et laR&D de base ?
Selon Forbes, Samsung peut voir que lacause de la baisse à court terme de la production au Vietnam estprincipalement liée aux grands stocks de chaussures et d'électroniquegrand public déjà aux États-Unis.
"La mi-2023 pourrait être le moment idéal pour entamer des discussionsd'investissement avec le Vietnam. Délocaliser sa production au Vietnamn'est pas une solution miracle pour se diversifier en dehors de laChine. Mais pour ceux qui ont une stratégie à long terme, Samsung montreque cela peut être fait", a déclaré Forbes. - CPV/VNA