« Il y a dix ans, le26 février 2003, le patient Johnie Chun Cheng, venu de Hongkong(Chine), était hospitalisé à l’Hôpital français de Hanoi en raison d’unegrippe inconnue. À ce moment-là, Carlo Urbani, en sa qualité d’expertde l’OMS à Hanoi, se chargeait de ce malade hongkongais. Il étudiaitjour et nuit cette nouvelle maladie et affirmait qu’il s’agissait d’unemaladie infectieuse dangereuse », s’est souvenu le vice-ministre de laSanté, Nguyên Thanh Long, lors de son discours inaugural. Et d’ajouter :« Ce docteur italien a averti à plusieurs reprises l’OMS au Vietnam etle ministère vietnamien de la Santé du danger et de l’infection duSRAS, en proposant des mesures de quarantaine et de lutte contre cettemaladie ».
Un bel exemple
M. Urbani et ses collègues à l’hôpital français de Hanoi soignaient avec enthousiasme les patients atteints du SRAS.
Aprèsles alertes lancées par le docteur Urbani début mars 2003, le ministèrede la Santé a demandé la mise en quarantaine de cet hôpital. L’OMS aensuite immédiatement donné l’alerte de l’infection du SRAS dans lesquatre coins du monde.
Dans un court laps de temps, cette maladiea touché 32 pays et territoires. Selon les statistiques, il y a eu plusde 8.400 cas, dont 916 mortels. Cette maladie contagieuse a coûtéenviron 150 milliards de dollars.
Au Vietnam, on arecensé 63 cas de SRAS. Cinq médecins et infirmiers vietnamiens onttrouvé la mort. Le 29 mars 2003, le docteur Carlo Urbani a succombé dessuites de cette maladie dans un hôpital à Bangkok. « Le décès de cedocteur et des autres victimes reste vif dans les mémoires. Il est etrestera un bel exemple pour les médecins tant vietnamiens qu’étrangers», a dit le vice-ministre de la Santé, Nguyên Thanh Long.
L’ambassadeurd’Italie au Vietnam, Lorenzo Angeloni, a affirmé pour sa part que CarloUrbani était un symbole de l’amitié et de la solidarité entre l’Italieet le Vietnam. D’après ce diplomate, il aimait beaucoup le Vietnam etpartait à l’aventure dans le pays au guidon de sa moto pour découvrirles zones reculées.
À cette occasion, le fils du docteur Urbani,Tommaso Urbani, a fait le déplacement pour participer à cet événement enhommage à son son père : « C’était une cérémonie émouvante. Je suistrès heureux de ce séjour au Vietnam, pays où ma famille étaitinstallée. Mon père collaborait avec l’ONG +Médecins sans frontières+ etl’OMS pour aider les malades démunis dans le monde, a-t-il confié. Mafamille et certains anciens collègues de son père ont créé uneassociation humanitaire pour assister certains projets sanitaires enAsie et en Afrique ».
Pour sa part, Nguyên Huu Hùng, un Viêtkiêu italien et ancien malade du SRAS, a adressé ses remerciements aucontingent des médecins de l’Hôpital central des maladies tropicales quil’a soigné et guéri, avec une mention spéciale à la famille du docteurCarlo Urbani.
Afin de rendre hommage au docteur italien CarloUrbani, l’Université de médecine de Huê (Centre) coopère avecl’Université italienne Sassari pour la mise en oeuvre du projet «CentreCarlo Urbani» à Huê. Bénéficiant d’une assistance du gouvernementitalien de plus de 900.000 euros, il permettra de former des médecins etd’étudier les maladies respiratoires. - AVI