Deux peintures àl’huile, "Mẹ con" (Mère et enfant) et "Rượu cần" (alcoolde riz à siroter avec un chalumeau de bambou), ont été restaurées avecsuccès par des spécialistes allemands.
Cetterestauration relève du projet de coopération entre le Musée desbeaux-arts du Vietnam et l’Université allemande des beaux-arts deDresde, avec l’assistance de l’Institut Goethe de Hanoi.
Le Musée des beaux-arts du Vietnam a restitué avec succès ces deuxhuiles, "Mẹ con" de Lê Thi Kim Bach, de 1980, et "Rượu cần"de Kà Kha Sam, de 1982. Il s’agit de deux œuvres typiques desbeaux-arts modernes du Vietnam, qui se sont dégradées en raison demauvaises conditions climatiques.
Des techniques modernes de restauration
Les spécialistes allemands et les cadres du Musée des beaux-arts duVietnam ont commencé leur tâche en octobre 2014, en employant destechniques allemandes. Après étude, les experts ont exécuté laprincipale phase de restauration que sont la fixation du tableau sur unesurface plane et la restitution de la structure de la surface despeintures et des couleurs. Selon les spécialistes, la restitution despeintures est aujourd’hui de l’ordre de 80% de ces œuvres, les travauxdevant être achevés par des peintres vietnamiens. Le but de cesopérations est de pourvoir exposer à nouveau ces deux œuvres.
Les spécialistes allemands et les peintres vietnamiens sont trèsheureux du succès de ce projet. Cependant, passée cette joie, desinquiétudes demeurent. «Pour restaurer ces deux tableaux, lesspécialistes allemands ont employé des produits chimiques spécifiques autraitement et à la restitution de peintures à l’huile que le Vietnam nepossède pas», a indiqué Nguyên Thanh Hai, du Centre de conservation, deréparation et de restauration du Musée des beaux-arts du Vietnam.
D'après Marina Langner, experte en restauration de tableaux del’Université allemande des beaux-arts de Dresde, tous les produitsemployés ont été amenés d’Allemagne pour ce projet. Si les peinturesrecommencent à se dégrader, le problème du Vietnam sera de déterminer laméthode de traitement avec d’autres produits chimiques. Il faudracertainement en importer ou acheter. Dans les temps à venir, pourprocéder à davantage de restaurations, le Vietnam devrait créer uncentre de conservation et de restauration doté d’un équipement complet.
Aujourd'hui, le Vietnam recense encore beaucoup detableaux dégradés, principalement du fait de son climat, ce qui soulignela nécessité d’assurer de meilleures conditions de température,d’hygrométrie et de lumière pour conserver ses œuvres.
Création du Centre national de conservation
Depuis 2003, le Musée des beaux-arts du Vietnam a envoyé plusieurs deses cadres suivre une formation complémentaire en restauration depeintures à l’huile à l’Université des beaux-arts de Dresde, afin deformer du personnel au Vietnam pour ce musée, mais aussi de créer leCentre de conservation et de restauration du musée. Cette formation estla phase préparatoire d’un projet d’investissement dans des équipementsde hautes technologies pour la conservation et la restitution des œuvresd’art, conformément à l’aménagement du développement des beaux-artspour 2020 et sa vision pour 2030.
D’après AlmuthMeyer-Zollitsch, directrice de l’Institut Goethe de Hanoi, sonétablissement s’efforcera d’assister le Vietnam dans la création de cecentre national de conservation et de restauration de peintures.
Inauguré en 1966, le Musée des beaux-arts du Vietnam présente aupublic, dans un ordre chronologique, plus de 20.000 objets anciens etœuvres d’art, dont des peintures à l’huile, en laque poncée, sur bois,sur papier... Des matières fragiles au climat comme aux outrages dutemps. – CVN/VNA