Des pistes pour développer les transports en commun

L’urbanisation galopante et l’explosion du nombre de véhicules individuels ont engendré de nouveaux problèmes auxquels il est grand temps de s’atteler. Les centres urbains doivent absolument chercher des mesures pour remédier à ces nuisances de façon durable.
L’urbanisation galopante et l’explosion du nombre de véhicules individuels ont engendré de nouveaux problèmes auxquels il est grand temps de s’atteler. Les centres urbains doivent absolument chercher des mesures pour remédier à ces nuisances de façon durable.

«Stratégie et solutions de planification du transport urbain» est l’intitulé d’un séminaire international récemment tenu à Hanoi. Un événement organisé par le journal en ligne VietnamPlus de l’Agence vietnamienne d’information (AVI), le magazine Doanh Nhân (Entrepreneurs) et FujiTV.

Ce séminaire a permis de présenter les problèmes concernant la planification des transports et le développement urbain durable au Vietnam jusqu’en 2030. Des experts japonais ont présenté certaines des solutions appliquées dans leur pays. Les participants ont aussi discuté des mesures afin de planifier les étapes de développement des transports urbains dans les 20 années à venir, et ainsi d’économiser au maximum les ressources financières, qu’il s’agisse de la planification ou de la construction des infrastructures nécessaires.

Selon Lê Thu Huyên, directrice du Centre de consultation et de développement des transports, dépendant de l’Institut de planification et de gestion des transports et des communications, «plus de la moitié des citadins n’utilisent que des deux-roues, en raison d’un réseau de transports en commun peu développé».

Pour sa part, Ly Huy Tuân, chef de l’Institut des stratégies et de développement des transports et des communications (ministère des Communications et des Transports ) a insisté sur l’augmentation rapide du nombre d’habitants et de fait, de véhicules en circulation.

«Le Vietnam compte actuellement 700 centres urbains de différentes catégories et, selon les prévisions, ils seront un millier en 2020. À cette date, 45% de la population nationale sera citadine et 60% en 2030», a-t-il fait savoir.

L’urbanisation galopante et l’explosion du nombre de véhicules individuels ont engendré de nombreux problèmes, avec en premier lieu embouteillages, accidents et pollution atmosphérique, sur lesquels il est grand temps de se pencher.

À Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, 7-9% de la superficie est occupée par les voies de communication contre 16-17% dans beaucoup de mégalopoles du monde. Les réseaux de transports en commun - bus exclusivement - sont peu développés. Dans les grandes villes comme Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, Cân Tho, Hai Phong, Dà Nang, les bus ne peuvent répondre qu’entre 1% à 9% des besoins de la population.

De fait, le nombre de véhicules individuels en circulation augmente très vite, surtout à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville. Dans la capitale, il y a désormais 3,98 millions (fin 2011) contre 1,94 million en 2005 (+205%). Pire encore pour les voitures, qui sont passées de 108.398 en 2005 à 417.103 fin 2011 (+383,8%)...

Au dire d’experts, les mesures mises en place comme la réorganisation de la circulation, la construction de viaducs, la limitation du nombre de véhicules individuels... appliquées à Hanoi et dans d’autres centres urbains ne seront pas suffisantes sur le long terme. Il faut dès maintenant élaborer une vaste planification prévoyant l’augmentation du trafic dans l’avenir, le développement des réseaux de transports publics, mettre en place des péages pour circuler en centre-ville, etc.

Des experts japonais ont proposé de construire à Hanoi un réseau dominé par les transports en commun. Mais avant cela, encore faut-il consacrer davantage de surface à son développement. C’est ce que prévoit, entre autres, la stratégie des transports et du développement urbain durable au Vietnam jusqu’en 2030, où 16-26% de la superficie de la capitale sera réservée aux transports.

«Dans l’avenir, en attendant la mise en service des projets de transports, il faut s’atteler à changer les habitudes des citadins, renforcer les réseaux de transports publics préexistants, attirer les investisseurs nationaux comme étrangers, en particulier ceux sous forme de partenariat public-privé», a proposé le représentant en chef de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) au Vietnam, Tsuno Monotori. – AVI

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