Hanoi (VNA) - Un espace dédié aux découvertes archéologiques effectuées dans les sous-sols de l’Assemblée nationale a été ouvert au public le mois dernier. Sa particularité ? Il est situé sur place, c’est-à-dire en-dessous du bâtiment abritant l’Assemblée nationale du Vietnam. Ce premier musée archéologique du pays a été créé par l’Académie des sciences sociales du Vietnam.
En 2008-2009, la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale a donné lieu à d’importantes découvertes archéologiques dans ses sous-sols, qui se trouvent en plein cœur de l’ancienne cité royale de Thang Long. Maintenant que le nouveau bâtiment est entré en service, l’Etat a décidé de faire de ses sous-sols un musée original qui réunit 140 sites et des dizaines de milliers d’objets antiques superposés. Le musée, qui comprend deux niveaux, propose un voyage chronologique sur treize siècles.
Le professeur associé Bui Minh Tri, directeur du Centre de recherche sur l’ancienne capitale, relevant de l’Académie des sciences sociales du Vietnam, indique: «Nous espérons présenter ce site archéologique de la manière la plus vivante et la plus claire qui soit, pour que le public puisse comprendre la valeur des découvertes archéologiques qui ont été faites sur place, imaginer l’ampleur des architectures anciennes, les techniques et les matériaux de construction qui ont été utilisés par nos prédécesseurs.»
Au niveau supérieur, le public retrouve une reproduction de la période pré-Thang Long, qui correspond à la période avant que le roi Ly Công Uân eut décidé d’y installer sa capitale en 1010. Le niveau inférieur est consacré à la période après 1010, une époque florissante de la culture vietnamienne.
Bui Minh Tri souligne: «Vous avez ici des premières images qui vous donnent un aperçu de ce qu’était l’architecture des palais sous la dynastie des Ly, laquelle a su inventer une architecture originale de très haut niveau. Les matériaux utilisés, les motifs de décoration sur les toits, la technique de construction des fondements… Tout cela peut nous rendre fiers de l’excellence architecturale de nos prédécesseurs.»
Mais le musée présente aussi deux mosaïques contemporaines constituées de morceaux de briques et de tuiles brisées que les archéologues ont trouvés sur place. Ces mosaïques ont été créées par une certaine Bui Thu Trang. L’une s’appelle «Le dragon s’envole», faisant référence au dragon du rêve du roi Ly Công Uân, celui-là même qui l’a incité à transférer la capitale de Hoa Lu à Thang Long, mais aussi au motif du dragon qui est omniprésent dans l’architecture des Ly. La deuxième mosaïque s’appelle «Thang Long à l’aube», valorisant le motif décoratif de la feuille du figuier des pagodes et les tuiles en forme de tube décorées de lotus qu’on trouve souvent sur le toit des palais des Ly.
Cet espace d’exposition est le résultat de quatre ans de travail des scientifiques du Centre de recherche sur l’ancienne capitale, relevant de l’Académie des sciences sociales du Vietnam. Ceux-ci espèrent en faire un espace archéologique de niveau international qui contribuera à souligner les valeurs exceptionnelles de la cité impériale de Thang Long. - VOV/VNA