Dak Lak (VNA) – Inscrit en 2019 par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le then est un chant rituel que pratiquent les Tày, les Nùng et les Thai vivant dans les montagnes du Nord et sur les Hauts Plateaux du Centre. C’est un art ancestral, on ne peut plus caractéristique de la culture traditionnelle de ces trois groupes ethniques.
Mais figurez-vous, le then n’a pas dit son dernier mot! Eh oui! De nos jours, c’est sur des airs de then qu’on encourage la communauté et le personnel médical à poursuivre la lutte contre l’épidémie…
C’est une certaine Nguyên Thi Phuong, une Tày de la province de Dak Lak, qui a ainsi eu l’heureuse idée de faire du then, dont elle est une fervente adepte, un outil de communication au service de la lutte contre l’épidémie. Le folklore ancestral au service de la santé publique… Et pourquoi pas, après tout ?
Son tinh - le luth à deux cordes typique des Tày et des Nùng - en mains, Nguyên Thi Phuong nous chante des vers envoûtants qui, d’une part, encouragent les personnes qui se trouvent en première ligne dans la lutte contre l’épidémie, et qui, d’autre part, rappellent à ses concitoyens qu’ils doivent respecter les consignes sanitaires pour se protéger eux-mêmes et protéger leur entourage…
Il a suffi à Nguyên Thi Phuong de mettre en ligne ses créations et de les diffuser sur les réseaux sociaux pour toucher un public de plus en plus nombreux, et surtout de plus en plus admiratif… Nguyên Trung Hai, qui est lui aussi un Tày, ne tarit pas d’éloges à son endroit.
«Les créations de Phuong sont vraiment formidables, elles vont droit au cœur de tous les Tày dignes de ce nom. Les paroles sont belles et elle chante très bien… On ne peut que la suivre dans sa volonté de respecter les consignes sanitaires!», dit-il.
Cette adhésion du public fait bien évidemment plaisir à Nguyên Thi Phuong, sans pour autant la détourner de la mission qu’elle s’est fixée… «Je suis très engagée dans la lutte contre l’épidémie au sein de la commune, et en ce moment, on est vraiment sur le pont!», confie-t-elle.
Nguyên Thi Phuong est effectivement une femme engagée. Non contente d’être à la tête du comité villageois chargé des activités du Front de la Patrie, elle est également présidente de l’union des femmes de son hameau.
Passionnée de then et donc de tinh, elle fait partie du groupe folklorique de sa commune. Elle a souvent l’occasion de se produire en public et à force d’écumer les concours qui sont organisés au niveau du district ou même de la province, elle a glané de nombreuses récompenses. Mais pour l’heure, elle s’occupe de l’accueil des personnes qui ont dû quitter le Sud où l’épidémie fait rage et qui se retrouvent dans une situation des plus précaires. Pour Hô Thi Thanh Hai, le président de l’antenne du Front de la Patrie de la commune de Cu Mgar, cet engagement est aussi précieux qu’exemplaire…
«Mme Phuong est particulièrement active au sein de la commune. Tout le monde lui fait confiance, ici. La façon dont elle a su mettre son art au service de la lutte contre l’épidémie montre bien à quel point son sens de l’initiative reste en éveil», nous explique Hô Thi Thanh Hai.
Tous les vrais stratèges vous le diront: rien n’est plus important que d’entretenir le moral des troupes. C’est exactement ce à quoi s’emploie Nguyên Thi Phuong… Pour elle, c’est déjà… la victoire en chantant… - VOV/VNA