Co gi dâu, plus qu’une boutique…

Bien que nous soyons au 21e siècle, le machisme a encore la vie dure. En d’autres termes, il y a encore bien des stéréotypes sexistes à faire tomber: exactement ce à quoi s’emploie Co gi dâu...
Co gi dâu, plus qu’une boutique… ảnh 1Dài Trang, la propriétaire de Co gi dâu. Photo: @cogidau.project
Hanoï (VNA) - Bien que nous soyons au 21e siècle, le machisme a encore la vie dure. En d’autres termes, il y a encore bien des stéréotypes sexistes à faire tomber: exactement ce à quoi s’emploie Co gi dâu...  

Co gi dâu, c’est une boutique, dont la propriétaire est bien décidée à apporter sa pierre à l’édifice du féminisme militant, qui a toute sa raison d’être dans notre pays confucéen où le sexe «faible» n’est pas seulement désigné, mais - hélas - considéré comme tel…

«Après avoir travaillé des années dans la publicité, j’ai voulu me lancer un défi personnel en mettant des valeurs morales qui sont primordiales pour moi au cœur d’un projet artistique. Artistique et militant, car il s’agit essentiellement d’éveiller les consciences au sort des femmes. C’est comme ça que m’est venue l’idée de Có gi dâu, fin 2020», nous confie Dài Trang, la propriétaire de Co gi dâu.

De fait, la boutique de Dai Trang n’est pas une boutique comme les autres. On y vend certes des objets décoratifs et des  accessoires du type foulards ou sacs, mais le commerce n’y est que prétexte à une mission beaucoup plus noble: lutter contre la banalisation du sexisme et pour les droits des femmes, notamment celui de disposer de leurs corps…

«Co gi dâu a été conçue sur le modèle des boutiques de musées que j’ai pu voir quand j’étais étudiante au Royaume-Uni», nous raconte Dài Trang. «Son nom, qui est une formule de politesse du type «ce n’est rien», est une adresse à l’intention de toutes les femmes qui sont complexées pour une raison ou une autre. L’idée, c’est de leur faire comprendre que les problèmes de menstruations, par exemples, ou de pilosité, ce n’est rien: Co gi dâu, comme on dit ici!»    

Force est de constater que le droit des femmes de disposer de leur corps ne va pas encore de soi. Pas partout, en tout cas… En tant que femme et fière de l'être, Dài Trang a envie de rappeler haut et fort que les femmes sont belles et qu’elles peuvent disposer librement de leur corps. Et c’est par le biais du graphisme et de l’expression artistique qu’elle y parvient.  

«Tous mes produits présentent des motifs stylisés destinés à faire passer des messages plus ou moins subliminaux. En ce moment, je travaille sur deux sujets différents: la beauté de la femme et la célébration de la différence en tant que facteur d’enrichissement», nous confie-t-elle.

Considérée comme la première boutique de son genre au Vietnam, Co gi dâu a suscité quelques réticences, vite balayées par Dai Trang, qui est bien déterminée à aller jusqu’au bout de son engagement en faveur de l’égalité homme-femme et du féminisme!

«Il s’agit tout d’abord d’un projet individuel que je mène toute seule de A à Z sans aucun accompagnant. J’ai bien eu quelques appréhensions, au début, mais heureusement, la persévérance paye toujours. L'accueil très favorable du public et des jeunes en particulier m’a motivée. J’ai l’intention de chercher des associés dans un avenir proche pour continuer à développer d’autres projets. Et notre mission se poursuit», nous explique-t-elle.

Du droit à l’éducation au droit à disposer de son corps en passant par le droit de vote, les femmes sont en lutte pour se faire une place au soleil. Co gi dâu continue de tenir le sexisme en échec et de donner confiance à toutes les femmes… Beaucoup plus qu’une simple boutique…-VOV/VNA

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