Hanoi (VNA) – Dans la commune de Chuyên Ngoai, à Hà Nam, nombreux sont les habitants qui vivent centenaires. La concentration de personnes âgées en bonne santé dans ce bourg est telle qu’il est surnommé le "Village de la longévité".

 

Chuyen Ngoai, le "Village de la longevite" hinh anh 1Nguyên Van Thuân et sa femme Nguyên Thi Nghê sont des centenaires du "Village de la longévité". Photo : TT/CVN

Située à près de 30 km au nord de la ville de Phu Ly, province de Hà Nam, au Nord, la commune de Chuyên Ngoai est connue non seulement pour sa sériciculture mais aussi pour le nombre impressionnant de ses personnes âgées : 1.644 sur un total de 9.000 habitants. Parmi eux, 559 sont âgés entre 80 et 100 ans, neuf sont des centenaires et quatre ont plus de 100 ans. Malgré leur âge canonique, ces personnes se portent comme un charme. Sur place, on peut même les voir vaquer à leur quotidien dans les travaux agricoles et champêtres, le sourire aux lèvres.

Le secret de la longévité

Les habitants locaux sont convaincus de vivre dans un petit paradis aux multiples bienfaits : air pur, nourriture locale bio, pas de stress mais surtout des conditions climatiques favorables à l’année grâce à la position du village sur la rive gauche du fleuve Rouge qui soulagerait le corps humain de tous chocs thermiques et serait idéal pour l’agriculture.

 

Chuyen Ngoai, le "Village de la longevite" hinh anh 2Les habitants de Chuyên Ngoai ont la réputation d’avoir l’une des meilleures espérances de vie du Vietnam. Photo : CTV/CVN

Dans sa modeste maison, Nguyên Van Thuân, un des centenaires de Chuyên Ngoai, fait part de son secret : "Un régime alimentaire sain et équilibré, mais surtout… du sport. Ce dernier constitue le meilleur médicament pour ma santé. Je pratique la marche à pied tous les jours, sans exception".

Sa femme, Nguyên Thi Nghê, également âgée de 100 ans, est très sagace et souriante. Elle raconte qu’il y a quelques années, elle pouvait encore parcourir entre 2 et 3 km à pied chaque jour et préparer les repas pour ses petits-enfants.

D’après Pham Van Son, président du Front de la Patrie de la commune de Chuyên Ngoai, la plupart des personnes âgées de la localité sont en pleine forme et participent quotidiennement aux travaux champêtres. Elles considèrent le travail comme une joie de vivre. "Tout le monde reste très optimiste et c’est une des raisons de cette longévité", explique-t-il.

Le rôle de la vie spirituelle

 

Chuyen Ngoai, le "Village de la longevite" hinh anh 3L’optimisme et la pratique quotidienne d’activités physiques, tels sont quelques-uns des secrets de la longévité à Chuyên Ngoai. Photo : CTV/CVN
 
Nguyên Thi Chiên, présidente de l’Association des personnes âgées du hameau de Yên My, abonde en ce sens. "La vie spirituelle est importante", souligne-t-elle.

En effet, beaucoup de personnes du troisième âge connaissent par cœur tous les vers du Truyên Kiêu ("Kim Vân Kiêu", l’une des plus grandes et célèbres œuvres littéraires vietnamiennes du poète Nguyên Du). Parmi elles, Nguyên Thi Quyên, née en 1914, connaît par cœur tous les idéogrammes chinois et les lettres nôm (écriture démotique vietnamienne) au point d’en réciter les vers dans leur intégralité.

Durant son enfance, alors que les femmes étaient interdites d’apprendre les lettres, Quyên se tenait près de la classe de son père et écoutait aux portes. À chaque fois qu’elle entendait un mot ou une lettre, elle utilisait des bâtonnets en bois comme stylo et le sol comme support pour écrire. Bien qu’elle maîtrise les idéogrammes chinois et l’écriture nôm, elle connaît mal le quôc ngu (l’écriture vietnamienne romanisée).

"Mes enfants prennent bien soin de moi. Mais je pense que le plus important est que je garde une âme sereine et un esprit optimiste. Tous les soirs, avant de me coucher, je lis un sûtra en nôm ", partage-t-elle.

À Chuyên Ngoai, les habitants sont d’accord pour dire que le secret de leur longévité réside également dans un sentiment positif d’appartenance à la communauté. En effet, l’Association des personnes âgées a créé des groupes d’entraide qui permettent à ses membres de se rencontrer, de discuter, de rire ensemble, de faire des activités et ainsi de ne jamais ressentir les effets de la solitude. Chose possible dans cette localité paisible mais plus difficile à réaliser dans les grandes villes où les gens ne se connaissent pas et ne font que se croiser. – CVN/VNA