C’est avec les yeux du cœur…

Peu familier du monde du showbiz, Trinh Dinh Thi, 73 ans aujourd’hui et excellent guitariste, a décidé de consacrer son existence à l’enseignement.

​Hanoï (VNA) - Peu familier du monde du showbiz, Trinh Dinh Thi, 73 ans aujourd’hui et excellent guitariste, a décidé de consacrer son existence à l’enseignement. Malvoyant, il dispense des cours un peu particuliers, où il n’est bien sûr pas question d’utiliser le visuel, mais où seul compte le ressenti.    

C’est avec les yeux du cœur… ảnh 1Le professeur Trinh Dinh Thi​. Photo laodongthudo.vn

«Je m'appelle Trinh Dinh Thi. Je suis né en 1944. C’était l’année du Singe. Quant à la guitare, je l’enseigne depuis 1966».  

Bien connu du monde de la guitare classique, Trinh Dinh Thi donne donc des cours depuis plus d’un demi-siècle. En plus de cinquante ans, il en aura vu passer des apprentis guitaristes: plus de 10 mille! C’est à eux qu’il doit ce surnom de «maître de la guitare» qui, s’il offense sa modestie naturelle, n’en demeure pas moins le signe d’une reconnaissance amplement méritée. 

«Je trouve de la joie dans ce que je fais», nous dit-il. «Tout simplement parce que c’est une véritable passion que je transmets à mes élèves. Je les corrige, note après note... Je les accompagne… C’est un bonheur, pour moi!».    

Cet optimisme pourrait en étonner plus d’un. Il faut savoir en effet que Trinh Dinh Thi est malvoyant depuis plus de soixante ans, suite à une réaction chimique malencontreuse. A l’âge de 17 ans, le bel âge que célèbre si magnifiquement Rimbaud, son univers s’est obscurci : une épreuve difficile, dont il est manifestement sorti grandi, et ce grâce à la musique.    

«Ça a été un choc pour moi! Pendant des nuits et des nuits, j’ai dû réfléchir, essayer de trouver quelque chose à quoi me raccrocher», nous raconte-t-il. «Alors bien sûr je maîtrisais l’anglais, le français… Mais bon… Et puis finalement je me suis mis à la musique, et c'est ça qui m’a sorti de l’abîme…»

C’est avec les yeux du cœur… ảnh 2Une classe de Trinh Dinh Thi​. Photo​: VOV

Compte tenu de sa quasi-cécité, Trinh Dinh Thi ne reçoit en général qu’un ou deux élèves à la fois. Le professeur, l’élève… Chacun joue à tour de rôle, puis ensemble, et petit à petit, la musique s’élève, apaisante…             

Et la vie continue. Maintenant, Trinh Dinh Thi a des élèves dans tous les coins du pays, des élèves auxquels il a su inculquer l’amour de la musique avant de leur en enseigner les techniques… Pas question, pour lui, de jouer froidement, d’aligner les notes les unes après les autres comme de petits soldats de plomb.

«Avant de connaître Trinh Dinh Thi, j’aimais bien la musique, c’est vrai… mais bon, c’était assez superficiel. Avec lui, j’ai compris que derrière chaque mélodie, il y a une histoire, qu’il y a une vie et que justement, chaque note doit être ressentie, vécue.», nous confie Dinh tien Thang, l’un de ses élèves.   

En cinquante ans de pratique, jamais Trinh Dinh Thi ne se sera absenté. Ses élèves sont pour la plupart des jeunes gens en plein cursus universitaire, auxquels la guitare offre un «à côté» appréciable, et sans doute apprécié, en tout cas pour les plus talentueux d’entre eux. Mais certains d’entre eux lui ont ensuite amené leurs enfants. C’est le cas de Nguyen Kim Tuyet.

«Je suis une ancienne élève de Trinh Dinh Thi», nous dit-elle. «Et maintenant c’est mon fils qui fait de la guitare avec lui. Pour moi, c’est très émouvant. Les années passent, mais la passion reste intacte. Chaque fois que mon fils rentre de son cours, je vois bien à quel point il a été transformé».       

«En fin de compte, je vis avec la musique. Et c'est elle qui m'a sauvé», nous explique Trinh Dinh Thi. «A chaque Têt, comme je ne donne pas de cours, je recorde mes guitares : une façon pour moi de leur dire merci de m’avoir accompagné jusqu’à maintenant. Vous savez, si je suis encore là, c’est vraiment grâce à la musique…»   

Une chose que vous devez savoir si vous envisagez de prendre des cours avec Trinh Dinh Thi: il ne va jamais au café avec ses élèves, et ce en dépit des excellentes relations qu’il entretient avec eux. «Ça fait perdre beaucoup de temps, et le temps pour moi est cher», nous dit-il.

«C’est avec les yeux du cœur que l’on voit l’invisible», dit-on parfois… -VOV/VNA

Voir plus

Les rituels et jeux de tir à la corde au temple Trân Vu, à Hanoi, attirent des foules. Photo : VNA

Les rituels et jeux de tir à la corde tiennent la corde patrimoniale

Il y a dix ans, le 2 décembre 2015, en Namibie, les rituels et jeux de tir à la corde du Vietnam, du Cambodge, de la République de Corée et des des Philippines, était officiellement inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Présence des experts au séminaire organisé à Hô Chi Minh-Ville, le 23 novembre. Photo : VNA

Le Vietnam cherche à attirer davantage de tournages étrangers

Des experts français, australiens et singapouriens ont constaté que le Vietnam ne dispose pas d’un cadre politique formel pour les cinéastes et ont recommandé la création d’une commission du film centralisée – un modèle largement adopté sur d’autres marchés pour la production de longs métrages, de programmes télévisés et de publicités.

Le vice-président de la VUFO, Dong Huy Cuong. Photo: VNA

Hanoi accueille le Festival de l’amitié Vietnam-États-Unis

Le vice-président de l’Union des organisations d’amitié du Vietnam (VUFO), Dong Huy Cuong, a décrit les relations Vietnam-États-Unis comme une relation unique, marquée par de nombreux hauts et bas, mais qui a évolué vers un modèle de réconciliation entre les deux pays.

Lors du festival, l’association « Tiếng tơ đồng » a présenté des spectacles de musique traditionnelle de Huê. Photo : VNA

Cergy (France) au chevet de l’ancienne capitale impériale de Huê après les inondations

Alors que le Centre du Vietnam, dont la ville de Huê, subissent les lourdes conséquences des catastrophes naturelles les plus graves de ces dernières années, le partenariat décentralisé établi avec la ville française de Cergy s’affirme comme un pilier essentiel de résilience. Cette coopération s’est transformée en un véritable soutien solidaire, mobilisant activement non seulement les autorités locales, mais aussi les associations et la diaspora vietnamienne en France, toutes unies pour accompagner l’ancienne capitale impériale dans cette épreuve.

Le site a été découvert en 1969.

Vuon Chuoi, un village vietnamien de 4.000 ans révélé au cœur de Hanoï

Le site archéologique de Vuon Chuoi à Hanoï a été découvert en 1969. Il illustre de manière vivante le processus d’occupation et de développement continu des communautés anciennes sur le territoire de Thang Long – Hanoï pendant près de 4.000 ans, à travers les différentes phases culturelles Phung Nguyen – Dong Dau – Go Mun – Pré-Dong Son – Post-Dong Son.

L'actrice japonaise Akari Nakatani joue dans le court métrage «A Taste Like Nothing » du jeune réalisateur vietnamien Phan Bao Tuân. Photos : gracieuseté de Phan Bao Tuân

Le court-métrage vietnamien savoure une saveur internationale au Japon

Suscitant un vif intérêt et un avant-goût de succès, le court-métrage «A Taste Like Nothing» du jeune réalisateur vietnamien Phan Bao Tuân a été sélectionné et récompensé par un Prix d’excellence lors de la compétition du Festival international du film de Shinshu Suwa à Nagano, au Japon.