Nguyên Dinh Xuân, directeur du Parc national de Lo Go Xa Mat dans la province de Tây Ninh (Sud-Ouest), connu dans son milieu pour ses efforts dans la protection des ours, a récemment reçu un prix de la capitale de la Suisse, dont le nom comme l'histoire sont étroitement liés à cet animal.

L'ours, qui figure depuis 1224 sur les armoiries de la ville de Berne, est considéré comme son symbole. C'est en ce sens que le maire de cette ville, Alexander Tschaeppaet, a tenu à honorer les contributions de ce Vietnamien, dans l'espoir que la protection des ours dans son pays recevra plus de soutien.

Dirigeant du parc national de Tây Ninh, Nguyên Dinh Xuân est également membre de la Commission des sciences, des technologies et de l'environnement de l'Assemblée nationale. Il coopère avec nombre d'agences d'informations nationales comme étrangères afin d'améliorer les connaissances de la population sur la protection des ours mais aussi d'autres animaux sauvages rares et précieux menacés d'extinction, tout en transmettant souvent des recommandations aux députés comme aux hauts responsables du Vietnam pour soliciter leur soutien.

Selon une coordonnatrice du Programme de protection des animaux sauvages du Centre de l'éducation à la nature du Vietnam (ENV), Xuân a proposé à plusieurs reprises aux organismes compétents de sanctionner sévèrement les activités touristiques illégales dans les fermes à ours de Ha Long, dans la province de Quang Ninh (Nord).

Il a par ailleurs contacté des organismes compétents de la République de Corée pour proposer une coopération dans la sensibilisation des touristes sud-coréens à la réglementation vietnamienne sur la protection des ours afin qu'ils évitent de commettre une éventuelle infraction lors d'un voyage au Vietnam.

Selon les statistiques du Département de protection des forêts, le Vietnam recense environ 4.000 ours élevés en cage, dont la plupart ont été détenus aussitôt après leur capture.

Les ours sont convoités pour leur bile qui employée en tant que médicament traditionnel depuis des milliers d'années en Asie car elle est censée soigner fièvres, douleurs et inflammations, ainsi que beaucoup d'autres maladies, des hémorroïdes à l'épilepsie.

Nguyên Dinh Xuân a souligné la reproduction en captivité très difficile des ours ainsi que le fort taux de mortalité résultant du manque d'hygiène dans les cages ou de prélèvements excessifs de bile.

En outre, une étude publiée l'an dernier par l'Ecole de médecine chinoise de l'Université de Hong Kong a démontré que des herbes médicinales pourraient avoir de mêmes effets que la bile d'ours, voire être plus efficaces pour certaines maladies.

Selon Xuân, l'élevage de l'ours pour sa bile serait à l'origine de l'extinction de cet animal au Vietnam et dans les pays voisins car cette activité conduit à augmenter les captures de cet animal. Par ailleurs, l'extraction de la bile est non seulement interdite par le droit vietnamien mais aussi par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Le Centre ENV fondé en 2000 est une organisation non gouvernementale, pionnière dans les activités de sensibilisation sur l'environnement au Vietnam. -AVI