Hanoi, 16 janvier (VNA) - La province de Bac Kan (Nord) est connue pour ses sites touristiques, ses forêts vierges et son chant then ensorcelant. Elle est également le berceau de la fabrication des vermicelles à base de fécule de rong giêng do (canna rouge comestible).
Les derniers jours du 12e mois lunaire de l’année 2018, au village des vermicelles à base d’amidon de canna rouge à Bac Kan, l’ambiance monte d’un cran. Tout le monde travaille sans relâche afin de répondre à la demande grandissante de vermicelles à l’approche du Têt traditionnel.
"Le Têt est la période la plus occupée des habitants de la commune de Côn Minh. Chaque année, un volume conséquent de vermicelles est consommé en cette courte période. Cette année, le prix du tubercule et de l’amidon de canna rouge ont légèrement diminué mais celui des vermicelles reste stable. Nous continuons à les vendre avec bénéfice", a fait savoir la propriétaire d’un atelier de production de vermicelles, Triêu Thi Ngân.
"Pendant cette période des fêtes, je dois mobiliser tous les membres de ma famille à la confection afin de répondre aux commandes des clients. Chaque kilo de vermicelle est vendu entre 45.000 et 50.000 dôngs. Les foyers producteurs peuvent accumuler plusieurs dizaines de millions de dôngs en une saison", a déclaré Mme Ngân.
La fabrication de vermicelles d’amidon de canna rouge comestible constitue un métier ancestral et traditionnel des habitants de cette province septentrionale. Annuellement, c’est à la fin du 2e mois lunaire que les familles commencent à cultiver les cannas rouges. Bien que la culture n’exige pas beaucoup de soins, les habitants doivent attendre jusqu’à la fin de l’année pour récolter les tubercules.
Tout le long des collines, les villageois se hâtent de ramasser les tubercules pour les vendre aux ateliers de vermicelles. Les grandes entreprises en la matière comme Nhât Thiên, Triêu Thi Ta, Tân Son et Van Xuân peuvent utiliser de 100 à 200 tonnes de tubercules par jour.
Pour le développement d’un village de métier
Les vermicelles de Côn Minh sont fabriqués de manière artisanale et sans conservateur. Ils se différencient par leur souplesse et leur saveur délicieuse qui se distingue de celle des vermicelles d’autres régions. À présent, la commune de Côn Minh compte 32 établissements de confection dont 8 sont spécialisés dans la fabrication des vermicelles et 15 autres, à la transformation des tubercules.
"Côn Minh est le terrain fondateur de la culture et de la confection de vermicelles. Grâce aux soutiens des autorités provinciales, les tubercules de cannas rouges ont notablement contribué à apporter une source de revenu stable en créant environ 200 emplois aux habitants chaque année", a fait savoir le chef de la coopérative de fabrication et de transformation des cannas rouges comestibles, Trinh Xuân Huân.
Pourtant, M. Huân ne cache pas son inquiétude face à la compétitivité des produits fabriqués industriellement. Cela pourrait peu à peu faire disparaître une belle tradition culturelle de Bac Kan.
Les vermicelles de Bac Kan ont cependant gagné du terrain en figurant dans le top 100 des produits et services prestigieux en 2013. Ils se sont également vus remettre le certificat de marque collective. Avec ces prix, la renommée des vermicelles de Bac Kan s’est ainsi largement étendue, contribuant à apporter aux habitants des revenus stables et à améliorer leurs conditions de vie.
Mais pour aller plus loin dans le métier, les foyers producteurs nécessitent davantage de soutien de la part de la province dans l’investissement de la chaîne de production, dans le développement et la protection de la marque afin de renforcer la qualité des produits et mieux conquérir le marché vietnamien et étranger. - CVN/VNA