Au village de la soie de Ma Châu, le métier à tisser la tradition

Dans le village de Ma Châu de la province centrale de Quang Nam, réputé depuis des siècles pour la production de soie, certains villageois cherchent à perpétuer le savoir-faire artisanal traditionnel.

Quang Nam (VNA) - Réputédepuis des siècles pour la production de soie, le village de Ma Châu connaît undéclin économique continu. Pourtant, certains villageois, comme Trân HuuPhuong, cherchent à perpétuer le savoir-faire artisanal traditionnel.

Au village de la soie de Ma Châu, le métier à tisser la tradition ảnh 1La fabrication de soie au village de Ma Châu (province centrale de Quang Nam) date du XVIe siècle. Photo : SGGP

Au XVIe siècle, la fabrication de soie au village de Ma Châu,situé dans la province centrale de Quang Nam, est devenue le métier de lamajorité des habitants. À l’époque de son âge d’or, le village comptait unmillier de foyers producteurs. "La soie était l’âme de Ma Châu",indique Trân Huu Phuong, directeur de la SARL de soie de Ma Châu.

M. Phuong est en cela l’exception du village car il continue à vouloir raviverla tradition artisanale en rappelant que le tissage avait fait le bonheur de larégion et de nombreuses familles. Et pour cause, étant 100% naturelle, laproduction de Ma Châu est d’excellente qualité, durable, légère, résistante àla moisissure et respectueuse des peaux fragiles. Elle reste malgré toutsujette à quelques défauts inhérents aux méthodes de production artisanales, cequi fait d’ailleurs sa spécificité sur le marché national.

Cette qualité particulière implique un savoir-faire rigoureux et de lapatience, et ce de l’élevage des vers à soie à l’obtention du produit fini.Ainsi, durant la période de maturation des vers, ceux-ci sont constammentveillés afin de donner le meilleur fil possible.  "L’élevage desvers à soie est compliqué et nécessite prudence et patience. Pendant leurcroissance, je reste presque tout le temps auprès d’eux afin de surveillerleur épanouissement. Une simple variation des facteurs extérieurs peut ruinerla récolte", affirme Trân Huu Phuong.

Toujours selon lui, il faut améliorer la fabrication de soie afin qu’elle soitplus compétitive sur le marché. Il s’est alors lancé dans le perfectionnementdes machines pouvant copier le travail des artisans à la perfection. Jusqu’àprésent, c’est lui qui a conçu presque toutes les machines à tisser présentesdans l’atelier qu’il dirige.

L’âpre concurrence de la soiechinoise

Au village de la soie de Ma Châu, le métier à tisser la tradition ảnh 2La famille de Trân Huu Phuong compte 18 générations de producteurs de soie au village de Ma Châu. Photo : PLO

Concernant les motifs de cette persévérance, alors que beaucoup ont abandonné,le chef d’entreprise confie : "Dix-huit générations de ma famille ontpratiqué la production de soie, je me sens obligé de faire revivre cettetradition".

Face à la concurrence chinoise, la soie de Ma Châu risque de disparaîtredéfinitivement. Ainsi, le nombre de producteurs diminue considérablement chaqueannée. Si certains continuent à vouloir produire du tissu, ils se tournent biensouvent vers le synthétique. "La soie chinoise gagne constamment duterrain. Comme les frais de production sont élevés et les profits plutôt bas,beaucoup de producteurs jettent l’éponge", déclare M. Phuong.

Actuellement, la soie fabriquée en Chine est omniprésente sur le marchévietnamien et paraît satisfaire la clientèle. Elle s’impose notamment car ellecomporte très souvent du nylon produit en série, ce qui réduit sont coût de fabricationcomparée à la production artisanale, et donc son prix final. Par ailleurs, lasoie chinoise propose une gamme de couleurs et d’ornements introuvables parmiles produits de Ma Châu.

"La vente de soie chinoise rapporte gros. Siun produit est importé 25.000-35.000 dôngs, il se vend souvent au moins dixfois plus", explique Huu Phuong. Et d’ajouter : "Mais le pire, c’est que beaucoup de négociantsprofitent de la naïveté des clients en leur faisant croire que leur soie estissue de la production artisanale".

Outre le manque de travailleurs, la fabrication de soie à Ma Châu souffre dedébouchés limités. La majorité des articles vont vers des entreprises detextiles haut de gamme. Les artisans professionnels sont tous âgés tandisqu’aucun jeune ne tient à reprendre le métier.

Pour sauver la fabrication de soie au village de Ma Châu, Trân Huu Phuongenvisage de lancer un appel à d’anciens producteurs locaux afin de maintenirl’activité. Dans le but de les convaincre, il entend leur prouver la viabilitéde la production artisanale. Pour ce faire, il compte lier les métiers de lasoie aux activités touristiques, le village étant situé à proximité de la villede Hôi An et du sanctuaire de My Son, deux patrimoines mondiaux. Le processusde production de soie serait alors un argument touristique tout à faitlégitime. – CVN/VNA

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