Dông Nai, 29 avril (VNA) – De toutes les disciplines artisanales que compte le Vietnam, la céramique est sans conteste l’une des mieux représentées. Nombreux sont les villages dont c’est d’ailleurs la spécialité numéro un.

Au Sud, le village de ceramique de Tan Van garde sa flamme hinh anh 1Céramiques qui viennent d’être moulées. Photo : VNP

Le village de céramique que nous allons visiter aujourd’hui se situe dans la province de Dông Nai, au Sud. Tân Van - c’est son nom - est un village de la périphérie de Biên Hoà dans lequel on trouve encore des fours vieux de trois siècles...   

Au Sud, le village de ceramique de Tan Van garde sa flamme hinh anh 2Après le moulage, elles sont séchées au soleil. Photo : VNP

Est-ce la proximité immédiate de la rivière Dông Nai ? Tân Van est un tricentenaire qui a encore bon pied bon œil et qui dresse ses cheminées dans le ciel comme autant de signes d’une inépuisable vitalité artisanale. 

Au Sud, le village de ceramique de Tan Van garde sa flamme hinh anh 3Processus d’émaillage. Photo : VNP

Hông Van Chinh est l’un des derniers tourneurs de l’atelier de Kim Lan. Mais il est surtout l’héritier de toute une lignée de tourneurs, ce qui fait de lui un grand spécialiste de la discipline. Nul besoin, pour lui, de moule, de règle ou d’outil. Il possède ce fameux « tour de main » qui lui a été légué comme un bien à faire fructifier.   

Au Sud, le village de ceramique de Tan Van garde sa flamme hinh anh 4Un céramiste rajustant une grande jarre. Photo : VNP

« Pour les décorateurs, le travail est relativement simple, parce qu’ils ont déjà toute une gamme de motifs à leur disposition », dit-il. « Mais pour nous, les tourneurs, c’est une autre histoire !... Il faut être capable d’inventer des formes et savoir les façonner… Et croyez-moi, ça n’arrive pas du jour au lendemain. Ça demande au moins plus d’une année d’apprentissage ».

Au Sud, le village de ceramique de Tan Van garde sa flamme hinh anh 5La cuisson exige de l’artisan beaucoup d’expérience pour évaluer exactement la température du feu. Photo : VNP

Alors il y a donc les tourneurs, les décorateurs et puis les cuiseurs. A ces derniers, revient la tâche d’apporter la touche finale et de maîtriser les ardeurs des fours. Pas évident, car les fours en question doivent rester à une température constante de 1.200 degrés Celsius pendant quatre jours, d’où l’absolue nécessité de les contrôler très régulièrement. C’est ce à quoi s’emploie Lâm Lâp, cuiseur de son état. 

Au Sud, le village de ceramique de Tan Van garde sa flamme hinh anh 6Les produits sont rassemblés dans un champ. Photo : VNP

« Je me suis lancé dans ce métier de céramiste quand j’avais une vingtaine d’années », nous raconte-t-il. « Mes grands-parents étaient eux aussi céramistes et je pense qu’ils ont su me transmettre l’amour du métier. Et c’est essentiel, ça, sinon, on ne tient pas très longtemps ».

Voilà maintenant près de 30 ans que Chinh et Lâp exercent. Ils seraient bien incapables de quantifier leur production. Ce n’est pas ce qui les préoccupe. Ce qui les fait avancer, c’est l’espoir de perpétuer une tradition artisanale qui fait la fierté de toute une région.   

Au Sud, le village de ceramique de Tan Van garde sa flamme hinh anh 7Un four ancien à bois de plus de 100 ans à Biên Hoà. Photo : VNP

Ils ont d’autant plus de mérites qu’à Tân Van comme ailleurs, l’artisanat est parfois délaissé au profit d’autres activités économiques, jugées plus rentables.  Cela étant, la céramique y a encore de beaux jours. Nombreux sont les restaurants ou les sites touristiques qui passent en effet commande, garantissant ainsi l’avenir de l’un des fleurons de notre artisanat. – VOV/VNA