Art traditionnel: un programme pour honorer le hat xâm à Hanoi
En assistant à cette soirée artistique,
les amoureux de l'art du "hat xâm" ont été baignés dans une ambiance
originale de hat xam avec des numéros représentés par d'artistes
reconnus comme Mai Tuyet Hoa, Nguyen Quang Long, Khuong Cuong, Dinh
Dung, Van Tuan, l’Artiste du peuple Xuan Hoach, l’Artiste émérite Thanh
Ngoan, Thuy Ngan, le saxophoniste Phan Anh Dung, la chanteuse Ha
Linh..., sur une scène reconstituant une Hanoi d’antan, taciturne.
Ce programme, qui comprenait trois parties que sont le xâm d’antan, le
xâm contemporain, et le xâm associé à d'autres genres musicaux, devrait
devenir annuel. Il a pour objet de réaffirmer la place importante du
"hat xâm" dans la musique traditionnelle du Vietnam.
Selon le professeur Hoang Chuong, directeur du Centre d’études, de
préservation et de valorisation de la culture traditionnelle et
réalisateur de ce programme, honorer le hat xâm est une nécessité.
Lors de cette soirée, le Comité d’organisation a remis des bourses à
des jeunes qui ont beaucoup oeuvré à la préservation et la valorisation
de l’art du hat xâm dans la vie quotidienne.
Le hat xâm
est un art populaire traditionnel très répandu dans de nombreuses
localités du Nord, notamment à Hanoi, au début du 20e siècle. Mais
pendant les années 1970, il a commencé à décliner.
Selon
la légende, il y a plus de 700 ans, sous le règne du roi Trân Nhân Tông
(1279-1293), à cause d’une lutte de succession, le prince héritier Trân
Quôc Dinh, rendu aveugle par son propre frère Trân Quôc Toan, fut
emmené par ce dernier dans une forêt afin de servir de proie aux fauves.
Accablé, il n’arrêtait pas de crier sa détresse qui parvint aux
oreilles de Bouddha. Touché par ses pleurs, celui-ci lui apprit des airs
mélancoliques, capables d'adoucir des cœurs durs. Guéri, le prince
aveugle refusa de revenir au palais pour y passer le reste de sa vie
préférant apprendre à ses proches cet art musical. Au fil du temps,
l’art devint le gagne-pain des malvoyants. C’est de là que vient le mot
"hat xâm" (chant des aveugles).
Techniquement, le "hat
xâm" est un genre folklorique dont la mélodie se joue sur le pied de
6-8. Les chanteurs ne sont pas des mendiants mais des artistes
ambulants. Il a atteint son apogée à la fin du 19e et au début du 20e
siècle. De nombreuses troupes de chanteurs ambulants animaient alors la
vie culturelle de Hanoi. Avec un "dàn nhi" (violon à deux cordes), ils
se produisaient souvent en plein air, dans les marchés, les stations de
tramway ou aux carrefours, et récupéraient les sous offerts par les
spectateurs touchés par les mélodies.
Les paroles du
"hat xam" sont très faciles à mémoriser et à chanter. Elles parlent de
sujets divers : amour de la nature, patriotisme, paix et abolition du
régime féodal et de la classe exploiteuse qui entravait le développement
socioéconomique et culturel. – VNA