Art du goût : Hanoi, pour le plaisir du café
Au Vietnam, boire un café
est un petit plaisir des citadins. On en trouve de tous types, pour tous
les goûts. Le «café-trottoir» a récemment fait son apparition dans la
capitale.
À Hanoi, les cafés sont légion. Dans la
rue Ly Thuong Kiêt par exemple, rien qu’entre le jardin Tao Dàn et la
rue Bà Triêu (soit 500 m), on en compte déjà une trentaine. La petite
rue Hàng Hành (littéralement «rue des Ciboules», dans le Vieux quartier)
est surnommée aujourd’hui la «rue des cafés», vu le nombre
d’établissements de tous styles et de tous standings. Les rues autour du
lac Nam Dông voient les cafés pousser comme des champignons. Une
centaine et plus dont beaucoup occupent le trottoir ou le bord du lac.
Les fameux «cafés-trottoir»...
Comme son nom
l’indique, le «café de luxe» offre une ambiance feutrée, avec une belle
musique de fond, des sofas. Le café standard, lui, est marqué aussi par
un cadre agréable mais sans ostentation. Il est souvent équipé de Wifi,
d’une télévision grand écran pour voir des matchs de foot, des
spectacles…
Sur un bout de trottoir
Le «café-trottoir», comme son nom l’indique aussi, est établi sur le
trottoir. Les chaises sont inexistantes, il s’agit juste de minuscules
tabourets en plastique. Gros séants s’abstenir... Malgré leur côté
spartiate, ces cafés-trottoirs font le plein. Leur attractivité tient
peut-être à l’ambiance unique. On se retrouve presque au coude à coude
avec ses voisins, et cela facilite les contacts. On peut même parler de
«culture du café-trottoir». Le petit matin, de nombreux clients lisent
le journal à côté d’une tasse de café, avant de partir au travail. Il
semble qu’une grande partie des Hanoïens, toute catégories sociales
confondues, soient devenue «accro» au café.
«Allez,
on va au café ?». Ce n’est pas une question mais une invitation très
habituelle chez les Hanoïens. Au Vietnam, le café est d’abord un lieu de
rendez-vous. C’est autour d’une tasse de café que l’on discute
affaires, que l’on rencontre des amis, que l’on se fait ses confidences.
Si en Europe, on n’hésite pas à boire un petit noir en solo, ici, c’est
très rarement un plaisir solitaire.