Alors que l’anglais, le français, le chinois et le japonais sont de plus en plus populaires chez les entreprises au Vietnam, les jeunes qui apprennent des langues "rares" ont de bonnes chances de décrocher un emploi.

Chaque année, le groupe CP Vietnam envoie des offres d’emploi aux étudiants de dernière année du Département de langue thaïlandaise de l'Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, ainsi qu’aux étudiants qui ont achevé leurs études en Thaïlande. «Quelques services dans les médias, la vente ou encore le secrétariat ont besoin d’embaucher des personnes qui parlent bien le thaïlandais. À position égale, leur salaire est bien souvent plus haut que les employés parlant seulement l’anglais», affirme Thân Ngoc Tú, spécialiste de recrutement pour la société Vietnam. Généralement, les personnes qui savent parler le thaïlandais maîtrisent aussi l’anglais. Leur chance de trouver un travail est encore plus importante.

La classe de langue thaïlandaise de l'Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville compte environ 16 étudiants chaque promotion. Parmi eux, Nguyên Thi Loan Phúc, étudiante de dernière année, explique que plusieurs bourses leur sont accordées pour apprendre le thaïlandais. «La communauté économique de l'ASEAN verra le jour en 2015. Ce sera une belle opportunité pour les étudiants en thaïlandais de trouver un emploi», ajoute Loan Phúc.

Peu de concurrence

Ces dernières années, les entreprises au Vietnam cherchent aussi à embaucher des personnes maîtrisant l’espagnol et le russe.

«Pour répondre à la demande, des écoles professionnelles et écoles supérieures de la localité ouvrent actuellement des cours d’enseignement de la langue russe», déclare Nguyên Vu, un cadre du Centre d'information et de promotion touristique de la province de Binh Thuân (Centre).

Les localités du Centre attirent de plus en plus de touristes russes, mais le nombre d’employés maîtrisant cette langue reste trop modeste. L’École professionnelle de tourisme de Nha Trang a d’ailleurs ouvert quatre classes d’enseignement du russe. Les provinces de Binh Thuân et Khánh Hoà font maintenant partie des destinations favorites des touristes russes depuis quelques années.

L’espagnol n’est pas une langue courante au Vietnam. Diêu An, une étudiante réalisant ses études en France, partage : «J’ai suivi des cours d’espagnol à l'Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville. J’ai beaucoup aimé. J’ai trouvé un travail d’interprète d’espagnol à temps partiel où je gagnais entre 60 et 100 dollars par jour».

Grâce à la faible concurrence, les personnes apprenant des langues étrangères rares trouvent plus facilement un travail, avec un salaire souvent satisfaisant. -VNA