Aborder les heritages de la guerre, un element cle du developpement durable hinh anh 1La représentante résidente de la PNUD, Caitlin Wiesen (centre) lors de la cérémonie de lancement de la plateforme numérique accessible via les smartphones, pour la gestion des registres et des informations pour les personnes handicapées, le 15 juin. Photo : VNA

Hanoi (VNA) - Au Vietnam, le 10 août est la Journée de l’agent orange, en mémoire des premiers épandages symboliquement datés du 10 août 1961. L’Agence vietnamienne d’information (VNA) présente un article de la représentante résidente de la PNUD, Caitlin Wiesen.

Le Vietnam a connu plusieurs décennies de guerre et le pays souffre encore de cet héritage. La dioxine, ou agent orange, reste l’un de ces défis auxquels le gouvernement vietnamien et ses citoyens sont encore confrontés aujourd’hui. Alors que le Vietnam atteint soixante ans depuis que le produit chimique a été utilisé pour la première fois dans la guerre dans le pays, il est important de ne pas oublier les victimes de cette tragédie.

La dioxine ou l’agent orange, comme on l’appelle souvent, a eu un effet dévastateur sur des générations de familles au Vietnam. Selon l’Organisation mondiale de la santé, «Les dioxines sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers». Il a été estimé que 80 millions de litres d’herbicide contenant de la dioxine ont été répandus au Vietnam dans les années 1960 et au début des années 1970.

Aujourd’hui, le 10 août, nous marquons le 60e anniversaire de l’utilisation de l’agent orange pour la première fois dans la guerre au Vietnam. «La Journée de l’agent orange» est une journée pour se souvenir des milliers de citoyens vietnamiens civils touchés par les toxines répandues à travers le pays. C’est aussi l’occasion de rendre hommage aux nombreux hommes et femmes courageux, vietnamiens et étrangers, qui ont travaillé sans relâche et continuent à travailler à ce jour, pour atténuer l’impact de cet héritage meurtrier de la guerre. L’impact a été ressenti le plus durement par les personnes utilisant des terres contaminées et en particulier par les nombreuses personnes – adultes et enfants – qui vivent avec des handicaps causés par ces produits chimiques.

En ce jour, nous réaffirmons notre position avec le gouvernement vietnamien en exprimant notre profonde préoccupation face au défi persistant de la contamination par la dioxine malgré le passage de plusieurs décennies depuis la fin des hostilités. Pour aider à résoudre ce problème, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Vietnam a travaillé avec le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement sur les points chauds contaminés par la dioxine dans les bases aériennes de Dà Nang, Biên Hoa et Phu Cat en supprimant les obstacles pour contenir et/ou assainir efficacement les matières hautement toxiques.

Aborder les heritages de la guerre, un element cle du developpement durable hinh anh 2La zone de traitement de la dioxine à l'aéroport de Da Nang. Photo : VNA

Le PNUD a également contribué à l’élaboration du Plan d’action national, approuvé par le Premier ministre en 2012, pour surmonter les graves conséquences des produits chimiques toxiques. Ce plan a constitué la base des grandes réalisations du gouvernement dans l’achèvement de l’assainissement des dioxines sur la base aérienne de Dà Nang (2018) et le récent lancement d’un grand projet de traitement des dioxines sur la base aérienne de Biên Hoa (2020). Le PNUD prévoit également d’approfondir et d’élargir le travail avec le gouvernement vietnamien pour s’attaquer au problème de dioxines et des produits chimiques dangereux rejetés par les activités industrielles.

Dans le cadre de nos efforts continus pour remédier aux séquelles de la guerre, le PNUD a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement vietnamien pour lutter contre la prévalence des engins non explosés (UXO) qui continuent de contaminer de vastes régions du Vietnam. Selon des études nationales, presque toutes les 63 provinces et villes ont été touchées, en particulier la région centrale.

Au cours des quatre dernières années, notre collaboration avec le ministère de la Défense, le Centre national d’action contre les mines du Vietnam (VNMAC) et l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) a permis de localiser et de détruire des milliers de munitions non-explosées dans les provinces de Quang Binh et Binh Dinh. Ce partenariat triangulaire réussi a également conçu et réalisé la première évaluation provinciale des personnes handicapées, avec 75.000 personnes acceptant de s’inscrire, y compris des survivants d’accidents d’explosifs et de contamination par la dioxine.

Il y a quelques semaines à peine, le 15 juin, le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales (MOLISA), la KOICA et le PNUD ont annoncé que la plate-forme en ligne développée pour soutenir la collecte de données et la gestion ultérieure des cas est désormais disponible et peut également être accessible via les smartphones. Par conséquent, ce qui a commencé comme une innovation pour aider les survivants d’accidents causés par des engins explosifs dans certaines parties du Vietnam à obtenir des certificats d’invalidité a maintenant été étendu pour être appliqué à l’échelle nationale pour beaucoup plus de personnes handicapées.

Le PNUD poursuit également son travail d’appui au gouvernement vietnamien, en tant qu’État partie à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, dans de nombreux autres domaines qui aident les personnes handicapées à participer pleinement à la vie sociale et économique. Cela comprend l’amélioration des politiques de mise en œuvre de la Loi sur les personnes handicapées, ainsi que des normes sur les meilleures pratiques pour l’assistance aux victimes dans l’action contre les mines.

En ce jour, et alors que nous réaffirmons notre engagement à travailler pour un monde pacifique qui ne devrait plus jamais voir une tragédie aussi dévastatrice causée par la dioxine, souvenons-nous de ceux qui ont été et sont encore touchés.

À l’avenir, le PNUD continuera d’approfondir son partenariat avec le gouvernement vietnamien de deux manières pour remédier aux séquelles de la guerre. Premièrement, nous poursuivrons notre collaboration sur l’assainissement des dioxines et autres produits chimiques dangereux. Deuxièmement, nous approfondirons et étendrons notre travail sur l’action contre les mines et la lutte contre la contamination par les UXO qui continue d’être un problème majeur ici au Vietnam. Poursuivre un soutien continu à ceux qui luttent encore contre les conséquences des séquelles de la guerre est essentiel pour garantir que personne ne soit laissé pour compte au cœur des objectifs de développement durable ! – VNA