Face à ces visages épanouis, peu de personnes imaginent qu'il s'agit là de victimes de l'agent orange portant dans leur chair beaucoup de souffrances physiques.


Handicapé moteur, Lê Luong Bac, domicilié dans la commune de Thiêu Duy, district de Thieu Hoa, province de Thanh Hoa (Centre), a passé toute son enfance sur les épaules de sa mère et le dos de son père. Après 12 années à l'école, avec l'aide des gens autour de lui, Bac a compris de nombreuses choses sur la vie et considère sa malheur comme une raison pour se dépasser. Soudeur de formation, Bac a ouvert un atelier, créé à lui-même les bases d'une existence indépendante et trouvé des emplois à des personnes de sa commune, qu'il paye de 1 à 2 millions de dông par mois.


Nguyên Manh Hung, un malvoyant âgé de 26 ans vivant dans le district de Kiên An, ville portuaire de Hai Phong (Nord), s'est affirmé par ses résultats brillants dans les études et sept médailles lors de compétitions sportives destinées aux handicapés. En 2009, bénéficiant d'un micro-crédit de l'Association des aveugles de Kiên An, Hung a ouvert un salon de massage à l'orientale, en vue de gagner sa vie et de créer des emplois pour près de 10 personnes dans la même situation que lui.


Nguyên Thi Ha, quant à elle, domiciliée dans la commune de Viet Lâp, district de Tân Yên, province de Bac Giang (Nord), souffre d'un lourd handicap depuis sa naissance. Grâce à ses efforts, elle est devenue une coiffeuse renommée, qui a formé gratuitement 50 personnes handicapées ou démunies.


Ces trois exemples ont été présentés lors d'un forum de partage d'expériences dans la rééducation fonctionnelle des victimes de produits chimiques toxiques, récemment tenue à Hanoi.


Le 1er programme de rééducation fonctionnelle pour les handicapés et les victimes de l'agent orange a été réalisé en 1987 dans la province de Tiên Giang (Sud), et s'étendait, fin 2009, dans 51 villes et provinces du pays.


Grâce à ce programme, 71% des handicapés et victimes de l'agent orange ont bénéficié de services d'assistance à domicile, 27% ont été formés professionnellement, 36% ont reçu des fauteuils-roulants, 50% des enfants malformés ont été scolarisés. De même, plus de 21.000 cadres sanitaires communaux et 8.600 autres de district ont participé à des cours pour relever leur niveau professionnel dans ce domaine.


Au Vietnam, environ 4,8 millions de personnes souffrent de pathologies liées à l'agent orange/dioxine, dont 3 millions sont des victimes directes. Parmi elles, des centaines de milliers sont décédées, et des millions d'autres et leurs enfants doivent lutter au quotidien contre les graves maladies engendrées par ce produit.-AVI