À la fin de l'année, la visite des tombes des ancêtres est devenue une coutume vietnamienne, imagée sous forme d'un proverbe: "Quand on boit de l'eau, on pense à la source".

Chaque année, des groupes familiaux se rendent sur les tombes de leurs proches du 23 au 30 du 12e mois lunaire. L'un fait disparaître les mauvaises herbes qui poussent sur les tombes, l'autre les nettoie. Dans l'esprit des Vietnamiens, les tombes doivent être propres car si ces maisons des morts sont bien nettoyées, les vivants rencontreront la chance l'année durant.

Agée de 80 ans, Mme Thu Lien, une hanoienne, s'est bien imprégnée de la signification humaine profonde de cette coutume, notamment dans la vie moderne pressée où l'on peut parfois oublier son obligation.

Pour elle, la visite des tombes est non seulement l'occasion de se retrouver en famille mais marque encore le retour des descendants pour accomplir les devoirs et exprimer le respect envers leurs parents ainsi que leurs ancêtres.

C'est pourquoi, cette coutume porte les caractéristiques traditionnelles de la famille. Notamment, les grandes familles fixent précisément la date de visite des tombes dans l'arbre généalogique pour resserrer les sentiments et la solidarité qui lient les membres de la famille.

Il s'agit également d'une occasion de partager avec les ancêtres ce qu'il s'est passé dans l'année ainsi que d'inviter leurs âmes à revenir jouir du printemps avec les descendants.

Outre cela, les Vietnamiens ont pour moeurs d'inviter les ancêtres à revenir le 30 du 12e mois lunaire à midi pour "manger le Tet". La fête de Nouvel An lunaire ne se termine qu'après un repas copieux d'adieu aux âmes des ancêtres, normalement le 3e jour de l'an, dit le jour où l'on "brûle des objets votifs". Les âmes ancêtrales regagnent leur univers spirituel, les descendants retournent à la vie quotidienne. - AVI