Hô Chi Minh-Ville (VNA) - Le collectionneur d’antiquités Ta Hoà Tho est connu dans le delta du Mékong pour sa passion des antiquités, plus particulièrement de la culture d’Oc Eo. Il possède plus de 700 pièces de cette culture antique.
 

Veilleur du tresor de la culture d’Oc Eo et fier de l’etre hinh anh 1Le collectionneur d’antiquités Ta Hoà Tho. Photo : TT/CVN
Les collectionneurs d’antiquités du delta du Mékong ont surnommé Ta Hoà Tho, 57 ans, le «détenteur du trésor de la culture d’Oc Eo». Sa collection comprend plusieurs objets précieux et rares de l’ancienne culture d’Oc Eo-Phu Nam.

La culture d’Oc Eo est apparue et s’est développée lors des dix premiers siècles de notre ère dans le delta du Mékong. Elle a été découverte dans le bourg d’Oc Eo à Vong Thê, dans la province d’An Giang. Oc Eo est le toponyme du district de Thoai Son, province d’An Giang.

En ce lieu, des archéologues ont trouvé il y a près de 70 ans les traces d’une civilisation éblouissante, concomitamment à la découverte de la culture de Dông Son au Nord du Vietnam. Depuis, le terme Oc Eo a été utilisé pour désigner des vestiges et antiquités du Phù Nam, entre les Ier et VIIe siècles, découverts lors des fouilles menées dans plusieurs localités du delta du Mékong.

Né à Go Vâp dans la province méridionale de Dông Thap, Ta Hoà Tho est passionné d’archéologie, mais il n’a pas bénéficié des conditions matérielles pour faire des études.

Il y a 30 ans, lors de sa visite aux pagodes et temples dans les régions Bay Nui et Ba Thê de la province d’An Giang, M. Tho a rencontré un agriculteur qui avait découvert une statue en bronze Kuan Yin de 1,1 m de haut, avec 10 têtes et 20 mains, datant du XIIIe siècle. Ce fut le premier objet ancien qu’il acquit. «Cette nuit-là, j’étais trop excité pour dormir, se souvient-il. Je pensais que mon destin était de recueillir des antiquités d’Oc Eo toute ma vie».

Sa femme est également intéressée par les antiquités de cette civilisation. Elle est même prête à vendre tous leurs biens afin de posséder des antiquités rares pour préserver le patrimoine d’Oc Eo et de le présenter au public, plutôt que d’en faire un simple commerce pour le profit.

Ces 30 dernières années, M. Tho a voyagé dans diverses localités comme Dông Thap, An Giang, Kiên Giang, et même au Cambodge, afin de trouver des pièces pour sa collection. «Chaque fois que j’entends que des antiquités ont été découvertes telles que statues en pierre, en bois ou en bronze, je me précipite sur le site», partage-t-il.

Plus de 700 antiquités
 

Veilleur du tresor de la culture d’Oc Eo et fier de l’etre hinh anh 2Quelques antiquités de M. Tho. Photo : TT/CVN
Il a également collecté des documents sur les cultures d’Oc Eo et du Phù Nam. Pour mieux comprendre cette culture, il a consulté des experts ou des historiens.

À ce jour, M. Tho a réuni plus de 700 antiquités de toutes sortes, dont des pièces de très grandes valeurs telles qu’un ensemble d’armes en pierre, une statue en pierre de Hari Hara qui mesure 1,5 m de haut et d’un poids de 90 kg, du VIIe siècle, une statue en pierre de Vishnu, et de nombreux autres objets rares en bronze, en terre cuite et en bois.

M. Tho envisage de déplacer sa collection dans la maison de sa fille à Hô Chi Minh-Ville et d’ouvrir un musée privé spécialisé dans la culture d’Oc Eo, car il devient faible en raison d’une maladie cardiaque. «J’ai recueilli des antiquités d’Oc Eo afin de les préserver pour les générations futures», confie-t-il. «Je ne vendrai pas les objets que j’ai acquis, ne serait-ce qu’un seul petit morceau».

«Pourtant, je suis prêt à prêter mon trésor à des musées pour des expositions, de sorte que le maximum de personnes puissent mieux connaître cette culture fascinante», ajoute-t-il. – CVN/VNA