Hanoi (VNA) - Lors d’une interview accordée à la presse, le ministre des Finances, Dinh Tiên Dung, a exposé les missions pour ce quinquennat 2016-2020, notamment l’amélioration des institutions.

Une reforme globale pour 2016-2020, selon le ministre des Finances hinh anh 1Le ministre des Finances, Dinh Tiên Dung. Photo: VNA

- Comment appréciez-vous les réalisations du dernier quinquennat dans ce secteur ?
L’année 2015 marque la fin du Plan de développement socio-économique pour la période 2011-2015 qui se caractérise par une croissance soutenue sinon élevée, une maîtrise de l’inflation, une relance de l’activité économique, outre l’amélioration de l’environnement d’investissement et des capacités concurrentielles du Vietnam. Le secteur financier a mené à bien les missions qui lui avaient été confiées par le Parti communiste du Vietnam et l’État.

Premièrement, le secteur a privilégié la réforme de ses institutions financières sur tous les plans afin de les adapter aux exigences de l’intégration au monde. En cinq années, ce ne sont pas moins de 20 lois, 4 Résolutions de l’Assemblée nationale (AN), 3 Résolutions de son comité permanent, 99 arrêtés du gouvernement et 108 décisions du Premier ministre, qui ont été prises pour donner un cadre juridique à ce secteur, afin qu’il tienne sa place institutionnelle dans une économie socialiste de marché et poursuive ses innovations.

Deuxièmement, les politiques financières et monétaires ont permis de stabiliser notre économie, parvenant notamment à la maîtrise de l’inflation et au contrôle des prix sur le marché, mais aussi à soutenir les entreprises dans le règlement de leurs difficultés, au service de la croissance comme de l’attrait de l’investissement étranger.

Troisièmement, dans une conjoncture de forte baisse des cours du pétrole et de simplification des formalités fiscales dans le cadre de l’intégration du pays, le secteur financier a bien coordonné ses actions avec les autres secteurs, administrations et localités pour remplir ses missions annuelles et quinquennales concernant les finances publiques comme le marché financier. Malgré la morosité économique, les rentrées fiscales de 2011 à 2015 ont été le double de celles du quinquennat 2006-2010.

Quatrièmement, la réforme des formalités administratives fiscales et douanières a considérablement progressé, contribuant notablement à l’amélioration de l’environnement d’affaires - dont l’investissement, et de la compétitivité de notre pays. La modernisation du secteur fiscal, notamment la dématérialisation des déclarations fiscales et douanières et la mise en place d’un règlement électronique des obligations fiscales, a d’ores et déjà prouvé son efficacité.

Cinquièmement, la gestion de l’endettement de l’État a été menée de manière prudentielle, celle-ci étant demeurée en-deçà des seuils de sécurité. Fin 2015, les indices en la matière, notamment en matière de principal et de service de la dette, et de montant de la dette étrangère, n’ont pas dépassé les limites fixées par l’Assemblée nationale.

Sixièmement, les restructurations du secteur financier, dont les finances publiques, ont été poursuivies globalement. Ces opérations ont donné de bons résultats, notamment dans le secteur économique public. Le marché boursier s’est développé en assurant sa stabilité, et les dispositions de sa réorganisation ont été revues pour les améliorer. Fin 2015, son taux de capitalisation avait doublé par rapport à fin 2010, atteignant 35,3% du PIB.

Une reforme globale pour 2016-2020, selon le ministre des Finances hinh anh 2Un cadre de l’Office des douanes du port Cai Lân, province de Quang Ninh (Nord), aide deux entrepreneurs à effectuer en ligne leurs déclarations douanières. Photo: VNA

- Quels sont les tâches principales de 2016 et, plus largement, du quinquennat ?

De manière générale, il nous faudra poursuivre plus avant le renouvellement du secteur afin qu’il remplisse pleinement sa fonction de moteur du développement économique. Il s’agit de renouveler globalement et plus fortement nos institutions, et faire progresser nos politiques suivant les besoins et exigences de notre pays. Ces tâches doivent être menée concomitamment, répondre aux exigences de transparence et d’adaptabilité  d’une économie socialiste de marché, et d’intégration de notre pays.

Plus ordinairement, il faudra également revoir ponctuellement, suivant l’évolution de la situation, les politiques et mécanismes de gestion de l’endettement public, y compris au niveau des priorités entre projets de portée stratégique et de l’emploi des capitaux mobilisés par le secteur public. L’une de nos premières tâches sera d’établir un rapport d’évaluation des dispositions actuelles de la loi sur la gestion des dettes publiques pour l’Assemblée nationale. Une autre : revoir notre stratégie d’endettement de l’État pour 2020 et sa vision pour 2030 pour l’adapter aux nouvelles exigences du développement national.

Enfin, dans les mêmes buts et pour instituer un environnement économique loyal, il faut renforcer la lutte contre l’évasion fiscale et achever les réformes administratives et fiscales.

Une reforme globale pour 2016-2020, selon le ministre des Finances hinh anh 3La déclaration douanière favorise la gestion fiscale. Photo: VNA

​- Le ministère a-t-il une priorité particulière pour le marché financier ?

Les tâches que je vous ai présentées concernent essentiellement le secteur public et l’intervention économique de l’État. Avec la progression de l’intégration du Vietnam aux marchés mondiaux comme de la création d’une économie socialiste de marché, certains segments du marché financier, en particulier le marché boursier, doivent faire l’objet d’une nouvelle attention. Il faut comprendre qu’un marché financier pleinement effectif, transparent et concurrentiel, n’est pas seulement caractéristique d’une économie de marché, ce sont aussi les conditions pour être un formidable levier de développement.

Au-delà des impératifs de stabilité, il nous faut développer la Bourse du Vietnam, place qui, aujourd’hui, est d’une envergure bien moindre à celles de ses homologues régionaux, et accompagner les acteurs dont les capacités concurrentielles sont encore faibles. Cela passera par une amélioration des politiques et de la réglementation. J’envisage la soumission prochaine à l’Assemblée nationale d’un projet de réforme de la loi sur la Bourse, laquelle sera guidée par une volonté de réorganisation, de mise en conformité aux normes et pratiques internationales, et de garantie du respect des engagements internationaux. – CVN/VNA