Une opportunite

La chaîne d'approvisionnement d'Altasia peut concurrencer la Chine. Photo: Hinrich Foundation

Hanoï (VNA) - Aucun pays ne peut remplacer la Chine, mais le groupe économique Altasia - qui comprend le Vietnam - est suffisamment attractif pour les entreprises qui cherchent à diversifier leurs chaînes d'approvisionnement et leur production, selon The Economist.

Altasia comprend des économies allant d'Hokkaido (Japon), en passant par la Corée du Sud, Taïwan (Chine), les Philippines, l'Indonésie, Singapour, la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge, le Bangladesh et le Vietnam, jusqu'à l'État du Gujarat (Inde).

Selon The Economist, cette chaîne d'approvisionnement asiatique peut égaler ou même surpasser la Chine. La population totale en âge de travailler s'y élève à 1,4 milliard de personnes, tandis que celle de la Chine est de 980 millions.

Altasia compte actuellement 154 millions de personnes âgées de 25 à 54 ans ayant une formation universitaire, contre 145 millions en Chine. Et contrairement aux tendances démographiques vieillissantes de la Chine, ce groupe d'âge d'Altasia continue de croître.

Dans de nombreuses régions d'Altasia, les salaires sont nettement inférieurs à ceux de la Chine. Plus précisément, les salaires horaires dans le secteur manufacturier en Inde, en Malaisie, aux Philippines, en Thaïlande et au Vietnam sont inférieurs à 3 dollars, soit seulement environ un tiers de ce qu'ils sont en Chine.

Altasia est aussi une "force" dans les activités commerciales. En septembre 2022, ses membres exportaient pour 634 milliards de dollars vers les États-Unis, contre 614 milliards vers la Chine.

Altasia est également de plus en plus intégré économiquement. La plupart de ses membres ont signé l’accord de partenariat économique global régional (RCEP) et font  aussi partie du Cadre économique indo-pacifique. Brunei, le Japon, la Malaisie, Singapour et le Vietnam sont également membres de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), qui comprend le Canada, le Mexique et plusieurs pays d'Amérique du Sud.

En 2020, les investissements directs totaux de la Corée du Sud au Brunei, au Cambodge, en Indonésie, au Laos, en Malaisie, aux Philippines, à Singapour, en Thaïlande, au Vietnam et au Bangladesh ont atteint 96 milliards de dollars, dépassant les investissements sud-coréens en Chine.

Samsung est le plus grand investisseur étranger au Vietnam. L'année dernière, le conglomérat sud-coréen Hyundai a ouvert sa première usine de véhicules électriques en Indonésie.

Foxconn, Pegatron et Wistron, qui assemblent des appareils pour Apple, investissent massivement dans des usines en Inde. On s'attend à ce que d'ici 2025, 1 iPhone sur 4 soit en Inde.

Google déplace également la production de son dernier smartphone Pixel de la Chine vers le Vietnam.

La fabrication plus avancée se déplace également vers Altasia. La Malaisie exporte désormais environ 10 % du total mondial de puces, en termes de valeur. L'ASEAN produit plus d'un quart des puces électroniques du monde, dépassant les 18 % de la Chine.

Le fabricant américain de puces Qualcomm a ouvert son premier centre de recherche et développement au Vietnam en 2020. Les revenus de Qualcomm provenant des usines de puces au Vietnam ont triplé entre 2020 et 2022.

Certes, Altasia ne pourra pas remplacer la Chine de sitôt. Ainsi, en janvier de cette année, Panasonic a annoncé une expansion de ses opérations en Chine, à un moment où la Chine semble moins attrayante pour les fabricants étrangers.

La main-d'œuvre chinoise ne sera pas bon marché, tandis que la nouvelle main-d'œuvre n'augmentera pas beaucoup. Cependant, Altasia reste une alternative intéressante.- CPV/VNA