Hanoi (VNA) - Truong Ngoc Minh Dang a présenté le 26 juin son projet philanthropique destiné aux mères seules et aux enfants atteints d’autisme ou d’autisme précoce. Un grand pas en avant pour une maladie encore très peu prise en charge au Vietnam.
Avec tout l’amour d’une mère pour son enfant, Minh Dang a délaissé tout son quotidien pour emmener son fils partout. Photo: CVN
Truong Ngoc Minh Dang, initiatrice du projet «Accompagner notre enfant au bout du monde», est surnommée la reine Tri Huê Viêt pour ses contributions à la guérison de l’autisme.
Cette initiative consiste en un parcours permettant de développer les qualités d’indépendance et l’intellect des enfants grâce aux méthodes de rapprochement de ces derniers à la nature, aux contacts humains via des voyages de découverte partout dans le monde. L’objectif est de donner à ces enfants les outils pour orienter leurs actes de communication.
De l’anxiété à la prise de décision...
Minh Dang raconte le cas de son fils, ayant des symptômes de troubles de la communication. Dès sa naissance, il restait toujours collé à elle, refusant de rencontrer les inconnus. Lorsque quelqu’un s’approchait sans crier gare, il se mettait à pleurer, à hurler, jusqu’à, parfois, en perdre connaissance.
Il lui était alors impossible de se séparer de son fils, ne serait-ce que pour prendre une douche. Le simple fait de se retrouver séparé quelques minutes pouvait provoquer chez lui un évanouissement. Par conséquent, elle devait être à ses côtés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.
Heureusement, elle est allée voir un psychologue étranger qui donnait des consultations aux enfants souffrant de ces troubles. Après avoir fait un bilan de santé, ce psychologue lui a demandé d’emmener son fils avec elle lors des voyages, pour qu’il puisse prendre contact avec différentes voix et langues, avec ainsi la possibilité d’améliorer la conscience cognitive de son fils.
Avec tout l’amour d’une mère pour son enfant, elle a délaissé tout son quotidien pour l’emmener partout : du Sud au Nord du pays, mais aussi en Thaïlande, à Singapour, aux Philippines, au Myanmar…, ce depuis ses sept mois.
... jusqu’à l’idée d’aider les autres
Ces voyages ont abouti à un grand changement chez son fils. À chaque lieu qu’ils traversaient, il faisait des progrès, notamment en matière de communication avec les autres. Forte de cette expérience, elle en a conclu que l’accompagnement d’enfants autistes pour parcourir le monde était utile et nécessaire pour les mères concernées.
«Je crois que la culture a constitué une base pour chaque progrès de mon enfant ! Je l’ai accompagné dans plusieurs pays, lui ait permis d’accéder à différentes cultures, pour qu’il puisse ressentir les sentiments, le partage humain, pour qu’il absorbe l’énergie vitale de la nature. À chaque lieu par lequel nous passions, soit dans les villes et provinces vietnamiennes, soit à l’étranger, la première leçon que je lui apprenais était le savoir-vivre et la culture du lieu d’accueil. La nature, la culture et le mode d’éducation fondamentale sont sans doute des facteurs qui permettent à chaque personne de réussir», partage la reine Tri Huê Viêt, à propos de son «remède» pour sauver son enfant de son autisme précoce.
Minh Dang a tiré de précieux enseignements de ces voyages initiatiques, consciente du calvaire que toutes les mères vietnamiennes dans cette situation peuvent éprouver.
«C’est ainsi que mon idée d’accompagner des enfants au bout du monde est née, dans l’intention d’apporter des connaissances scientifiques aux mères, partage-t-elle. Les femmes vietnamiennes sont très dures au mal ! Je souhaite vivement, à travers mon projet, donner plus de force et de confiance aux mères, notamment à celles qui doivent couvrir toutes les dépenses de la vie quotidienne en absence de l’aide de leurs maris. Dans mon projet, j’ai coopéré avec certains partenaires, comme la marque cosmétique Willendrof dans le programme Start-up avec 8 millions de dôngs ou avec la société de transformation de nids de salanganes Yên Sao Hoàng Thu Yên, dans le cadre du programme Les femmes solitaires font du commerce , dans l’objectif de leur ouvrir une voie dans leur carrière professionnelle».
Et d’estimer que gagner correctement sa vie signifie pour ces «mères courage» d’avoir plus de temps pour s’occuper de leurs enfants et de leur avenir, mais aussi de prendre davantage soin d’elles-mêmes.
Le projet «Accompagner nos enfants au bout du monde» sera décliné en trois versions : pour les enfants de maternelle et du primaire, les collégiens, et les lycéens. Trois mères accompagnant leurs enfants participeront à un voyage à travers le Vietnam. À chaque étape, ils découvriront la faune et la vie des paysans locaux, des pêcheurs avant de, plus tard, partir à l’étranger pour véritablement changer d’horizon.
«J’espère que les mères porteront l’ao dài pendant leur voyage, la tenue vestimentaire emblématique du Vietnam, ce pour embellir ces voyages de partage culturel avec d’autres pays», conclut la reine Tri Huê Viêt. – CVN/VNA