Hanoi (VNA) - Âgé d’une trentaine d’années seulement, Dang Duc Huy a déjà un parcours académique remarquable l’amenant au rang des spécialistes de son domaine de recherche. Professeur dans une université renommée au Canada, il est reconnu comme un travailleur acharné.
Titulaire d’un poste de professeur à l’Université de Trent au Canada, Dang Duc Huy est déjà l’auteur de plus de 20 articles de recherche publiés dans de prestigieuses revues scientifiques. Grâce à ces contributions, il a récemment remporté le prix Globe d’or dédié aux jeunes vietnamiens dans le domaine techno-scientifique.
Réaliser le rêve de son père décédé
Dang Duc Huy a quitté le Vietnam à l’âge de 18 ans après l’obtention de son bac. Il est allé étudier en France, suivant le souhait de son père décédé d’un cancer alors que Huy n’avait que 8 ans. "Mon papa rêvait que je puisse être un jour diplômé d’un établissement en France, comme nombre de ses amis et collègues", raconte le jeune chercheur.
Marqué profondément par la mort de son père, Huy décida d’étudier la biologie à l’Université de Toulon afin de découvrir des mécanismes cellulaires amenant à l’immunité contre le cancer. Après une licence obtenue avec la mention très bien, il s’est ensuite orienté vers un master en chimie de l’environnement. Titulaire de l’agrégation à seulement 23 ans, il a bénéficié d’une bourse du gouvernement français pour faire un doctorat dans le domaine de la géochimie de l’environnement. À 26 ans, le Docteur Dang Duc Huy s’est ensuite installé au Canada pour faire un post-doc. C’est en 2019 qu’il est désigné Professeur-assistant à l’Université de Trent, un des premiers établissements d’enseignement supérieur de l’Ontario, la province la plus peuplée du Canada. Non content d’être le plus jeune Professeur de l’université, Huy est également membre de la direction d’un centre de recherche et dirige un groupe de chercheurs dans le domaine de la géochimie.
En France, ses camarades l’ont surnommé "le monstre" pour ses capacités de travail extraordinaires. En plus de ses études à l’université, Huy faisait de nombreux petits boulots après les heures de cours. C’est ainsi qu’il travaillait comme aide-cuisinier ou laveur de vaisselles, parfois jusqu’à 23h00. Il n’était pas rare non plus qu’il bossait les week-ends sans discontinuer. C’est bien souvent au travail qu’il prenait le temps de réviser avant les examens !
Malgré son emploi du temps très chargé et les difficultés qui y sont liées, Huy était toujours parmi les meilleurs de sa promotion. "J’étais toujours parmi les personnes ayant les meilleures notes de la classe, surtout en mathématiques où j’obtenais souvent 20/20", se souvient-il. Grâce à ses aptitudes hors du commun, le jeune étudiant était souvent amené à aider ses camarades de promotion.
L’Université de Toulon ne proposait pas de master de biologie, c’est donc vers les sciences de l’environnement que Huy s’est tourné. Bien que le domaine de sa recherche ait changé, sa passion reste la même. Au lieu de trouver un procédé de lutte contre le cancer, il se penchera dorénavant sur la prévention. Il faut savoir en effet que le mauvais état actuel de notre environnement est causé du développement de cancers.
"J’étudie principalement le lien entre les êtres humains et la nature. En particulier, je me focalise sur la recherche multidisciplinaire incluant la biologie, la chimie et la géologie, afin de saisir les mécanismes d’émission et d’accumulation des polluants dans les organismes", explique-t-il.
Dang Duc Huy a déjà remporté de nombreux prix comme celui du meilleur étudiant de l’Union des étudiants vietnamiens (2011) ou celui de meilleure thèse de doctorat de l’Union des industries chimiques de la région PACA (2014). Outre ces prix, ses recherches ont un impact concret : sa recherche traitant des isotopes stables de Pb a conduit les autorités de la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur à dépenser plus de 90 millions d’euros pour financer des recherches pour le rétablissement de l’environnement marin du port de Toulon.
Agir pour protéger l’environnement du Vietnam
La pollution est une problématique à l’échelle mondiale, touchant tous les pays, y compris le Vietnam. Dang Duc Huy ne reste pas les bras croisés face à ce problème dans son pays natal. Dans l’avenir, il étudiera la pollution due aux déchets technologiques et l’utilisation des ressources en eau au Vietnam. "Je souhaite que ces recherches permettent au pays de développer l’économie, surtout les industries de haute technologie, de façon durable, autrement dit d’atteindre un modèle socio-économique efficace mais aussi écoresponsable", partage-t-il.
En plus de ses propres ambitions et contributions, le jeune chercheur entend aider à la formation d’une nouvelle génération d’experts dans le domaine des politiques environnementales. Son laboratoire est aujourd’hui l’un des mieux équipés dans le monde et il pourrait être très utile dans l’étude de l’environnement du Vietnam. Ainsi, il appuie pour le développement de l’échange d’étudiants entre des établissements vietnamiens et l’Université de Trent et l’Institut international d’études environnementales (sous le nom anglais International Institute for Environmental Studies - IIES). Grâce à ces programmes d’échange, les jeunes Vietnamiens auront donc accès aux laboratoires innovants et aux procédés de recherches de premier plan.
Influence importante dans l’avenir
"Le Professeur Dang Duc Huy est un jeune scientifique talentueux. Il a apporté bon nombre de contributions à la science par le biais de ses thèses et recherches post-universitaires. Au travail, Huy fait preuve de grandes capacités et de connaissances dans différents domaines scientifiques. Je suis certain que ses découvertes auront une influence importante dans l’avenir. Étant membre actif de l’Institut international d’études environnementales, il soutient toujours les recherches et la coopération internationale en la matière. Je suis sûr donc qu’il sera l’un des piliers du développement de l’institut à travers des programmes de partenariat avec des établissements de formations et de recherches au Vietnam", a estimé le Professeur Douglas Evans-Directeur de l’Institut international d’études environnementales (IIES). -CVN/VNA