Hanoi (VNA) – Au cœur de la réserve naturelle luxuriante de Pu Mat, dans la province de Nghê An (Centre), les visiteurs peuvent désormais découvrir non seulement des éléphants sauvages en liberté, mais aussi quatre spécimens bien particuliers qui suscitent un vif intérêt, notamment auprès des enfants.
Devant le bâtiment principal du parc national, deux impressionnants squelettes d’éléphants sauvages sont exposés. Le premier provient d’une femelle âgée d’environ 60 ans, découverte morte en mars 2024 dans la forêt de Châu Khê. Vivant en solitaire dans les forêts protégées de la région, cette éléphante mesurait 2,58 mètres de haut et pesait près de trois tonnes.

Le second squelette est celui d’un mâle adulte, membre d’un troupeau de 7 à 8 individus vivant dans la partie sud du parc. Retrouvé en mai 2024, son corps portait des signes d’ostéoporose avancée – ses quatre membres étaient fracturés, ce qui aurait conduit à sa mort. Ses défenses mesuraient environ 30 cm, l’une d’elles étant cassée.
Ces restes ont été soigneusement préparés et exposés grâce à la coopération entre le parc national, des experts vietnamiens et étrangers, et des organisations comme l’organisation de conservation de la faune et de la flore sauvage FFI Vietnam, ainsi que le Centre pour la conservation de la faune sauvage au Vietnam (SVW).

Une population d’éléphants sous surveillance
Autre attraction marquante : une sculpture grandeur nature représentant une mère éléphante et son petit, fabriquée à partir de plus de 14.000 pièges et câbles saisis dans la forêt entre 2018 et 2022. Cette œuvre artistique, installée dans l’enceinte du parc, symbolise à la fois la beauté de la faune vietnamienne et la menace constante que représentent les activités de braconnage.
« Voir ces milliers de pièges transformés en œuvre d’art est à la fois poignant et révoltant », témoigne Nguyên Thi Minh, visiteuse venue de Hà Tinh. « Cela nous rappelle que de nombreux animaux auraient pu mourir si ces pièges n’avaient pas été retirés à temps. »

Le directeur du parc, Lê Anh Tuân, précise que le parc abrite actuellement environ 13 éléphants sauvages, souvent observés en petits groupes grâce à des pièges photographiques installés dans les forêts protégées. Bien qu’aucun conflit grave homme-animal n’ait été signalé, les pressions démographiques et le développement agricole à proximité des habitats naturels augmentent les risques d’interactions.
Dans ce contexte, le parc national de Pu Mat, en collaboration avec le Centre d’action pour la faune sauvage du Vietnam (WildAct), appelle le public à agir pour la protection de la biodiversité : refuser les produits issus de la faune sauvage, ne pas monter à dos d’éléphant, et signaler tout acte de braconnage aux autorités compétentes. – NDEL/VNA