Un cursus universitaire en langue et culture vietnamiennes a Montpellier hinh anh 1Conférence autour de l’ouvrage collectif "Histoire du Vietnam, de la colonisation à nos jours" (éditions de la Sorbonne, 2018), animée par le Pr. Pierre Journoud, lors de la soirée de lancement du nouveau diplôme universitaire.


Paris (VNA) - En France, le vietnamien est considéré comme une langue étrangère rare qui n’est enseigné que dans un petit nombre d’instituts de recherche ou d’universités de grandes métropoles comme Paris et Bordeaux.

Pour la première fois en Occitanie, dans le Sud de la France, un cursus universitaire en langue et culture vietnamiennes vient de voir le jour.

Il s’agit d’une nouvelle étape dans le développement de la coopération entre l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 et l’Université de langues et d’études internationales de Hanoi (ULIS).

Selon l'ambassadeur vietnamien en France, Nguyên Thiêp, cet événement revêt une signification importante. "Ce diplôme créera une génération de jeunes chercheurs français sur le Vietnam, contribuant  à la coopération et aux échanges entre les deux nations", a-t-il souligné.

Il a déclaré aussi avoir reçu des demandes similaires de plusieurs universités de Lyon et de Marseille, avec le souhait d’échanger des bourses d’études entre le Vietnam et la France. Leur point de vue est qu'il est impossible de comprendre le Vietnam sans parler vietnamien. Donc, ces universités souhaitent envoyer des étudiants au Vietnam pour apprendre le vietnamien, en retour elles accueilleront des étudiants vietnamiens au sein de leurs locaux.

Celui qui a jeté les bases de ce nouveau diplôme universitaire en langue et culture vietnamiennes est le Pr Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine et coordinateur Vietnam - Cambodge - Laos à l’Université Paul-Valéry.

"La création de ce nouveau diplôme universitaire est d’abord une histoire personnelle", a-t-il confié. Il   connaît le Vietnam depuis une vingtaine d’année. Il l’a parcouru du Nord au Sud et en est tombé amoureux comme bien d’autres avant lui. Il a approfondi ensuite l’histoire des relations franco-vietnamiennes, l’histoire des conflits auxquels le Vietnam a été confrontés. Il a établi une coopération avec l’Université des sciences sociales et humaines de Hanoi pour confronter ses regards sur le passé et faire progresser les connaissances sur ce passé commun.

"À Paul-Valéry Montpellier 3, une grande université des sciences sociales avec 20.000 étudiants, je me suis aperçu qu’il n’existait rien sur le Vietnam. J’ai commencé, petit à petit, à évoquer ce pays dans des séminaires de master sur l’Asie-Pacifique, sur la lutte nationale, sur l’histoire militaire, sur les conflits, etc.  Et à chaque fois, j’ai trouvé beaucoup d’intérêts parmi les étudiants de notre université. On a commencé à monter une coopération  pour permettre à ces étudiants de découvrir le Vietnam", a-t-il raconté.

Leur envie d’en savoir plus, de rester au Vietnam, d’y revenir… Une dynamique est née, qui a contribué à créer un diplôme universitaire consacré exclusivement à la langue et à la culture du Vietnam à l’Université Paul-Valéry. "Cette création comblera une faille", a affirmé M. Journoud.

La première promotion, dont les cours commencent mi-octobre 2019, regroupe  20 étudiants français. Ils auront 36 heures d’initiation à la langue et à la culture vietnamiennes, et 36 heures d’approfondissement de l’histoire et de la géopolitique du Vietnam. Nguyên Thanh Hoa, chef adjointe du Département de français de l’ULIS, est l'un des principaux enseignants. Elle a fait savoir que les cours de vietnamien seraient accompagnés de nombreuses activités culturelles, afin d'aider les étudiants  à mieux comprendre le pays et ses habitants.
 
L'ULIS et Paul-Valéry Montpellier 3 cultivent depuis plusieurs années une coopération qui offre déjà aux étudiants français la possibilité de réaliser des stages dès la fin de la L3. Également à partir de cette année universitaire, Paul-Valéry accueillera 6 étudiants francophones de l’ULIS dans le cadre d’un programme d'échange. Ceux-ci joueront le rôle de passerelle en langue et culture, en participant activement aux cours et aux événements en faveur des étudiants du nouveau cursus.

Mme Thanh Hoa a exprimé le souhait que dans l'avenir, ce diplôme ne se limiterait pas à une année d'études en France, mais se prolongerait avec une année de stage au Vietnam.

Ce afin d'aider les étudiants français à acquérir des connaissances plus approfondies sur la langue et la culture dans l’actuel contexte de mondialisation. -CVN/VNA