Lelittoral vietnamien présente un riche patrimoine et une longue traditionmaritime, ainsi qu’une grande diversité de paysages qui font dutourisme maritime et côtier un important secteur économique. Le Vietnamestime que ce tourisme recèle un fort potentiel pour stimuler unecroissance intelligente, durable et inclusive.
«Avec sonlittoral de 3.260 km, ses près de 3.000 îles et sa centaine de bellesplages dont plusieurs reconnues au niveau international, le Vietnam nemanque pas d’atouts pour développer le tourisme côtier et maritime»,considère un expert.
En termes de potentialitéstouristiques, la baie de Ha Long, province de Quang Ninh (Nord), tientle haut du pavé. Reconnue patrimoine naturel mondial par l’UNESCO en1994 et 2000, la baie est aussi l’une des sept Nouvelles Merveilles dumonde, excusez du peu ! Une journée n’est pas suffisante pour découvrirla baie car elle couvre 1.553 km² et comprend plus de 1.600 îles etîlots. Ses paysages sont à couper le souffle. Parmi les hauts lieux,citons entre autres l’île Dâu Nguoi (Tête d’homme) qui ressemble à unhomme debout regardant vers le continent, l’île de La Vong, l’île du Coqde combat….
Paysage karstique oblige, la baie est trufféede grottes dont les plus célèbres sont Thiên Cung (Palais Céleste), DâuGo (Bout de Bois) ou encore Sung Sôt (Surprise). Pour la grandemajorité des touristes visitant le Vietnam, la baie de Ha Long figure entête de liste des sites à ne pas manquer.
Autres baiesremarquables, celles de Nha Trang, ville homonyme, et de Lang Cô, villede Huê (Centre), toutes deux classées dans la liste des plus belles dumonde, contribuant à les faire connaître au niveau mondial.
Enoutre, le littoral vietnamien dénombre sept parcs nationaux, troisréserves naturelles de niveau national, 16 réserves maritimes et sixréserves de biosphère reconnues par l’UNESCO.
Le DocteurDô Câm Tho, de l’Institut d’études sur le développement touristique(Administration nationale du tourisme), précise que «le littoral duVietnam possède cinq des sept patrimoines mondiaux du pays que sont labaie de Ha Long, le Parc national de Phong Nha- Ke Bàng, la citéimpériale de Huê, l’ancienne cité de Hôi An et le sanctuaire Cham de MySon».
Les côtes vietnamiennes concen-trent aussi 1.000sites historiques et culturels de niveau national, 195 fêtestraditionnelles et une centaine de villages de métiers.
Bref, avectoute cette richesse, le Vietnam a largement de quoi rivaliser avec lesmeilleures destinations touristiques du monde. À condition de savoirmettre tout cela en valeur...
Produits touristiques
Pourla plupart des experts, les potentialités du tourisme maritime etcôtier sont insuffisamment exploitées. Des produits touristiques,combinaison de biens et services, sont trop simples, peu attractifs. Enoutre, la mauvaise gestion des plages influe sur leur attractivité.
SelonMme Truong Thi Ngoc, du Centre d’information et de promotion dutourisme de la province de Trà Vinh (Sud), «le Vietnam ne répond pasencore aux critères internationaux en termes de produits touristiquesmaritimes et côtiers». En outre, on manque d’études sur l’origine destouristes qui viennent sur les plages vietnamiennes. Important à savoir,car les besoins varient selon les nationalités.
De plus,les régions côtières du Vietnam ne cherchent pas à diversifier leursproduits touristiques. La culture locale, variable d’un lieu à l’autre,n’est pas assez valorisée. Le Prof.-Docteur Vo Si Tuân, directeur del’Institut de l’océanographie (Académie nationale des sciences et destechnologies), déplore en effet que «les produits touristiques sontsimilaires d’une région littorale à l’autre, sans particularisme local,entraînant une concurrence malsaine entre localités et une diminution dunombre de touristes étrangers».
Selon M. Tuân, il faudraitque chaque région littorale trouve sa propre voie, se base et exploiteses spécificités en termes de culture et de ressources naturelles. Parexemple : les requins. Ces mal-aimés attirent les touristes dans nombrede pays, et pourquoi pas au Vietnam ? Actuellement, 85 sitestouristiques dans le monde sont dédiés à la découverte de ces prédateursdes mers. Dans la ville de Quy Nhon, province de Binh Dinh (Centre),cette forme touristique pourrait être développée sans trop dedifficultés.
Pour sa part, le Docteur Dô Cam Tho, del’Institut d’études sur le développement touristique (Administrationnationale du tourisme), souligne que «nombre de localités n’ont de plande développement touristique. Elles naviguent à vue, improvisent, sansvéritable ligne directrice».
Ces dernières années, letourisme maritime et côtier a représenté 60% des recettes touristiquesdu pays. De 2008 à 2013, le pays a accueilli 31 millions de touristes,dont 70% sont allés sur le littoral.
Le développement d’untourisme maritime et côtier durable est l’un des objectifs principauxdu secteur touristique du Vietnam, notamment dans le contexte detensions croissantes en Mer Orientale. Espérons seulement que cette«croissance bleue» tant attendue sera aussi une «croissance verte»,c’est-à-dire dans le respect des milieux marins... -VNA