Hanoi (VNA) - L’arrivée de l’association française Terres natales Var/Vietnam a permis de métamorphoser Lai Yên, une commune en banlieue de Hanoï. La pauvreté qui régnait ici il y a une vingtaine d’années a laissé la place à une vie plutôt prospère.
Le premier voyage au Vietnam de Simone Martin remonte à janvier 1990. À la découverte de ses origines, elle avait décidé de se rendre dans la commune qui a vu naître sa mère, Lai Yên¸ au district de Hoài Duc, en banlieue de Hanoï.
Le retour sur cette terre et les retrouvailles avec la famille furent aussi merveilleux que douloureux, la faute à des conditions de vie très difficiles. Les 5.000 habitants vivaient essentiellement de la riziculture et d’activités artisanales telles que la fabrication de briques ou d’encens. Une grande partie de la population souffrait de pauvreté et de malnutrition et la localité restait en marge de l’essor économique ou touristique, il est vrai encore balbutiant. Avant de quitter le pays, Simone Martin s’était promis qu’elle ferait quelque chose pour Lai Yên.
Chose promise, chose due !
De retour dans la commune en 2003, elle organise une réunion avec les responsables locaux, et c’est ainsi que l’association Terres natales Var/Vietnam voit le jour, avec Simone à sa tête. Avec sept de ses amis, elle met immédiatement à exécution les premiers projets.
Au départ, l’objectif était la scolarisation de tous les enfants du village et le niveau de santé, puis le suivi de l’éducation scolaire des enfants concrétisé par des cours de soutien en anglais, français et mathématiques. Entre 2003 et 2006, l’association a investi dans la construction de petits sanitaires, les équipements et une cantine destinés à l’école maternelle. D’autres fournitures scolaires ont également été fournies à l’école primaire et au collège, en plus de l’accès à l’eau courante et de la construction de bibliothèques.
Si, depuis, la vie des habitants de Lai Yên s’est considérablement améliorée, certaines familles restent pauvres, avec comme conséquence la déscolarisation de leurs enfants. Pour pallier la situation qui, pour l’association, est insupportable, Terres natales parraine depuis quelques années les 64 enfants les plus défavorisés de la commune, qui bénéficient d’allocations annuelles de 500 millions de dôngs environ et de cours de soutien d’anglais le soir. «Ces aides ont décuplé la motivation des élèves en difficulté à bien étudier», apprécie Nguyên Van Binh, proviseur du collège de Lai Yên.
Au début, l’association s’inquiétait aussi de la qualité des services sanitaires à la disposition des plus de 5.000 habitants de la commune. Le dispensaire complètement délabré des années 90 et incapable de fournir des soins médicaux dignes de ce nom aux habitants a été remis en état, Terres natales ayant financé l’agrandissement de la salle du dispensaire ainsi que l’achat des équipements médicaux et des médicaments au service de l’équipe soignante et, bien entendu, des patients. Le chef de l’établissement, Nguyên Huu Cuong, exprime sa gratitude : «En dépit de ses ressources encore limitées, Terres natales, avec les efforts sans relâche de ses membres, a été un facteur décisif dans l’amélioration de la qualité des services sociaux de la commune de Lai Yên».
Une action inscrite dans la durée
L’objectif à long terme de Terres natales n’est pas seulement d’octroyer des fonds à la construction d’infrastructures de base ou à l’achat d’équipements, mais de mener une action durable. «Comme la commune a bien prospéré, nos actions sont ciblées sur les familles les plus pauvres qui manquent encore de nourriture et n’ont ni accès au soin ni à l’éducation scolaire pour leurs enfants», informe Simone Martin.
Il s’agit du soutien financier pour la création d’activités commerciales ou artisanales, la reconstruction ou la rénovation des habitations insalubres, l’achat de matériel et de mobilier de première nécessité... Dans cette optique, des aides financières ont été accordées à six familles afin de réaliser des petits métiers, ce qui leur permettra de percevoir un complément de revenu. Trois projets ont été mis en œuvre avec réussite. Les petits cochons et veaux nés en 2015 permettent aux familles de mieux s’alimenter et de vendre les animaux en trop sur le marché local ou à Hanoï.
Au fil des années, la vie des villageois de Lai Yên a connu des changements considérables. Le spectre de la pauvreté s’éloigne. Et Terres natales Var/Vietnam est fière de contribuer à cette métamorphose. Les sourires des enfants, des femmes et des gens les plus défavorisés sont une source de bonheur et de motivation irremplaçable pour Simone et les membres d’une association dont le terme «humanitaire» est bien plus qu’un simple qualificatif. -CVN/VNA