L'écart de santé se rétrécit entre les pays, selon l'OMS
À
l’approche de la date butoir de 2015 fixée pour les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD), les Statistiques sanitaires
mondiales de cette année témoignent des progrès considérables accomplis
dans la réduction de la mortalité des enfants, de la mortalité
maternelle, dans l’amélioration de la nutrition et dans la diminution de
la mortalité et de la morbidité imputables à l’infection à VIH, à la
tuberculose et au paludisme.
«Les efforts intenses
déployés pour atteindre les OMD ont manifestement amélioré la santé des
populations partout dans le monde», déclare la Dr Margaret Chan,
directrice générale de l’OMS. «Mais, à moins de 1.000 jours de la date
butoir des OMD, le moment est venu de se demander si ces efforts ont
apporté un réel changement pour réduire les inégalités inacceptables
entre pays riches et pauvres.»
Cette année, les
"Statistiques sanitaires mondiales" comparent les progrès accomplis par
les pays ayant la meilleure situation sanitaire et par ceux dans une
situation moins favorable entre l’année de référence des OMD, 1990, et
deux décennies plus tard. Elles montrent qu’en chiffres absolus, les
pays classés dans la catégorie des 25% ayant la situation la plus
mauvaise ont fait des progrès impressionnants dans le domaine de la
santé.
Par exemple, l’écart absolu pour la mortalité des
enfants entre les pays en tête et en queue de classement a été ramené de
171 à 107 décès pour 1000 naissances vivantes entre 1990 et 2011.
Certains pays qui figuraient parmi ceux ayant les plus forts taux de
mortalité des enfants en 1990, comme le Bangladesh, le Bhoutan,
Madagascar, le Népal, la République démocratique populaire lao, le
Rwanda, le Sénégal et Timor-Leste, ont amélioré la survie des enfants à
un tel point qu’ils sont sortis de ce groupe.
Toutefois,
bien que 27 pays aient déjà atteints la cible fixée par les OMD, le
rythme actuel des progrès ne sera pas suffisant pour parvenir d’ici 2015
à la cible mondiale d’une réduction de deux tiers du taux de mortalité
des enfants par rapport à 1990.
En 1990, les pays ayant les
plus forts taux de mortalité chez les femmes enceintes et parturientes
recensaient en moyenne un surcroît de 915 décès maternels pour 100.000
naissances vivantes par rapport aux pays ayant les taux les plus
faibles. En 2010, cet écart s’était réduit à 512 décès maternels pour
100.000 naissances vivantes. Malheureusement, le rythme de la baisse à
l’échelle mondiale (3%) devra doubler pour parvenir à la cible des OMD
de réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle.
L’écart
entre les pays ayant les taux les plus forts et les plus faibles de
nouvelles infections à VIH a été ramené de 360 à 261 cas pour 100 000
habitants entre 1990 et 2011. Alors que le nombre des nouvelles
infections à VIH a été multiplié par six dans les pays ayant les taux
les plus faibles, le groupe des pays ayant les taux les plus élevés a
réduit de 27% le nombre des nouvelles infections.
Dans le
monde, le nombre des décès dus à la tuberculose a diminué de plus de 40%
depuis 1990 et la tendance indique que cette baisse atteindra 50% d’ici
2015. L’écart s’est réduit entre les groupes de pays en tête et en
queue de classement, passant de 62 à 41 décès par tuberculose pour
100.000 habitants entre 1990 et 2011. Les progrès ont été cependant
inégaux, avec une réduction de seulement 34% dans les pays ayant les
plus forts taux de mortalité par tuberculose, contre 70% dans les pays
ayant les taux les plus faibles. - VNA