Le Vietnam prévoit de promouvoir le développement durable du cacaoyer en quadruplant sa superficie d’ici à 2020 et en améliorant sa productivité.

Après le caoutchouc et la noix de cajou, le Vietnam a décidé de se lancer depuis 2004 dans la production de cacao. Mais cette filière prometteuse peut faire encore d’importants progrès. «Le développement de la culture du cacaoyer sur l’ensemble du pays est rapide, mais ne répond pas encore à l’objectif fixé par le Plan de développement du cacaoyer élaboré par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural», a informé Nguyên Van Hoà, chef adjoint du Département de la culture, relevant dudit ministère.

Ce plan prévoit d’élargir les surfaces exploitables de 20.100 ha en 2011 à 60.000 ha en 2015 et à 80.000 hectares en 2020. Le pays cherche aussi à améliorer la productivité pour atteindre 1,2 à 2,5 tonnes de fèves produites par hectare.

Le cacaoyer est essentiellement planté dans le delta du Mékong (12.115 ha, soit 60,3% du total actuel). Il est suivi des hauts plateaux du Centre (4.555 ha, 22,7%), du Nam Bô occidental (3.405 ha, 16,9%) et des provinces du littoral du Centre méridional (25 ha, 0,1%).

Le cacaoyer se développe bien aux côtés du cocotier, de l’anacardier, du caféier et des arbres fruitiers. Dans le delta du Mékong, la province de Bên Tre abrite la plus large superficie de cacaoyers, avec 9.000 ha, lesquels cohabitent avec 52.000 hectares de cocotiers, d’après le directeur du Service provincial de l’agriculture et du développement, Lê Phong Hai.

«La province de Binh Phuoc compte 1.300 ha de cacaoyers dont 500 ha ont donné des fruits», a fait savoir Nguyên Van Toi, directeur de son Service de l’agriculture et du développement rural.
Au niveau national, les cacaoyers donnant des fruits occupent 8.062 hectares, soit 40% de la superficie totale de plantation. Les 60% restants, qui ont pour but à terme la commercialisation, n’ont qu’un ou deux ans d’âge alors qu’il en faut 20 ans pour qu’une plantation soit pleinement exploitable. Actuellement, le rendement moyen est estimé à sept quintaux de fèves produites par hectare, et la production nationale atteint 5.760 tonnes par an.

Les besoins en produits dérivés de cacao dans le monde augmentent de 4% par an, mais l’offre est en forte baisse, notamment chez les grands producteurs mondiaux, dont la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui représentent 60% de la production mondiale.

Poursuivant sa course au cacao, le Vietnam est fortement soutenu par plusieurs organisations internationales dont ACDI/VOCA, Helvetas et UTZ Certified. UTZ/Solidaridad apprend le modèle de plantation du cacaoyer certifié UTZ aux agriculteurs de Dak Lak, Dak Nông, Binh Phuoc, Ba Ria-Vung Tàu, Tiên Giang et Bên Tre, tandis que Helvetas soutient ceux de Bên Tre et Tiên Giang. Les sociétés ED & FMan, Cargill ont installé leurs stations d’achat de cacao au Vietnam.

Pour l’heure, Cargill coopère avec l’Association du café et du cacao du Vietnam pour mettre en œuvre le programme de culture du cacaoyer selon les normes UTZ Certified. Cargill rachète environ 80% du cacao vietnamien et propose de taxer les exportations de cacao à hauteur de 10% de la valeur d’une tonne vendue. La somme prélevée doit être réinvestie dans le l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs concernés, de la qualité des fèves, des superficies consacrées et des pratiques en vigueur, conformément aux exigences d’une économie durable.

L’UTZ assiste encore 12 autres entreprises de Dak Nông, Dak Lak, Binh Phuoc, Dông Nai, Bà Ria-Vung Tàu, Tiên Giang et Bên Tre, pour obtenir aux critères requises. Pour sa part, Helvetas a coopéré avec Bên Tre et Tiên Giang pour édifier le modèle de production biologique des produits de cacao. -AVI