Réorganisation profonde et vision plus offensive de la francophonie

Le 1er octobre, la Direction Asie-Pacifique de l’AUF a défini les nouvelles orientations de l’Agence.
Entrevue en ligne de la Direction Asie-Pacifique de l’AUF, le 1er octobre. Photo : AUF/CVN
Hanoï (VNA) - Le1er octobre, la Direction Asie-Pacifique de l’AUF a défini les nouvellesorientations de l’Agence qui s’articulent, entre autres, autour de saréorganisation et de l’évolution de l’image de la francophonie, vers uneapproche plus attractive.

L’équipe dedirection régionale de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) aorganisé, le 1er octobre, sa première entrevue avec son recteur, le ProfesseurSlim Khalbous.

L’un desobjectifs de l’AUF pour cette année est de préparer l’Assemblée générale qui setiendra en mai 2021 à Bucarest et où devra être adopté le futur planstratégique 2021-2025. Pour cela, une consultation mondiale "inédite"a été lancée auprès des décideurs politiques, des universités membres, maisaussi des étudiants et de la société civile, en s’appuyant sur lareprésentation de l’Agence dans une soixantaine de pays. Le point centralévoqué par le recteur lors de sa rencontre avec la Direction Asie-Pacifiqueétait la différenciation stratégique.

"Nous nepouvons faire la même proposition à nos 1.007 membres alors que leurs besoinssont différents. Tout ceci demande une réorganisation profonde en interne etune autre façon d’aborder la stratégie qui est renouvelée tous les quatreans", a déclaré M. Khalbous.

Réorganisationinterne

Pour ce qui estde l’interne, le recteur souhaite mener une double approche : centraliserl’approche stratégique et les normes, car il y a des standards internationaux àrespecter, et décentraliser l’application au terrain en prenant en compte ladiversité et les spécificités propres à chaque pays et région.

"Nouspourrions travailler ensemble sur des concepts qui peuvent être mondiaux, maisles programmes proposés au Laos ne seront pas les mêmes que ceux proposés auCambodge, au Vietnam ou au Vanuatu. Cette approche demande une vision globaleet en même temps une contextualisation de l’action. La gestion de la crisesanitaire était un test pour la faisabilité de cette nouvelle organisation quenous voulions mettre en place", a-t-il précisé en revenant sur le contextede COVID-19 des derniers mois et la mise en place du plan spécial AUF pandémie.

Sur le planmanagérial, M. Khalbous a aussi souhaité lancer une réforme de la structurationinterne, dont notamment la création d’une nouvelle direction"réseaux". "Il s’agit de mieux valoriser l’une des forces del’AUF consistant en ses nombreux réseaux : nos 1.007 membres, mais aussi unecentaine de réseaux disciplinaires et profes-sionnels, ainsi que des réseaux dela francophonie scientifique avec un atlas de 18.000 experts. Afin de valoriserles compétences et les experts francophones, cette direction aura donc pourmission de donner plus de visibilité et dynamiser des projets de mobilité deréseaux", a-t-il expliqué.

Vision plusoffensive

Autre défi àrelever, selon lui : renforcer l’image de la francophonie auprès de la jeunessedans le contexte où beaucoup ne la voient plus comme terre d’opportunité."Le rôle de l’AUF est de mettre en valeur les intérêts qu’apporte cettelangue commune, sans pour autant être en opposition à aucune autre, c’est unedémarche plurilingue", a-t-il affirmé.

D’après lui,c’est la dimension scientifique qui pourrait donner plus de valeur ajoutée à lafrancophonie : "Soyons plus pragmatiques, nous avons des choses à offriret à valoriser, notamment sur le plan scientifique, car les jeunes ont besoind’innovation. C’est pourquoi nous ne parlons plus de la francophonieuniversitaire, mais plutôt de la francophonie scientifique, car elle est plusvaste. C’est aussi pourquoi l’AUF a décidé de créer sa direction réseau quis’occupe spécifiquement de la question de l’expertise francophone et nonseulement la question de développer la langue française parce qu’il y abeaucoup d’institutions qui le font déjà".

M. Khalbous aconclu : "Pour les universités dans les pays qui ne représentent qu’unfaible pourcentage des francophones, l’AUF offre une possibilité d’étendrecette francophonie sans frontières grâce à la science. Lorsque l’Agence adoptele vocabulaire de francophonie scientifique, c’est d’abord et essentiellementpour montrer qu’elle va au-delà de la francophonie universitaire. Je l’appellefrancophonie sans frontières dans les pays qui ne sont pas traditionnellementfrancophones comme en Asie. Qui mieux que l’AUF peut représenter lemulticulturalisme pour accompagner un pays non francophone ?".-AUF/CVN/VNA

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