Hanoi (VNA) – Raymonde Dien, membre du Parti communiste français, a été un symbole de la paix. Cette militante contre la colonisation française au Vietnam s’est éteinte le 19 août, à l’âge de 93 ans.
Depuis des dizaines d’années, pourtant clouée sur son fauteuil roulant, elle était présente dans presque tous les événements concernant le Vietnam à Paris et dans ses environs. Elle était également invitée à de nombreux événements de soutien à la paix où, malgré son âge avancé, elle racontait avec passion son parcours pour la paix et son attachement au Vietnam.
“Le 23 février 1950, une manifestation se préparait à la gare de Saint-Pierre-des-Corps pour empêcher un train de chars à destination de la guerre du Vietnam. En quelques heures, environ 300 personnes étaient sur les lieux de la manifestation et lorsque le train s’est avancé, deux personnes se sont couchées sur les voies pour l’empêcher d’aller plus loin. Le train a stoppé. Je pensais que des hommes, des femmes, des enfants chaque jour étaient tués par cette guerre, que des écoles, des hôpitaux et des pagodes étaient détruites chaque jour et qu’il fallait arrêter ce massacre”, se souvient-elle.
À l’époque, Raymonde Dien était une jeune fille âgée de 21 ans, et membre du Parti communiste français depuis presque trois ans. Elle était capturée par la police, traduite en justice au tribunal militaire, puis emprisonnée à Bordeaux. De nombreuses manifestations se sont éclatées partout en France pour réclamer sa libération. Raymonde Dien était libérée dix mois après son arrestation.
En 1956, elle a effectué sa première visite au Vietnam après un long itinéraire de 15 jours qui comprenait d’abord un vol à Pékin, puis un voyage en train jusqu’à Hanoï.
“Une foule immense de Vietnamiens nous attendait à la gare. Tout le monde voulait nous embrassait, nous toucher. C’était vraiment très émouvant. Le lendemain matin, nous nous rendions au Congrès de la jeunesse. Nous avons reçu un accueil inoubliable. Au début du congrès, nous avons vu arriver le Président Hô Chi Minh. Il m’a demandé de venir m’asseoir à côté de lui. J’étais vraiment très impressionnée. Moi, cette petite Française, à côté de ce grand Monsieur dont j’ai beaucoup entendu parler. Il est d’une gentillesse, d’une modestie extraordinaire. Et il m’a embrassée. Quand je lui ai dit que je venais de Tours, il m’a dit: ‘Je connais Tours. J’y suis allé en 1920 lors de la création du Parti communiste français’. À cette occasion, il m’a offert un bracelet en ivoire et dès le lendemain, il nous a invités, Henri Martin et moi, chez lui. Nous avons été accueillis par le Président Hô Chi Minh et le Premier ministre Pham Van Dông. Ç’a été aussi une rencontre inoubliable», raconte-elle.
En 2004, Raymonde Dien s’est rendue au Vietnam pour la deuxième fois, à l’occasion du 50e anniversaire de la victoire de Diên Biên Phu. Cette même année, à l’occasion de la Fête nationale vietnamienne, le 2 septembre, elle a reçu l’Ordre de l’Amitié, décernée par l’État vietnamien. Et son nom a été donnée à une rue de Hô Chi Minh-Ville. Raymonde Dien est devenue un symbole de la solidarité internationale. – VOV/VNA