Hanoi (VNA) - Le Vietnam compte plus de 10.000 coopératives, mais force est de constater que seules 40 % d’entre elles fonctionnent efficacement.

C'est en tout cas ce qui ressort de la conférence qui a été organisée récemment pour faire le bilan des trois premières années d​'application de la loi sur les coopératives, ​et au cours de laquelle il a notamment été question de créer de véritables chaînes de valeur, incluant la commercialisation des produits.

Quand Photo d'illustration: CongthongtindientuYenBai

Cap au nord, pour commencer, et plus précisement sur Kiên Thành, une commune rattachée au district de Trân Yên dans la province de Yên Bai, dans laquelle on cultive le bambou. Il faut savoir en effet que les jeunes pousses de bambou se vendent bien. Dans le cas qui nous intéresse, elles se vendent d'autant mieux que la coopérative agricole de la localité a été réorganisée en tenant compte de la loi de 2012, ce qui veut notamment dire qu'elle a signé un contrat avec la société Yên Thành, contrat qui lui garantit une bonne ​commercialisation des produits.

C'est bien simple : depuis le début de l'année 2015, 90 % des jeunes pousses de bambou produites par les coopérants ont ainsi pu être ​vendues, tout cela pour la coquette somme de 6 milliards de dongs. Mieux encore, cette production accrue de bambou a permis à une trentaine de personnes d'obtenir un emploi stable et correctement rémunéré. Trần Ngọc Sử, directeur de la coopérative de Kiên Thành:

"Maintenant que nous travaillons avec la société Yên Thành, nos produits ont plus de valeur, tout simplement parce qu'ils sont traités pour être exportés. Pour les cultivateurs, ça se traduit par une hausse des revenus. Avant, un hectare ne rapportait que de 20 à 30 millions de dongs. Aujourd'hui, ça peut grimper jusqu'à 40 ou même 50 millions de dongs."

Yên Thành n'est pas la seule société à travailler ainsi avec des coopératives. Hung Thinh, qui est une autre société implantée dans le district de Trân Yên collabore avec les coopératives de Trường Xuân, de Tân Hương et de Kiến Thuận. Mais cette fois, c'est de théiculture qu'il s'agit. Chử Quốc Tuấn, directeur de la société Hưng Thịnh:

"Nous coopérons avec ces coopératives depuis 2002, mais ce n'est qu'en 2015 que nous avons commencé à mettre en place des chaînes de valeur. Les résultats sont tangibles. Les produits ont nettement gagné en qualité. Il faut dire que désormais, les théiculteurs sont parfaitement à mêmes d'utiliser efficacement les engrais et les différents produits phytosanitaires."

Face à la concurrence qui devient de plus en plus rude à mesure que le pays s'intègre au tissu économique mondial, les coopératives doivent unir leurs efforts pour apporter un surcroît de valeur ajoutée à la production agricole. Selon Võ Kim Cự, qui est le président de l’Alliance des coopératives du Vietnam, il faut recruter des directeurs de coopératives compétents et lancer des produits de haute qualité sur le marché.

"L’Alliance des coopératives du Vietnam a pour mission de connecter entre eux les groupes de coopérants et les coopératives et de faire en sorte que les contrats signés avec telle ou telle entreprise soient respectés, notamment en termes de livraison, de qualité et de quantité. Si on perd la crédibilité et le label, on perdra tout. C'est la notion même de développement durable qui est en jeu."  

L'établissement de ces chaînes de valeur est primordial pour le développement de l'économie collective et de l'agriculture. Il l'est d'autant plus et d'autant mieux qu'en l'occurrence, "chaînes de valeur" rime avec "cercles vertueux"...  On est là encore dans du gagnant-gagnant. -VOV/VNA