"Nous organisons cette fête de la Francophonie chaque annéedepuis 2003, mais on commence à intéresser les instances francophones etc'est la première fois qu'elle prend une telle ampleur" , a soulignéAn Trân Chassedieu, qui a créé il y a dix ans avec son mari la zoneécotouristique de la Ferme du Colvert au sud-ouest de la capitale.
De fait, outre les invités diplomatiques, le resort a notammentinvité dix étudiants du Département de français de l'Université de Hanoiqui ont interprété La Balade du Grand Macabre . Une pièce écrite en1934 par le belge Michel de Ghelderode.
"Cette oeuvre évoque laquestion de la distance entre la vie et la mort, elle mêle violence ethumour. Si on la comprend, c'est vraiment intéressant ", a commenté Lan,en 2 e année. Et sa camarade Yên d'ajouter : "Toutefois, on a changéquelques éléments pour l'adapter au Vietnam. Par exemple, on a ajoutéune danse vietnamienne un peu avant la fin du spectacle".
Lasoirée de ce samedi 30 mars a également été ponctuée de musique, tantôtfrançaise, tantôt vietnamienne, donnant au fil de la soirée l'envie auxétudiants et lycéens présents d'aller se déhancher sur Macumba , ouT'as le look coco. Des chansons démodées en France qui ont pourtantconquis leur public.
Selon la co-fondatrice du resort, "quelques-uns des jeunes qui sont venus chanter viennent du centre aéréque nous avons mis en place à la Ferme du Colvert. Cette classe verteest très récente, mais les activités que l'on y pratique ont été misesen place partiellement depuis notre création (respect de la nature,chansons françaises, sécurité routière, démocratie, chasse auxoeufs...). On attend de l'aide des différentes autorités françaises auVietnam pour nous aider dans notre démarche, et pour mieux la développer". Dommage que certains d'entre ces chanteurs en herbe aient chanté enplay-back.
Le chapeau conique reste la star de la culture vietnamienne quand il s'agit de la promouvoir.
Faire connaître les Muong
La province deHoà Binh abrite plusieurs ethnies dont les Muong, qui en représente 63%.Même si le cadre était quelque peu artificiel pour remplir ce défi, ceweek-end avait aussi pour but de valoriser cette ethnie en la faisantconnaître. Notons que les employés de la Ferme du Colvert sont tous deslocaux, membres de cette minorité.
Danses traditionnelles,simulation d'un mariage, marché gastronomique, démonstrations de gongs,plusieurs animations ont ainsi été mises en place. L'un desreprésentants de la province était d'ailleurs présent pour évoquerl'importance de ce type de démarche.
Enfin, des activitéssportives ont été planifiées ce dimanche, notamment du kayak et du vélo."Organiser ce type d'évènement est naturel pour nous, car je suisfranco-vietnamienne et mon mari est français. Défendre la Francophoniede cette manière est une évidence", a indiqué An Trân. - AVI