Plusieurs deputes inquiets de l'affaire de l’acierie Formosa hinh anh 1Les responsables de la société Formosa Ha Tinh s'excusent auprès du peuple vietnamien. Photo: VNA
 

Hanoi (VNA) – ​Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de ce vendredi matin, Tran Cong Thuat, député de Quang Binh qui est l’une des quatre provinces ​du Centre ​à avoir subi une mort massive de poissons ​en suite d'une pollution ​causée par l’​aciérie taïwanaise Formosa, s’est déclaré ​toujours inquiet des conséquences de cette affaire sur la population locale.

« Ce grave incident environnemental a fait reculer l’économie de la province », a-t-il affirmé, ajoutant que depuis ces quatre derniers mois, Quang Binh rencontre de nombreuses difficultés économiques. L’emploi, les revenus, et autres questions ​qui permettent d'assurer la vie ​quotidienne de la population, sont ​devenus des problèmes urgents à r​égler. L​a population, préoccupée, souhaite une application rapide des accords de dédommagement, a souligné Tran Cong Thuat.  

Selon lui, ​Quang Binh a besoin d’une assistance, car cet incident a des conséquences graves jusque sur le long terme, et dont la prise en charge de plusieurs dépassent les capacités de la province.

Par ailleurs, il est nécessaire de faire la part précise des responsabilités en jeu entre les organisations et particuliers impliqués. Les organes compétents, de leur côté, doivent répondre rapidement à trois questions que se posent les citoyens : quand pourront-ils pêcher de nouveau à proximité des côtes, quand pourront-ils être rassurés au regard de la consomm​ation des ​produits halieutiques, et quand l’environnement marin sera de nouveau sain ?

Le député Phan Ngoc Tho de la province de Thua Thien-Hue a demandé au gouvernement de continuer de surveiller la réalisation des engagements pris par Formosa, ainsi que ​de renforcer la gestion des établissements ​susceptibles de polluer l'environnement.

Le député Ha Sy Dong, province de Quang Tri, a ​insisté sur le fait que de nombreux pêcheurs ne pouvaient aller en mer et devaient trouver d’autres moyens de subsistance. Beaucoup d’hôtels, de restaurants et d'agences de voyage voient leur activité diminuer fortement. Selon le député, le nombre de touristes à Quang Tri n’​est q​ue du dixième de celui de l’année dernière, ​pour insisté sur la nécessité de revoir la législation pour mieux prévenir les risques industriels.

Appréciant le rapport gouvernemental sur l'affaire Formosa présenté lors de la 1ere session de ​la XIVe législature de l'Assemblée Nationale, le député de Hanoi, le professeur et docteur Nguyen Anh Tri, a estimé que l'attitude du gouvernement avait été ​ferme, prudente et scientifique dans son ​traitement.

Selon lui, il faut recourir à des ​spécialistes étrangers ​expérimentés pour régler la pollution environnementale dans les localités du Centre, en particulier dans les récifs de coraux, situation ​qui est particulièrement préoccupante.

Nguyen Anh Tri a précisé qu'on ne pouvait pas former de conclusions sans des études scientifiques ​précises. Les eaux des provinces de Thua Thien-Hue, de Quang Binh et de Ha Tinh doivent être ​contrôlées afin que la sécurité soit certaine avant toute autorisation ​des populations à reprendre l'exploitation halieutique, ou même de se baigner à nouveau. C'est ​une question de santé publique, la vie de la population pouvant être en jeu.

S'agissant des procédures ​qui ​pourraient être engagées par les population de ces localités contre l'aciérie Formosa, Nguyen Anh Tri a indiqué qu'elles impliquent de prouver incontestablement ​la nocivité des rejets ​de Formosa.

Pour rappel, le 28 juin, l'aciérie Formosa a reconnu sa responsabilité et demandé pardon au peuple vietnamien d’avoir causé cette catastrophe environnementale qui a entraîné une hécatombe de poissons dans les quatre provinces centrales vietnamiennes que sont Ha Tinh, Quang Binh, Quang Tri et Thua Thien- Hue.

Elle a promis de compenser les pertes économiques de la population et de l’aider à se reconvertir professionnellement, de payer les frais du traitement de la pollution et de réhabilitation de l’environnement marin dans ces quatre provinces, avec un dédommagement total de 11.500 milliards de dongs (équivalent à 500 millions de dollars). ​

Elle s’est engagée à remédier systématiquement aux lacunes et aux limites des systèmes de traitement des déchets et des eaux usées, ainsi qu’à améliorer les technologies de production afin de traiter totalement les déchets nocifs avant de les rejeter dans la nature, selon la demande des organes de gestion d’État du Vietnam, et à ne pas laisser se reproduire de tels incidents environnementaux. -VNA