Bien que diplômé del’université en 1993 en mécanique, il a surpris un peu tout le monde endécidant de poursuivre le métier de ses ancêtres. Depuis, les gens de l’ancienne cité de Hôi An ont su apprécier son habileté manuelledans la fabrication de lanternes de belle facture, saluant en outre sescontributions à la création d’emplois locaux comme à la promotion del’exportation de ce produit typique de Hôi An.
Cet «ingénieur en lanternes» dirige aujourd’hui un atelier dans la rue Trân Nhân Tông, du quartier de Câm Châu.
Un pur hasard
Après la fin de ses études universitaires, le jeune Van Hà a pratiquéplus de trois années le métier de mécanicien dans l ’ancienne cité deHôi An . Mais la vieille ville comprenant majoritairement des maisonsanciennes, il y avait peu de portes et portails en fer à réaliser. Cemétier ne lui permettant pas de faire vivre sa famille, il décida defaire un grand voyage à travers tout le pays pour exercer commecommerçant, technicien de maintenance..., recherchant la profession luiconvenant le mieux. En vain ! Épuisé et quelque peu découragé, il estalors retourné dans sa ville natale, s’enfermant chez lui pour réfléchirsur la vie et trouver sa voie.
C’est en écoutantpar hasard la radio qu’il a redécouvert les lanternes traditionnelles,ce qui le conduisit à retrouver une vieille lanterne qu’il avaitfabriquée dans son enfance avec l’aide de son père. «L’idée de produiredes lanternes m’est venue fortuitement, juste en écoutant une émissionde radio. Dans mon enfance, j’en avais déjà fait une, alors je me suislancé dans l’aventure. J’ai exploité les matières premières disponiblescomme le bambou, achetant le tissu au marché pour créer mes premièreslanternes et les vendre aux boutiques de souvenirs de l’ancienquartier», explique Pham Van Hà .
En un peu plus d’uneannée d’exercice, il a pu monter son propre atelier de production, HàLinh, qui est rapidement devenu le plus réputé de tout l’ancienquartier. Une adresse incontournable des touristes de passage, toutesnationalités confondues, mais aussi le premier et le seul établissementde Hôi An à commercialiser ce produit dans d’autres pays.
À la conquête du monde
Àses débuts, Pham Van Hà n’a embauché que cinq ou sept travailleurs pourson atelier, tous expérimentés dans le métier. Aujourd’hui, il possèdedéjà une cinquantaine d’ouvriers qualifiés...
NguyênThê Phuong, un de ces artisans, indique que «tous les employés commemoi ont été initiés au métier par M. Hà» . En dehors d’employer desouvriers pour un salaire mensuel de 3 à 4 millions de dôngs, le patronde l’atelier Hà Linh est également pionnier dans l’exportation delanternes à l’étranger. Désormais, ce produit typique de Hôi An estprésent dans nombre de pays, l’Europe étant son premier client. Chaqueannée, il en exporte environ 20.000 exemplaires, et ce chiffre devraitencore augmenter car la réputation de l’entreprise, grandissante, gagnedésormais l’Asie et l’Amérique.
L’atelier de Pham Van Hàreçoit la visite de 80 à 100 touristes chaque jour, qui peuventdécouvrir et prendre part à toutes les étapes de fabrication de ceslanternes. Ils ont même l’occasion de devenir les stagiaires d’un jouren dessinant les motifs ornementaux ou en collant les composants deslanternes. Pour repartir avec un petit cadeau : la lanterne qu’ils onteux-mêmes fabriquée. «C’est chouette ! C’est la première fois que jefais moi-même une lanterne. Le patron de cet atelier est trèsaccueillant, il m’a expliqué comment maîtriser la technique», dit IVan, un touriste italien.
Pham Van Hà, pour sapart, est «simplement un intermédiaire pour répandre la lanterne de HôiAn sur l’ensemble du globe». Son seul désir étant que les touristes,vietnamiens comme étrangers, n’oublient jamais cette lanterne de Hôi An,une très vieille tradition culturelle de l’ancien quartier. -VNA