Nouvel An lunaire : le culte des ancêtres dans le Sud

Pour les populations du Sud du Vietnam, le Tët est avant tout une fête destinée à honorer les ancêtres.
Nouvel An lunaire : le culte des ancêtres dans le Sud ảnh 1LPréparation de l'autel des ancêtres avant le Nouvel An lunaire. Photo: VNA

Ho Chi Minh-Ville (VNA) - Pour les populations du Sud du Vietnam, le Têt est avant tout une fête destinée à honorer les ancêtres. Plusieurs jours avant le jour J, les familles se rendent au cimetière pour nettoyer et embellir les tombes, mais aussi pour inviter l’âme des défunts à revenir accueillir le Têt.

Les rites et les festivités du Nouvel An lunaire débutent au 12ème mois lunaire. A un jour réputé faste, la famille au grand complet se rend au cimetière pour couper les herbes, nettoyer et embellir les tombes de ses ascendants, mais aussi celles qui semblent être abandonnées. Cette tradition se perpétue depuis le temps des premiers habitants du Sud, ceux qui sont venus défricher les terres.

Huynh Ngoc Trang, folkloriste : "Selon le Confucianisme, le Têt est le moment où l’on rend hommage à ses ancêtres, où l’on fait preuve de piété et de reconnaissance envers ses prédécesseurs. Cette tradition est jalousement préservée et transmise de génération en génération".

Truong Ngoc Tuong, un autre folkloriste : "Si les vivants ont leurs vacances du Têt, les morts doivent aussi avoir leurs journées. Pendant trois jours, nous devons faire des offrandes aux ancêtres pour qu’ils aient, eux aussi, un Têt abondant".

Le jour du Réveillon est dédié aux offrandes. Les femmes et les filles préparent les plats, les hommes et les garçons s’occupent de la décoration de l’autel des ancêtres et de toute la maison. Le plateau des fruits peut être varié à souhait, mais il faut absolument qu’il y ait des corossols, des noix de coco, des papayes et des mangues… La prononciation des noms de ces quatre fruits en vietnamien, avec l’accent du Sud, signifie "souhaiter juste ce qu’il faut", en français. La cérémonie d’offrande a lieu dans l’après-midi. Un plateau de fruits, une assiette de riz gluant cuit à la vapeur, une autre de riz cru mélangé avec du sel, deux tasses d’alcool, une tasse de thé, une tasse d’eau et des objets votifs sont installés à l’entrée de la maison, à la mémoire des défricheurs des terres du Sud. Le culte des ancêtres, lui, comprend deux types d’offrandes, celles qui sont installées en permanence sur l’autel et celles qui se renouvellent chaque jour. Les offrandes permanentes sont composées de gâteaux de riz, de gingembre confit et de courge confite, d’un plateau de cinq sortes de fruits et de cinq chrysanthèmes symbolisant les cinq souhaits les plus chers de l’homme (longévité, prospérité, sérénité, bonté et capacité d’anticiper le jour de sa mort). Quant aux offrandes renouvelables, il s’agit en fait des plats qu’on présente chaque jour ou chaque repas aux ancêtres. L’incontournable est un poulet bouilli tenant dans sa bouche une feuille de ciboulette, offrande indispensable pour s’attirer une nouvelle année pleine de chance. Mais il faut également de la viande de porc mijoté dans du nuoc mam, des germes de soja fermentés, du poisson frit, des légumes sautés, du bouillon avec des concombres amers… autant de plats typiques du Sud.

Huynh Van Hung, un habitant de la province de Tien Giang : "Nos ancêtres vivent dans l’au-delà et les jours du Têt, on les invite à revenir en brûlant des bâtonnets d’encens et en présentant sur l’autel qui leur est dédié des plats fournis et appétissants. Il faut également allumer une bougie, offrir des fruits confits et régulièrement changer l’eau dans les tasses présentées sur l’autel. En général, on offre sur l’autel des plats qu’on va manger, mais comme c’est le Têt, il faut que ces plats soient plus copieux que d’ordinaire".

Ainsi, durant les jours du Têt, les ancêtres sont comme des invités d’honneur qui partagent avec leurs descendants le bonheur de la famille, veillent d’un bon œil sur eux et les bénissent. -VOV/VNA

Voir plus

Athlètes à la course Cuc Phuong Jungle Paths. Photo: VNA

Promouvoir le tourisme patrimonial à travers les événements sportifs

Les courses de marathon sont devenues une tendance et un vecteur efficace de promotion touristique locale. Ninh Binh, avec ses paysages naturels majestueux et ses parcours de course attrayants, dispose d’un fort potentiel pour accueillir des événements de grande envergure et valoriser son image.

Objets usuels de l’ethnie S’tiêng servant à la production et à la vie quotidienne. Photo : VNA

Découverte d’un espace culturel de l’ethnie S’tiêng à Dông Nai

La zone de préservation culturelle de l’ethnie minoritaire S’tiêng, située dans la commune de Bom Bo, province de Dông Nai, est une destination incontournable pour explorer les valeurs culturelles, historiques et architecturales de cette communauté. Les visiteurs peuvent y découvrir une centaine d’objets liés à la vie quotidienne des S’tiêng.

Bun bo Huê-Patrimoine culturel immatériel national

Bun bo Huê-Patrimoine culturel immatériel national

"Les connaissances populaires sur le Bun Bo Huê" ont été officiellement reconnues comme patrimoine culturel immatériel national, dans la catégorie Savoirs populaires, conformément à une décision du Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, en 2025.

L’équipe nationale féminine de volley-ball des moins de 21 ans (U21) du Vietnam au Championnat de volley-ball Shanghai Future Stars 2025. Photo : thethao247.vn

Shanghai Future Stars 2025: le Vietnam écarte le Canada et va en demies

L’équipe nationale féminine de volley-ball des moins de 21 ans (U21) du Vietnam s’est imposée jeudi 17 juillet face à l’équipe U21 du Canada 3-0 en quart de finale du Championnat de volley-ball Shanghai Future Stars 2025, en Chine, se qualifiant ainsi pour les demi-finales du tournoi.

Un symbole de l’unité nationale et spirituelle du Vietnam reconnu par l’UNESCO

Un symbole de l’unité nationale et spirituelle du Vietnam reconnu par l’UNESCO

L’ensemble de monuments et de paysages de Yen Tu-Vinh Nghiem-Con Son, Kiep Bac (situé dans les provinces de Quang Ninh, Bac Ninh et la ville de Hai Phong) a officiellement été inscrit au patrimoine culturel mondial par l’UNESCO le 12 juillet 2025. Il s’agit du neuvième site vietnamien inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, et du deuxième site interprovincial du pays, après la baie d’Ha Long – l’archipel de Cat Ba (Quang Ninh et Hai Phong).

La personne à qui l’on attache le fil doit le garder au poignet toute l’année, sans jamais le retirer, jusqu’à la prochaine cérémonie d'accueil du premier tonnerre. Photo : VNA

À la découverte des traditions uniques des O Du : fil au poignet et premiers noms

Depuis des centaines d’années, les O Du du village de Vang Môn, commune de Nga My, province de Nghệ An (Centre), ont su préserver, transmettre et valoriser de nombreuses coutumes, rituels culturels et croyances, reflétant une identité culturelle unique. Parmi eux, le rituel d’attacher un fil au poignet et la cérémonie de dénomination s’inscrivent dans la fête d’accueil du premier tonnerre de l’année, un rite spirituel important chez les O Du. Ces pratiques symbolisent l’harmonie entre l’homme et la nature, le respect des ancêtres ainsi que la gratitude envers le ciel et la terre.