Hanoi, 19 avril (VNA) – Le COVID-19 oblige, les écoles sont fermées. Nghiêm Thu, elle, continue de donner des cours de pipa. Deux fois par jour, la musicienne transmet son savoir à ses élèves par le biais d’Internet. Depuis plus de 20 ans, Nghiêm Thu contribue à sauvegarder la pratique de cet instrument de musique traditionnelle.
Nghiêm Thu compte parmi les membres fondateurs du groupe «Co La» (Herbes exotiques, en français) qui joue de la musique contemporaine inspirée du folklore, ce que d’aucuns appellent de la world music.
Dès son premier concert en 2006, ce groupe a insufflé un nouveau souffle aux airs anciens et réussi à attirer l’attention du public sur le potentiel novateur de la musique traditionnelle. Pour Nghiêm Thu, le pipa, luth à quatre cordes, est l’amour de sa vie.
«Avec les autres joueurs de pipa, je fais de mon mieux pour garder la place de cet instrument dans la musique vietnamienne. Il mérite d’être mieux connu», confie-t-elle.
Depuis plus de 20 ans, Nghiêm Thu est à la fois musicienne et enseignante, d’abord à l’Ecole des arts de Hanoi puis au Conservatoire de Hô Chi Minh-Ville. Pour susciter l’engouement des jeunes, elle choisit d’allier tradition et modernité. En leur transmettant les techniques classiques du pipa, elle leur apprend aussi à jouer des chansons en vogue, et n’hésite pas à jouer avec eux. Ses élèves l’adorent. Pour Bùi Thi Ngoc Hân, c’est vraiment une chance que de l’avoir pour professeur.
«Ecouter Mme Thu dans un orchestre est déjà un privilège. Alors que dire quand elle joue en solo ? Elle a une façon bien à elle de mettre en valeur le pipa», dit-elle.
Huynh Thi Thu Hiên, professeure de cithare à 16 cordes au Conservatoire de Hô Chi Minh-ville, apprécie beaucoup sa collègue Nghiêm Thu.
«Nghiêm Thu rayonne d’énergie. Il m’est déjà arrivé, vers midi, d’entendre le son du pipa et de découvrir, avec surprise, que Thu passe son temps de repos à répéter avec des élèves qui préparent des concours. Elle est toujours souriante, extrêmement motivée, elle ne se plaint jamais, ne recule jamais devant aucune difficulté », constate Thu Hiên.
Nghiêm Thu est consciente de la chance qu’elle a de pouvoir vivre de sa passion. Une passion qu’elle ne demande qu’à partager. – VOV/VNA