Situé dans la province de Quang Nam (Centre), à 69 km au sud-ouest dela ville de Dà Nang, le sanctuaire de My Son est niché dans une bellevallée verdoyante appartenant à la commune de Duy Phu, district de DuyXuyên. Il était, dans le passé, le lieu de culte principal du royaume deChampa. C’est là aussi que les tombeaux des rois ou des membres defamilles royales ont été construits. C’est l'un des plus grandssanctuaires religieux de l'hindouisme dans le Sud-Est asiatique.
Culture et histoire
Les tours, les temples et les tombes ont été principalement construitsentre les VIIe et XIIIe siècles. Cependant, les fouilles montrent queles tombeaux des rois Cham ont été érigés à partir du IVe siècle et quele site comptait plus de 70 oeuvres architecturales. Tout au long de sonhistoire, le sanctuaire de My Son a subi des destructions dues auxguerres auxquelles se sont ajoutés les outrages du temps.
En 1904, après de nombreuses fouilles, deux archéologues, Launet Finotet H. Parmentier, ont publié une importante documentation. Lesrecherches menées par H. Parmentier ont montré qu'il y a 100 ans, My Soncomptait 68 ouvrages. En 1945, lorsque la guerre a éclaté, My Son asubi ses premiers outrages. Mais c’est à la fin de 1969 qu’il a connuses plus lourdes destructions. Une tour de 30 mètres de haut a étédévastée par les bombes américaines. Selon les inscriptions que l’onpeut lire sur les stèles, elle a probablement été construite au IVesiècle et restaurée pour la dernière fois en 1224.
L’architecture des monuments reflète l’influence culturelle de l’Inde.La plupart des tours possèdent un toit pyramidal censé représenter lemont Meru - demeure des dieux du panthéon hindou. La tour principale estentourée de tours plus basses, toutes orientées à l’Est pour recevoirla lumière du soleil levant.
Huynh Tân Lâp,vice-président du comité de gestion du site, explique : «La religioncélébrée ici est l’hindouisme qui vénère trois dieux principaux sous laforme abstraite du linga et du yoni, symbole de la masculinité et de laféminité, autrement dit de l’énergie créatrice. L’union de ces troisdieux représente la totalité du monde. Le linga et le yoni sont lesobjets de culte dans les temples principaux». Ces temples sontconstruits en brique, les piliers en pierre sont décorés de bas-reliefsen grès qui représentent des scènes de la mythologie hindoue. Ce sontdes sculptures délicates et très expressives.
«Parler dela culture Cham, c’est parler de la diversité et de l’originalité. Lesscientifiques n’en finissent pas de découvrir des énigmes de cetteculture qui sont cachées dans chaque brique, chaque pierre. Comme moi,tous les Chams de Ninh Thuân en sont très fiers», indique Dat Chu, unhabitant local. My Son est aujourd’hui un filon touristique pour laprovince de Quang Nam. Depuis le début de l’année, le site a accueilli200.000 visiteurs, dont plus de 160.000 étrangers, portant à plus de 3millions de personne l’afflux touristique dans la province. En levisitant, tous sont «impressionnés» par ses ouvrages majestueux et sonarchitecture originale.
Un haut-lieu touristique
«Je suis allé à Huê, Dà Nang, Hôi An et maintenant à My Son car lesanctuaire est inscrit au patrimoine mondial. J’ai visité plusieurssanctuaires dans le monde, mais il faut dire que celui de My Son estparticulièrement bien préservé», commente Wu Shang, un touriste chinois.En 2014, avec le quartier ancien de Hôi An, My Son constitue l’autredestination à ne pas manquer car la province de Quang Nam organisedepuis le début de l’année de nombreuses activités culturelles en vue decélébrer la 15e année de fondation de la ville de Hôi An et de lareconnaissance de My Son patrimoine culturel mondial de l’humanité parl’UNESCO.
Bien que de nombreuses tours aient étéendommagées par les bombardements américains pendant la guerre, ce quireste suffit pour émerveiller n’importe quel visiteur. Le sanctuaire deMy Son est un témoin privilégié de l’histoire de l’ancien Champa, et unepartie importante du patrimoine mondial. -CVN/VNA