Mesures homogènes pour stopper la "course" aux taux d'intérêt
Le docteur Tran Hoang Ngan, membre du Conseil
national sur les politiques financières et monétaires, s'est déclaré
"inquiet" devant l'augmentation trop rapide des taux d'intérêt
bancaires qui risque d'entraîner de lourdes conséquences pour
l'économie vietnamienne.
Depuis début mai, les évolutions du marché monétaire sont rapides et
complexes, les taux d'intérêt annuel rémunérant les dépôts en monnaie
nationale augmentant continuellement, passant de 16% à 18% puis à 21%
bien au delà du taux plafond de 14% fixé par la Banque d'Etat.
Dans le segment du crédit, et toujours pour s'assurer de plus grands
bénéfices, les banques ont aussi relevé les taux d'intérêt jusqu'à
21-23%, et même 25%.
Selon M. Ngan, qui est également le
recteur adjoint de l'Ecole supérieure d'Economie de Ho Chi Minh-Ville,
ces derniers temps, le volume de capitaux sur le marché s'est avéré
insuffisant, ce pendant que les banques ont rencontré des difficultés
pour recouvrer leurs crédits accordés à des projets immobiliers,
entraînant une hausse des taux d'intérêt pour mobiliser davantage
l'épargne nationale.
Un tel phénomène a eu pour
répercussion une hausse des coûts de production et donc un manque à
gagner pour les entreprises, entravant la croissance de leur production
et élevant le taux de créances douteuses chez les banques commerciales.
Une telle situation peut, à court terme, remettre en
cause stabilité de l'emploi et niveau de bien-être social. A long
terme, la production augmentant va générer une rareté sur le marché qui
entraînera à son tour une hausse des prix, une augmentation des
importations et donc un plus grand déficit de la balance du commerce
extérieur, ainsi qu'un dérèglement du marché des devises, tous facteurs
d'inflation...
Plusieurs mesures de stabilisation du
marché ont été avancées par des experts en finance et en banque. Cao Si
Kiem, le précédent gouverneur de la Banque d'Etat, a estimé qu'il faut
modifier les modalités de gestion des taux d'intérêt, notamment en
contrôlant strictement le respect des taux d'intérêt plafonds en
matière de mobilisation des capitaux et de crédit, ce qui par ailleurs
permettra une concurrence plus saine sur le marché bancaire.
La Banque d'Etat n'a pas encore examiné la révision des taux d'intérêt
plafonds pour la mobilisation de l'épargne, mais a cependant déjà
demandé à ce que toutes infractions en la matière commises par les
banques commerciales soient identifiées immédiatement et sévèrement
sanctionnées. -AVI