Mer Orientale : le Vietnam persiste à régler pacifiquement les tensions
Le déploiement illégal
par la Chine de la plate-forme pétrolière dans la zone économique
exclusive et sur le plateau continental du Vietnam sera discuté lors du
dialogue annuel sur la coopération Vietnam-Chine cette semaine, a
déclaré lundi à Hanoi le porte-parole du ministère vietnamien des
Affaires étrangères, Le Hai Binh.
Le conseiller d'Etat
chinois Yang Jiechi doit arriver à Hanoi cette semaine pour participer à
ce dialogue conduit par les deux présidents du Comité de pilotage de la
coopération bilatérale Vietnam-Chine, a-t-il indiqué à la presse.
Le Vietnam persiste à employer les canaux de dialogue avec la Chine
pour régler pacifiquement les tensions en Mer Orientale, a affirmé le
diplomate.
Répondant à la question de correspondants sur
les preuves de la souveraineté du Vietnam sur les archipels de Hoang Sa
(Paracel) et Truong Sa (Spratly), Tran Duy Hai, chef adjoint du Comité
national des frontières du ministère des AE, a précisé que des documents
juridiques datant de la période féodale montrent que les Etats féodaux
avaient envoyé des flottilles exécuter leur mission et exploiter ces
deux archipels.
Un pays prétendant à la souveraineté sur
un territoire doit le posséder et y mener des activités de souveraineté
au nom de son gouvernement. Tous les documents dont disposent le
Vietnam ont été juridiquement reconnus pour affirmer la souveraineté du
Vietnam sur les deux archipels de Hoang Sa et Truong Sa".
Interrogé sur cette souveraineté durant la période coloniale, M. Tran
Duy Hai a répondu qu'après son entrée au Vietnam, la France a poursuivi
l'administration de ces deux archipels au nom du Vietnam.
L'Administration coloniale française a organisé ses gestions
administratives à un niveau très élevé. L a délivrance d'acte de
naissance aux citoyens nés dans ces deux archipels en est un exemple.
Elle a de même protesté à plusieurs reprises contre les actions
chinoises à Hoang Sa, envoyé à la Chine plusieurs notes diplomatiques de
protestation et proposé à la Chine de saisir une juridication
internationale.
Ainsi, dans une note diplomatique du 18
février 1937 adressée à l'ambassade de Chine en France, l'administration
française a exigé de cette dernière de négocier pour régler les
désaccords entre les deux pays, soulignant qu'à défaut, elle serait
obligée de recourir à un tribunal arbitral. La France a toujours
protesté contre les visées chinoises sur Hoang Sa.
Tran
Duy Hai a affirmé que la demande du ministère chinois des Affaires
étrangères, le 13 juin, d'un retrait du Vietnam de 29 îles coraliennes
de Truong Sa est absurde et rejetée comme telle par le Vietnam. Le
Vietnam possède suffisamment de preuves historiques et juridiques pour
affirmer sa souveraineté. En réalité, le Vietnam a géré et exploité de
manière pacifique et continue l'archipel de Truong Sa, contrairement à
la Chine qui s'est emparée force de certains récifs de cet archipel.
C'est donc à la Chine de se retirer de ces derniers qu'elle a
illégalement occupés en 1988.
Rejetant l'information
diffusée par la Chine selon laquelle 57 lots pétroliers dans la zone
maritime du Vietnam se trouvent dans la zone disputée, Nguyen Quoc
Thap, vice-directeur général du Groupe du pétrole et du gaz du Vietnam, a
indiqué avoir travaillé avec toutes les compagnies contractantes des
Etats-Unis, de la Russie, du Canada et de l'Inde et qui ont reconnu la
position du gouvernement vietnamien comme les informations fournies par
le groupe vietnamien. Elles ont affirmé que toutes les activités
d'exploitation sont légales et qu'elles respecteront leurs engagements
mentionnés dans les contrats signés avec ce groupe, a conclu Nguyen Quoc
Thap. -VNA