Selon le colonel VuKhanh, expert d'études internationales, lors du Dialogue de Shangri-La2015, de nombreux experts et chercheurs ont posé des questions enrelation avec la construction à grande échelle par la Chine d’îlessemi-artificielles dans l’archipel de Truong Sa, le déploiement d'armeset de munitions sur les îles artificielles, ainsi que la nature desexplications de la Chine pour justifier ses actes envers les avions etnavires de guerre américains qui effectuaient des patrouilles dans deseaux internationales à proximité de la zone où elle a construit ces îlesartificielles.
Le représentant chinois a donné pourtoute raison manquer de temps pour pouvoir répondre précisément à chaquequestion, mais il a prononcé un discours bien préparé afin d'adoucirles tensions en Mer Orientale. Il s'est efforcé de calmer les autrespays, et a avancé des engagements à prendre avec les pays voisins ensoulignant que Pékin est prêt à discuter de l'instabilité en MerOrientale. Ses réponses détournées ont parfaitement exaspéré les expertsayant posé ces questions comme les autres participants à ce dialogue.
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a prononcé undiscours dans lequel il a estimé que "par ces actions en mer de Chineméridionale (Mer Orientale), la Chine n'est pas en conformité avec lesrègles et normes internationales, et la transformation de récifs enaéroports n'aidera pas la Chine à étendre son territoire".
Selon un rapport d'explication présenté devant la Commission desRelations extérieures du Sénat américain, ces derniers mois, la Chines'active fébrilement à empiéter sur la mer et à effectuer desconstructions à grande échelle sur toutes les structures qu'elle occupeillégalement dans l'archipel vietnamien de Truong Sa (Spratly). Al'heure actuelle, ces activités sont poursuivies sans trèves sur cinqsites, les récifs Gaven, d'environ 15 ha, Gac Ma, de 13,2 ha, Chau Vien,de 24 ha, Huy Go, de 9,2 ha, et Chu Thap, de 180 ha, le plus grand sitede tous.
Depuis 2014, la Chine a construit environ 800ha, soit une superficie plus vaste que le total des superficiesrevendiquées par l'ensemble des autres parties en présence. Ces actes,avec toutes les autres activités de la Chine ces derniers temps comme ladéclaration de revendication territoriale dite de "ligne des neuftronçons", l'implantation profonde et illégale de la plate-forme deforage "Haiyan Shiyou - 981" dans la zone économique exclusive et leplateau continental du Vietnam, la promulgation unilatéraled'interdictions de pêche en haute saison, l'entrave des activités desecours des forces philippines stationnées sur le récif Bai Co May,constitue un comportement qui provoque des inquiétudes au sein de lacommunauté internationale, laquelle estime que la Chine transformeobstinément des zones maritimes qui ne sont pas en litige en des zonesmaritimes litigieuses tout en renforçant sa présence militaire en MerOrientale.
Le 9 avril 2015, le porte-parole du ministèrechinois des Affaires étrangères a estimé que les constructions menéespar la Chine en Mer Orientale visaient à "mieux répondre à saresponsabilité et à ses obligations internationales en matière derecherche et de sauvetage en mer, de prévention et de lutte contre lescatastrophes naturelles et de règlement des conséquences de celles-ci,ainsi que pour mener des recherches et autres activités scientifiques",mais aussi, et c'est là le plus révélateur, à lui permettre de mieuxprotéger "sa souveraineté territoriale, ses droits et ses intérêtsmaritimes, et pour le service des activités d'auto-défense militairenécessaires".
Les récifs tels que Chau Vien, Chu Thap,Gaven, Gac Ma, Tu Nghia et Su Bi ne relèvent pas de la souverainetéchinoise. Il s'agit des récifs de l'archipel de Truong Sa du Vietnam etla Chine a recouru à la force pour les occuper en 1988. C'est pourquoile prétexte selon lequel la Chine construit des îles semi-artificielles àTruong Sa afin de mieux protéger "sa souveraineté territoriale, sesdroits et intérêts maritimes...", est injustifié.
Or, lereprésentant de la Chine a souligné que les opérations de remblaiementet la construction d'îles semi-artificielles ou la protection de "mersouvertes" relevaient du "besoin de développement national" de son pays ?Ne sait-il pas que le "besoin de développement national" de la Chineest réalisé sur le territoire d'un autre pays ?
Au 14eDialogue de Shangri-La, le représentant de la Chine a admis que "sonpays construisait plusieurs ouvrages sur des récifs en Mer Orientale",mais que "ces constructions visaient principalement à améliorer lesconditions de vie et de travail des gens qui y vivent". Toutefois, ledéploiement par la Chine de canons automoteurs sur différentes îles vatotalement à l'encontre de ses affirmations selon lesquelles lesconstructions chinoises sur ces récifs n'ont que des fins civiles !
Dans le long terme, l'intrigue de la Chine est de faire de ces îlessemi-artificielles des bases militaires pour établir une ligne dedéfense avancée et contrôler les lignes maritimes et aériennes dans larégion. Ce sera une grande menace pour la sécurité régionale.
Bien qu'il ait cherché des prétextes pour "rassurer" les pays voisinset régionaux, le représentant de la Chine au Dialogue de Shangri-Lacette année a désespéré nombre de gens. Il semble que plus ils'efforçait d'expliquer les dernières actions de la Chine en MerOrientale, plus il perdait de crédit auprès des gens en tant que"puissance" et membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Vietnam est un pays côtier avec un littoral long de 3.260 km. La MerOrientale est depuis longtemps rattachée à la vie des Vietnamiens.Hoang Sa et Truong Sa sont deux archipels d'avant-poste de la Patrie,une partie inséparable du territoire vietnamien. Depuis les dynastiessouveraines au retrait français d'Indochine et jusqu'à la libération duSud, les Etats vietnamiens de différentes époques ont effectué desactivités pour exercer réellement et continûment la souveraineté surHoang Sa et Truong Sa.
Dès que la Chine a commencé àconstruire des îles semi-artificielles à Truong Sa, le Vietnam a déclaréà plusieurs reprises sa position. Il a affirmé sa position constante derejeter vigoureusement les réclamations de la Chine pour les archipelsde Hoang Sa et Truong Sa, les eaux alentours, ainsi que lesrevendications basées sur de soi-disant "droits historiques" de la Chinepour les eaux, les fonds marins et le sous-sol au sein de la "ligne desneuf tronçons" proposée unilatéralement par ce pays. Le Vietnam demandeà la Chine d'arrêter immédiatement les opérations de remblaiement etles constructions illégales d'îles semi-artificielles, ainsi que ledéploiement d'armes et d'équipements militaires en Mer Orientale, et des'asseoir à la table des négociations pour parvenir à un Code deconduite (COC). -VNA