Hanoï (VNA) – Avec plus de 1,8 milliard d'habitants et une demande d'importation de plus en plus variée, l'Asie du Sud représente un marché à fort potentiel pour les entreprises vietnamiennes. Ce constat a été mis en avant par des experts lors du séminaire "Promouvoir les exportations vers le marché sud-asiatique", organisé à Hô Chi Minh-Ville le 26 juin par le ministère de l'Industrie et du Commerce.
Selon Lê Thi Mai Anh du Département du développement des marchés à l'étranger, cette région englobe huit pays. Parmi eux, l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh et le Sri Lanka sont identifiés comme quatre marchés clés, affichant une forte demande pour une large gamme de produits. On y retrouve notamment les biens de consommation, les produits alimentaires transformés, les cosmétiques, les composants électroniques et les matériaux de construction.
« De plus, ces pays cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement, notamment vers l’Asie du Sud-Est, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine. C’est une véritable opportunité pour le Vietnam », a-t-elle affirmé.
L’Inde, pays le plus peuplé du monde et quatrième puissance économique mondiale, joue un rôle stratégique en tant que passerelle commerciale vers l’ensemble de la région. Toutefois, Lê Thi Mai Anh met en garde contre certains défis, notamment la sensibilité aux prix et l’instabilité des politiques commerciales locales.
Elle recommande aux entreprises vietnamiennes d’analyser attentivement les tendances de consommation - en particulier chez les jeunes et la classe moyenne - et de tirer parti des plateformes de commerce électronique populaires en Inde, telles qu’Amazon India, Flipkart ou Daraz.
De son côté, la professeure associée Trinh Thi Thu Huong, de l’Université du Commerce extérieur, a souligné les limites de l’infrastructure logistique dans la région - à l’exception de l’Inde - avec des coûts de transport élevés et des procédures douanières longues, souvent encore manuelles.
« Il est essentiel que les entreprises élaborent des plans logistiques précis et se préparent rigoureusement sur le plan administratif afin de minimiser les risques dans le commerce international », a-t-elle recommandé.

Fort de son expérience sur le terrain au Bangladesh, Dô Van Trong, responsable de la communauté vietnamienne dans ce pays, a encouragé les entreprises à établir une présence directe et à concevoir une stratégie marketing adaptée à la culture locale.
« Outre la compétitivité des prix, un service après-vente clair et efficace peut faire la différence et convaincre les consommateurs locaux de choisir les produits vietnamiens », a-t-il conclu. - VNA