Manifestation en France contre les actes illégaux de la Chine
La plupart des participants
sont des jeunes pleins de fougue faisant leurs études en France. A côté
d’eux, il y a beaucoup de gens aux cheveux blancs, ce sont des résidents
vietnamiens ayant vécu les années marquées par les immenses
manifestations contre les Américains au sein même de la capitale de la
France, pour revendiquer l’indépendance du Vietnam.
La
manifestion de cette fois-ci s’est déroulée à la place du Trocadéro,
près de la tour Eiffel. Toute une grande place du centre de Paris qui se
couvre de drapeaux à l’étoile d’or, de banderoles et de slogans en
plusieurs langues : vietnamien, français, anglais, chinois, a attiré
l’attention des Français ainsi que des étrangers dans ce haut-lieu du
tourisme. Leurs mots d’ordre : « Les Chinois retirent la plate-forme
pétrolière Haiyang Shiyou-981 des eaux du Vietnam », « Que la Chine
respecte le droit international »...
Lorsque l’hymne
national du Vietnam ainsi que les chants révolutionnaires ont résonné
dans les hauts-parleurs, c’est aussi le moment où les drapeaux à
l’étoile d’or ont été portés haut, flottant au vent dans une des plus
belles places de Paris. Une scène émouvante pour tout Vietnamien vivant
loin de la Patrie.
Dans un entretien avec un
correspondant de l’Agence vietnamienne d’informations à Paris, Lê Trung
Tinh, membre du comité d’organisation, a confié : Cette manifestation
revêt une grande signification pour protester contre l’acte de violation
de la Chine, faire appel au soutien international pour la juste cause
du Vietnam. La Chine a adhéré à la Convention des Nations unies sur le
droit de la mer de 1982 et signé la Déclaration sur la conduite des
parties en Mer Orientale de 2002 avec les pays de l’ASEAN. Par le fait
d’installer la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 dans la zone
économique exclusive du Vietnam, la Chine a montré qu’elle bafoue sans
vergogne des accords qu’elle a signés.
En outre, cette
manifestion reflète la solidarité et l’unité entre les Vietnamiens de
l’étranger avec ceux de l’intérieur du pays dans la lutte pour défendre
la souveraineté nationale. Lors de cet événement, nombre d'amis français
ont fait part de leur soutien pour le Vietnam.
Mme
Hélène Luc, sénatrice honoraire, présidente honoraire de l’Association
d’amitié franco-vietnamienne, a dénoncé les actes agressifs de la Chine.
Elle a dit : « Justement, je suis là parce que je désapprouve les actes
agressifs de la Chine. La Chine a installé la plate-forme dans les eaux
territoriales vietnamiennes. Par la voix de notre Association d’amitié
franco-vietnamienne, nous avons publié un communiqué demandant que les
Chinois quittent cet endroit, qu’ils cessent de faire des provocations,
des actes agressifs et des faits accomplis. Il n’est pas possible de
laisser la Chine faire de tels actes qui contreviennent à la politique
de coopération et de paix que la Chine a signée avec le Vietnam».
« Je suis là aujourd’hui pour apporter mon amitié au peuple vietnamien.
Je vois que le Vietnam met toute sa bonne volonté pour que le problème
soit pacifiquement réglé. Il faut que la Chine en fasse autant. Il y a
dans d’autres coins du monde des endroits comme en Ukraine où l’escalade
de violence monte d’un cran, il ne faut pas qu’il y ait en Asie une
telle escalade », a-t-elle précisé.
Pour sa part, André
Mendras, le premier Français ayant reçu la nationalité vietnamienne, a
confié : « Je suis venu aujourd’hui d’une façon toute naturelle pour
être avec la communauté vietnamienne et leurs amis français, pour
protester contre l’agression chinoise en Mer du Sud-Est asiatique, en
particulier sur l’escalade que représente la plate-forme Haiyang
Shiyou-981 dans la zone économique exclusive du Vietnam et contre la
violence des navires chinois sur la police maritime vietnamienne et sur
les pêcheurs vietnamiens. Aujourd’hui, c’est un beau jour de solidarité
par la réaction de tous ces jeunes, la réaction pacifique mais ferme.
C’est aussi un jour triste parce que ça montre que la Chine n’a pas
renoncé à sa politique expansionniste en Asie du Sud-Est ».
Il a ajouté que les actes d’agression chinois ne touchent pas
uniquement le Vietnam en terme de la souveraineté vietnamienne, ils
concernent aussi la France au niveau de la liberté de circulation dans
la Mer Orientale. «Donc, ce qui est en jeu, c’est le droit souverain
d’un peuple et c’est aussi la loi internationale. Et en tant que
Vietnamien aussi bien que Français, je dois défendre cette loi
internationale ».