Il règne uneagitation inhabituelle, ces jours-ci, dans les exploitations mytilicoles dudistrict d’An Biên. Il faut dire que les moules vertes sont arrivées à maturitéet que, du coup, l’heure de la récolte approche.
La mytilicultureest quelque chose d’assez simple, en soi. Il suffit d’enfoncer des pieux dansla partie basse de l’estran ou bien d’étendre des filets pour capturer lesnaissains. Ensuite, ceux-ci grandissent et lorsqu’ils sont arrivés à maturité,il n’y a plus qu’à les ramasser pour amasser… C’est du reste ce que fait NguyênVan Trang, mytiliculteur de son état.
«Il ne faut passe cacher que l’élevage des moules vertes, c’est plutôt rentable! Moi, jetourne autour de quatre tonnes par récolte… À raison de 15.000 dôngs le kilo,je m’en tire bien…», nous dit-il.
Vo Van Son aussis’en tire bien, très bien même. En 2021, il a pu bénéficier d’un prêt de 50millions de dôngs, prêt qui lui a été accordé par la Banque des politiquessociales du district pour lui permettre de monter sa propre exploitationmytilicole. Manifestement, le jeu en valait la chandelle puisque sa premièrerécolte s’est soldée par 17 tonnes de moules et surtout par plus de 200millions de dôngs, ce qui lui a permis non seulement de rembourser son prêt,mais également d’empocher 100 millions.
«Avec le prêt, jeme suis contenté d’acheter 3.000 pieux et d’embaucher des ouvriers», nousraconte-t-il. «Là, après cette première récolte, il me reste encore plusieurstonnes de moules pour la reproduction… C’est une affaire qui marche!»
De nos jours, lacommune de Nam Thai exploite plus de 1.000 hectares d’estrans. La Banque despolitiques sociales a proposé des emprunts à des centaines de foyers depêcheurs et d’aquaculteurs pour les aider à se lancer dans la mytiliculture.
Il faut savoirqu’une exploitation de 2 hectares peut abriter jusqu’à 5.000 pieux et qu’autourde chacun de ces pieux, peuvent s’agglutiner de 10 à 30 kilos de moules. À15.000 dôngs le kilo, on aurait tort de se priver!...C’est en tout cas ce quenous explique Dô Van Hoi, mytiliculteur et visiblement satisfait de l’être…
«Maintenant, aubout de trois ans de pratique, je maîtrise bien les techniques d’élevage. Commele remboursement des emprunts n’est plus un problème, j’aimerais bienm’agrandir…», nous confie-t-il.
Le district d’AnBiên possède 21 kilomètres de côtes et 7.000 hectares d’estrans: largement dequoi justifier une restructuration agricole allant dans le sens d’uneexploitation rationnelle et durable des ressources aquatiques, renduenécessaire par les aléas du changement climatique. De là à prétendre que lesmoules vertes sont l’or vert d’An Biên, il n’y a qu’un pas que nousn’hésiterons pas à franchir...-VOV/VNA