Les capitaux que le Vietnam emprunte sont employés utilement, plus de 98 % étant consacrés à la construction d’infrastructures.

Le ministère des Finances a indiqué dans son bulletin sur l’endettement public du 17 décembre 2014 que les montants des capitaux empruntés dans le pays et à l’étranger par le gouvernement s’élevaient à 357.000 milliards et 5.250 millions de dollars.

Le gouvernement cherche à maîtriser encore plus strictement la dette publique afin de demeurer en-deçà du plafond fixé par l’Assemblée nationale, c'est-à-dire 65% du PIB. En 2013, la dette publique représentait 54,2% du PIB en 2013, après 50,8% en 2012 et 50% en 2011, et devrait s’établir à 60,3% à la fin de cette année soit, concrètement, 1,5 milliards de millions de dôngs. Selon les prévisions du gouvernement, l’endettement public continuera de progresser dans les années à venir pour atteindre son apogée en 2017 avec 64,9% du PIB, avant de redescendre pour s’établir à 60,2% en 2020.

Veiller au respect de ce plafond, qui constitue une mesure prudentielle pour les finances publiques du pays, est important, mais ce qui l’est plus encore, c’est que ces capitaux empruntés soient employés à bon escient. Au Vietnam, plus de 98% de ces fonds reviennent aux projets d’infrastructures, 1,5% étant affectés au budget de l’État pour les dépenses d’investissement, et 0,4%, aux dépenses des services publics gérant les projets d’APD sous forme de prêts.

Pour l’essentiel, ces capitaux sont issus de l’émission d’obligations gouvernementales - l’équivalent des bons du Trésor français, d’aides publiques au développement, et d’autres prêts accordés par des bailleurs de fonds internationaux, partenaires de développement du pays. La structure des sources de capitaux se modifie actuellement, suite à l’accession du Vietnam au statut de pays à revenu moyen faible - mais néanmoins moyen - qui entraîne une baisse mécanique des APD et autres prêts préférentiels étrangers de long terme, conformément aux pratiques internationales en la matière. Le pays se tourne donc vers le marché privé des capitaux, qu’il soit domestique ou international, c’est-à-dire en émettant davantage d’obligations. Le Vietnam a ainsi mobilisé 225.000 milliards de dôngs dans la période 2011-2015, et devrait en mobiliser 170.000 milliards de dôngs de plus d’ici 2016.

La situation est parfaitement saine, aucun défaut n’étant à craindre, et ce d’autant plus que les rentrées de l’État couvrent le règlement courant de ces emprunts, et que le chiffre d’affaires à l’export continue d’augmenter. Les échéances du pays, en principal comme en intérêts, sont scrupuleusement respectées selon les divers rapports de mise en oeuvre du budget de l’État adoptés contrôlés par l’Assemblée nationale.

Toutefois, le gouvernement considère que l’endettement public peut encore être amélioré. Le gouvernement a enjoint le ministère des Finances de restructurer la dette publique dans le sens d’une priorité aux emprunts de long terme, moins coûteux, de contrôler étroitement le remboursement des emprunts à l’étranger bénéficiant d’une garantie de l’État - notamment ceux des villes, provinces et groupes économiques publics, et le recouvrement des prêts accordés par l’État et financés par des emprunts de ce dernier. -CVN/VNA