Les Vietnamiens suivent la tendance start-up mondiale hinh anh 1Pham Tân Phuc (premier à gauche) et Bùi Hai An (2e, à gauche) à la rencontre de jeunes entrepreneurs lors de GES 2016. Photo : TT/CVN

Hanoi (VNA) - Au Vietnam ou à l’étranger, où faut-il lancer et faire grandir sa start-up ? C’est la question que des milliers de diplômés et spécialistes vietnamiens des nouvelles technologies se posent dans un environnement mondial extrêmement dynamique pour les start-ups. Réponses de deux hommes d’affaires.

Une délégation de huit hommes d’affaires vietnamiens ont pris part au Sommet mondial de l’entrepreneuriat 2016 (GES) qui s’est tenu en juin dernier en Californie (États-Unis). Parmi eux, deux entrepreneurs, Pham Tân Phuc et Bùi Hai An, ont pu écouter le «rêve américain» de nombreux jeunes venus du monde entier, et pour répondre à la fameuse question «Où implanter sa start-up, dans son pays d’origine ou à l’étranger ?».

Pham Tân Phuc, le fondateur de GCall Vietnam, une société qui fournit l’infrastructure et les logiciels pour des call-centers en ligne, s’est lancé dans l’aventure entrepreneuriale pour montrer que l’esprit et le niveau des technologies vietnamiens valent tout autant que les autres pays du monde. «Lors du GES, j’ai rencontré Faris, un Jordanien de 20 ans, et qui travaille pour une application dédiée à l’apprentissage de la programmation, explique-t-il. En outre, de nombreux techniciens vietnamiens, indiens, bangladais et des pays du Proche-Orient travaillent à distance pour des projets de start-up, puis ils obtiennent des permis pour venir travailler aux États-Unis et à Singapour, pour six mois. Mais après trois mois, Faris avait décidé de rentrer chez lui». Et il poursuit. «À San Francisco, le salaire mensuel est de 10.000 dollars, soit l’équivalent de ce que je gagne aujourd’hui à Hô Chi Minh-Ville. Je repense souvent à ma conversation avec Faris : travailler à l’étranger, c’est toujours une prise de risques».

 
Hô Chi Minh-Ville, ville prometteuse pour les jeunes
 
Hô Chi Minh-Ville offre des conditions idéales pour amener les start-ups sur le chemin du succès. «Pour moi, l’humain est le plus important des éléments. La mégapole du Sud accueille maintenant d’innombrables talents dans le domaine des technologies», confie Pham Tân Phuc. Il insiste que «si la ville réalise plus rapidement les formalités administratives, cela va stimuler le mécanisme d’investissements dans le secteur. Hô Chi Minh pourra dès lors concurrencer qui sait Singapour pour le titre de +ville pour les start-ups de l’Asie du Sud-Est+».
 
Pour Bùi Hai An, fondateur de la société Silicon Straits Saigon spécialisée dans le design de produits, de nombreuses entreprises technologiques étrangères, dont celles américaines et singapouriennes, sont venues au Vietnam, faute de main d’œuvre chez eux. Certaines start-up vietnamiennes partent à l’assaut de l’étranger, donc notamment les pays développés. Ces derniers offrent de bonnes infrastructures technologiques, et sont prêts à accueillir de nouvelles applications, et surtout, payer une somme conséquente aux partenaires et prestataires.
 
Bùi Hai An a fait ses études et travaillé durant sept ans à Singapour. Un pays, selon ses dires, qui propose de bonnes infrastructures pour développer à la fois les sciences et les technologies au service essentiellement de secteurs clés, comme les finances, la banque et le commerce. Mais il nuance quand même son expérience à l’étranger. Il regrette que de les start-ups implantées ont du mal à lancer de nouveaux produits technologiques. «Après trois ans en tant qu’informaticien, je ne me sentais pas à l’aise dans mon travail. L’environnement dans les bureaux singapouriens est suffocant, à cause notamment de la crise économique mondiale. Il fallait aller au Vietnam pour faire prospérer sa start-up», se souvient-il.
 
Sans hésitation, le jeune homme est retourné dans son pays natal pour profiter des meilleures conditions pour recruter des collaborateurs et créer des produits à haute valeur ajoutée mais compétitifs. Il annonce qu’il est en passe d’établir des filiales de sa société à l’étranger, et qu’il a l’intention de vendre notamment les droits d’exploitation et de production pour ses produits. -CVN/VNA